Dans cette vidéo, on essaie de vous donner des clés pour vous aider à trouver le ou la thérapeute qui vous convienne vraiment en tant que personne multiple.
Dans cette vidéo, on essaie de vous donner des clés pour vous aider à trouver le ou la thérapeute qui vous convienne vraiment en tant que personne multiple.
Epsi: Alors, pourquoi faut-il s’y préparer? Eh bien malheureusement, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la psychiatrie est loin d’être un parcours de santé -haha, vous l’avez? On y met un peu d’humour mais la psychiatrie a vraiment des travers qui peuvent profondément marquer n’importe qui, alors une personne déjà traumatisée, n’en parlons pas. Les abus dans ce domaine sont nombreux et on n’est pas là pour en faire la liste mais c’est un fait dont il faut tenir compte. Les psychiatres, les psychologues, les thérapeutes sont et restent des gens qui ont des biais de perception, des croyances, des idées reçues, des travers et… une certaine forme de pouvoir. Ce n’est évidemment pas le cas de toustes, y a un tas de thérapeutes qui ont beaucoup de bienveillance et de sincérité en elleux! Mais certains et certaines ne sont tout simplement pas comme ça et d’autres peuvent faire preuve de maladresse par méconnaissance. Bref voilà, la psychiatrie, c’est bien de s’y préparer et d’avoir quelques clés pour ne pas laisser quelqu’un nous faire du mal sous prétexte de « c’est un ou une psy, iel sait mieux que moi » parce que non, pas forcément. Ensuite, il y a la stigmatisation du TDI et de la multiplicité en général. Même si le TDi, l’ATDS et TDI-P plus récemment sont des troubles reconnus, il y a des psys qui n’y croient tout simplement pas ou qui se méprennent complètement à leur sujet. Il ne faut pas croire qu’un psy passe des années à étudier ces troubles, souvent iels le connaissent à peine et peuvent avoir des idées reçues, notamment en termes de présentation des symptômes, de dangerosité, de rareté, de méthodes thérapeutiques, etc… C’est bien, si vous cherchez quelqu’un pour vous aider à gérer un trouble ayant un lien avec la multiplicité, que vous puissiez faire un tri éclairé parmi les thérapeutes que vous pourriez trouver. Et enfin, parce que ce sont des troubles complexes qui peuvent demander des outils thérapeutiques adaptés et qui nécessitent d’avoir confiance en sa ou son thérapeute. En tant que personnes traumatisées ou avec des troubles complexes, c’est souvent difficile de faire confiance et de respecter ses limites, d’autant plus si on a déjà eu de mauvaises expériences, alors c’est bien d’avoir de quoi s’aiguiller dans tout ça. En résumé, trouver un ou une thérapeute vraiment correct-e, c’est difficile. Ça ne devrait pas l’être mais ça l’est. Alors on aimerait essayer de vous donner des clés pour vous aider à vous faire aider de la façon qui vous convient le mieux.
K: Et si vous avez déjà un ou une thérapeute et que cette vidéo vous fait vous poser des questions à son sujet, c’est le but: que vous vous posiez des questions. Et ça veut pas spécialement dire que votre thérapeute doit atteindre la perfection pour vous accompagner! On pense juste que c’est bien que vous puissiez réfléchir à ce qui est important pour vous et à ce qui l’est moins. On sait que tout le monde n’a pas la possibilité de changer de thérapeute et qu’il faut souvent juste faire ce qu’on peut. On en profite pour rappeler rapidement que vous avez le droit de ne pas chercher de thérapeute si vous n’en avez pas besoin. Vous avez le droit de ne pas avoir de diag officiel, vous êtes malgré tout légitimes. Et vous avez le droit de prendre votre temps, de ne pas courir chez un ou une thérapeute si vous ne vous sentez pas prêt ou prête. Si vous n’êtes pas en danger, c’est totalement ok de se débrouiller sans thérapeute, de choisir la pair-aidance ou de faire un mélange des différentes aides possibles. Bref, prenez soin de vous. On va essayer de répondre à la première question utile à se poser: psychiatre, psychologue ou autre thérapeute? Alors, ça dépend de ce dont vous avez besoin. Si vous cherchez un diagnostic officiel, pour par exemple demander des aides sociales par la suite ou une reconnaissance de handicap, cherchez un ou une psychiatre. Si vous cherchez une reconnaissance de vos difficultés, un pré-diagnostic ou simplement qu’un ou une professionnel-le de santé vous dise « oui, vous rentrez dans les critères », vous pouvez aussi chercher un ou une psychologue ou psychothérapeute. Si vous cherchez une thérapie, un suivi sur le long terme, alors vous pouvez chercher les deux, même si en général ce sont plutôt les psychologues et psychothérapeutes qui correspondent. Enfin, si vous cherchez aussi une médication pour d’autres symptômes liés comme l’anxiété, le sommeil, etc, alors tournez-vous vers un ou une psychiatre voire parfois vers un ou une généraliste s’iel connaît le sujet. Dans tous les cas, les conseils qui suivent seront utiles, même si vous vous demandez quoi penser d’un ou d’une hypnothérapeute ou autre. À partir d’ici, on va dire « TDI », mais ça regroupe évidemment l’ATDS, le TDI-P, etc… Concrètement, on va stopper le mythe tout de suite: ne cherchez pas un ou une spécialiste du TDI. C’est pas que ça n’existe pas mais c’est vraiment trop difficile à trouver. Très peu de thérapeutes écrivent directement « spécialiste du TDI » dans leur bio sur Doctolib, vous perdriez votre temps.
E: Pour trouver un ou une thérapeute, fouillez dans les annuaires en ligne et cherchez plutôt du côté des spécialistes des traumatismes. Ça peut être écrit sur leur site web ou dans leur bio ou dans la liste de leurs formations et spécialisations. Selon les annuaires, il n’est pas toujours écrit « traumatismes » ou « psycho-traumatismes » mais parfois « trouble de stress post-traumatique » voire « trouble de stress post-traumatique complexe », ce qui est encore mieux parce que le TDI se rapproche plus du C-TSPT dans ce côté « complexité thérapeutique ». Si le ou la thérapeute a une bio quelque part, vous pouvez aussi voir s’iel parle de son propre vécu avec un ou des traumatismes, ça peut être une bonne façon de voir s’iel est concerné-e par le sujet d’une part et quel est son point de vue sur la « guérison » entre guillemets des traumatismes d’autre part. Pour vous assurer un peu plus qu’il s’agit bien d’une personne spécialisée dans les traumas, cherchez des indices comme l’utilisation de l’EMDR par exemple, ou la mention directe de suivi des troubles dissociatifs. Vous pouvez aussi éventuellement voir du côté des spécialistes des troubles de la personnalité parce que l’ancien nom du TDI reste « trouble de la personnalité multiple ». C’est un nom encore trop répandu et parfois, sur les sites -et même dans les bibliothèques d’ailleurs-, c’est mal classé.
K: Si vous cherchez quelqu’un avec qui suivre une thérapie, attardez-vous aussi sur l’expérience du ou de la thérapeute. Concrètement, une thérapie pour un TDI, ou même un C-TSPT d’ailleurs, ça prend quelques années. Alors choisir quelqu’un qui a 30 ou 40 ans d’expérience dans le domaine, c’est très bien, mais s’iel doit partir à la retraite, ça risque de vous causer des difficultés pour trouver une autre personne, établir un nouveau lien de confiance avec tout le système, etc, etc… Par contre, c’est très bien si vous cherchez surtout un diagnostic ou s’iel est d’accord de vous aider à vous transférer chez quelqu’un d’autre. À l’inverse, quelqu’un qui a genre 5 ans d’expérience n’a probablement pas pu aller au bout d’une thérapie avec un TDI, donc a une expérience un peu limitée. Pour autant, ça ne veut pas dire qu’iel ne pourra pas vous aider correctement! Une personne plus jeune aura peut-être une meilleure connaissance des dernières théories au sujet du TDI. C’est juste un indicateur selon vos besoins ou si on vous a déjà dit que vous aviez besoin d’une thérapie plus complexes par exemple. Par contre, si la personne a seulement quelques années d’expérience mais énormément de formations à son actif, dites-vous que son savoir est surtout théorique et que son expérience concrète en thérapie est potentiellement limitée également. N’hésitez pas à chercher des informations en plus sur les thérapeutes que vous pourriez trouver, s’iels ont un site Web ou une page Doctolib notamment, voire des réseaux sociaux professionnels ou un blog pro. Cherchez éventuellement si la personne a écrit des articles, participe à des interviews, fait des vidéos ou si elle fait partie d’associations, lesquelles, quelles en sont les valeurs ou les courants, etc… Tout ça pourrait vous donner des indices très précieux pour savoir si quelqu’un peut correspondre à vos besoins ou pas. Voilà, pour illustrer ce qu’on est en train de dire, on vous a créé quelques sites fictifs. Pour ce premier exemple, la description sur la page d’accueil est plutôt pas mal, ça parle d’EMDR, ça parle de traumas complexes, on nous dit 25 ans d’expérience, donc ça c’est plutôt cool. Eh puis en creusant un peu, dans l’onglet médias, il y a des articles et des vidéos avec des sujets moins chouettes, qui semblent remettre en question les dires des patients et potentiellement de la grossophobie. Et dans l’onglet formation, ça parle de dissociation structurelle uniquement, et là c’est un peu à vous de voir: est-ce que ça vous convient ou pas. On passe à un autre exemple. Sur ce site-là, la page d’accueil est bien, c’est pareil, on nous parle encore de troubles dissociatifs, de pathologies complexes, de stress, etc… Donc tout ça est bien. Dans l’onglet formations, c’est très long, il y a une très longue liste avec plein de choses, la personne a gagné des prix, a écrit dans des revues scientifiques. Par contre, cette personne a eu son doctorat dans les années 80, ce qui sous-entend qu’elle est déjà assez âgée et donc potentiellement, elle va prendre sa retraite dans pas trop longtemps. Et y a aussi un onglet témoignages, ce qui est toujours un truc cool, de pouvoir lire comment d’autres personnes ont perçu leurs rendez-vous et de comment ça s’est passé. Et un troisième. Là aussi, l’intro est bien, EMDR, une personne qui met ses valeurs en avant et si c’est des valeurs qui vous correspondent, c’est chouette. Dans l’anglais formations, diplômée en 2015, ça fait seulement 5-6 ans d’expérience mais bon, il y a plusieurs formations et c’est une personne qui est bénévole dans des asso et qui explique ce que c’est comme asso, donc ça peut aussi aider à voir un peu ses valeurs. Et sur son site, elle explique aussi comment se passe le premier rendez-vous, note ses tarifs et ça aussi c’est des super informations à savoir. Voilà, tout ça pour dire que quand y a un site internet, il faut parfois un peu prendre le temps d’écumer les informations, de cliquer un peu sur chaque onglet, pour essayer de trouver des infos qu’on n’aurait pas vu au premier regard. Voilà.
E: N’oubliez pas, évidemment, et c’est là que c’est souvent très compliqué d’ailleurs, de chercher en fonction de votre zone géographique, de vos possibilités financières, de votre mobilité, etc… Heureusement, il y a de plus en plus de thérapeutes qui consultent en visio mais bon, parfois faut s’accrocher pour trouver quand même. Alors, maintenant vous avez -on l’espère- quelques noms, on va passer à la partie compliquée. Si ce dont vous avez besoin, c’est d’un diagnostic, qu’il soit officiel auprès d’un ou une psychiatre ou plutôt une forme de reconnaissance pour votre légitimité ou un pré-diag pour vous rassurer: notez ce que vous ressentez, ce que vous vivez, vos symptômes, tout ce qui est utile pour ne rien oublier, et abordez simplement les choses avec vos mots lors du rendez-vous. Alors bon, préparez-vous quand même, il y a des thérapeutes dits « spécialistes des psycho-traumatismes » qui ne connaissent pas ou, pire, ne croient pas au TDI et pensent que c’est très rare ou autres idées reçues comme on le disait au début. Ne le prenez pas pour vous. Ces thérapeutes ne sont pas à la page ou ont des biais et ont oublié de continuer à se former. Prenez soin de vous et allez voir quelqu’un d’autre. Le TDI étant vraiment méconnu, il faudra peut-être en voir plusieurs avant de trouver une personne qui vous convient vraiment, qui vous écoute, qui tient compte de ce que vous dites sans directement vous faire culpabiliser ou autre. Il y a des thérapeutes qui font passer des tests, par exemple sur le degré dissociation, d’autres ne le font pas. Il y en a qui diagnostiquent en peu de temps, d’autres avec plus de séances. Et il y en a qui vont reconnaître le diagnostic mais ne pas le dire, n’hésitez pas à demander ce qu’iel en pense concrètement. Petite info d’ailleurs: si vous venez pour un diagnostic et que la personne vous dit qu’elle ne met pas de mots ou n’aime pas les diagnostics, bah si possible, changez, encore une fois. Parce qu’à nouveau, ça ne correspond pas à vos besoins. Globalement, si vous ne vous sentez pas à l’aise, si vous avez l’impression qu’iel ne vous écoute pas, ne vous croit pas, minimise vos ressentis, cherche à vous faire rentrer dans des cases qui ne nous correspondent pas, etc, essayez d’aller voir quelqu’un d’autre avec qui vous vous sentirez à l’aise. Si vous n’avez pas besoin de plus, ces conseils devraient déjà vous aider mais on mettra quand même une liste de quelques redflags un peu plus loin dans la vidéo, au cas où. Maintenant, si ce dont vous avez besoin, c’est d’un suivi, d’une thérapie, d’une aide concrète pour vous sentir mieux, on va développer un peu plus pour vraiment essayer de vous aider à trouver la personne qui vous correspond.
K: On va commencer avec la médication. Il n’y a pas de médicaments pour guérir le TDI, il n’y a aucune médication possible pour « soigner » entre guillemets le côté multiplicité du TDI. Quand on traite un TDI, des médicaments peuvent être prescrits pour des symptômes et troubles associés, comme l’anxiété, les troubles du sommeil, la dépression, etc… Il y a quand même un point important dont il faut tenir compte, c’est que les médicaments peuvent avoir une influence sur les mécanismes internes d’un système. Ils peuvent, par exemple, rendre la communication difficile, rendre les switches difficile ou désorganisés, ou d’autres choses de ce genre. C’est donc important, si vous prenez des médicaments, d’en noter les effets sur votre système et de changer de médication si nécessaire. C’est parfois une notion oubliée lors des prescriptions mais voilà, il faut le savoir et en tenir compte pour en faire une balance avantages-inconvénients. Petite note d’ailleurs: lisez toujours la notice des médocs qu’on vous prescrits ou demandez à une personne de confiance de le faire, surtout si vous prenez plusieurs médicaments. Oui, les médecins peuvent se tromper et ne pas tout vous dire, ne pas tenir compte de tout, etc… Lisez les notices, c’est important. Et autre note aussi: vous avez le droit de savoir pour quelles raisons ces médicaments vous sont prescrits. Un ou une psychiatre, ou médecin d’ailleurs, qui vous prescrit des médocs et ne veut pas vous dire pourquoi, c’est un manquement à la déontologie. Vous avez le droit de savoir, de comprendre et de faire le choix de prendre des médicaments.
E: Maintenant, on va parler de la thérapie en elle-même et des choses utiles à considérer quand on choisit un ou une thérapeute. Avant toute chose, on va expliquer un truc important: c’est quelque chose de très ancré que les docteur-es sont meilleur-es que nous, parce qu’iels ont fait des études, iels ont une certaine forme d’autorité, etc… Et bien sûr, les thérapeutes ont des compétences que tout le monde n’a pas, de part leur apprentissage, leurs expériences ou même leur vécu. Mais comme on l’a dit, iels restent des gens qui peuvent être biaisés et surtout, vous avez une compétence qu’iels n’auront jamais: l’expertise de ce qu’il se passe dans votre tête. Eh oui, il y a aucun outil pour savoir exactement ce qui se passe dans la tête de quelqu’un d’autre. Et même si on n’a pas toujours les mots, on est les seul-es à savoir réellement ce qu’on peut percevoir de ce qui se passe là-dedans. Aussi, info en passant vis-à-vis du TDI, le critère A du DSM-V précise que la présence d’alters peut être observée OU rapportée par le sujet lui-même. Le rôle du ou de la thérapeute, c’est seulement de déterminer si la multiplicité est liée à un trouble ou pas, ou si les difficultés rencontrées sont liées à ce trouble ou pas. Mais si vous êtes multiples, vous est multiples et iel n’a pas à remettre en question ou à vouloir vérifier la présence d’alters si c’est pas votre demande. Si un ou une thérapeute vous laisse penser qu’iel sait mieux que vous ce que vous vivez plutôt que d’essayer de vous aider à comprendre en vous écoutant de façon authentique, passez votre chemin. N’oubliez pas que vous ne devez rien aux thérapeutes, à part les payer pour leurs services et le respect élémentaire bien sûr et la bonne foi pour qu’iel vous aide à vous aider. Mais au fond, c’est vous qui engagez le ou la thérapeute pour recevoir une consultance sur votre vie et une aide selon vos besoins à vous, pas l’inverse. Si vous sentez qu’iel essaie de vous contrôler, s’iel vous fait culpabiliser ou vous sentir mal, laissez tomber et cherchez quelqu’un d’autre dans la mesure du possible.
K: Et comme on le disait un peu avant, une thérapie pour un TDI ou pour un trouble avec des traumas complexe en général, ça prend vraiment du temps, des années. Et non, les thérapeutes ne sont pas toustes aptes à gérer une thérapie comme celle-ci. Et vous, si vous avez déjà des traumas complexes, vous n’avez vraiment pas besoin d’en avoir d’autres à cause d’erreurs thérapeutiques, de maladresse ou de malveillance de la part des thérapeutes. Au final, c’est un gain de temps et de ressources de faire un tri directement, en posant des questions dont vous donnera des exemples après, et en changeant de thérapeute s’iel ne convient pas plutôt que perdre des semaines ou des mois avec quelqu’un qui vous fait aller moins bien. La première chose à comprendre, c’est que traiter un TDI, c’est traiter plusieurs couches d’alters qui ont plusieurs couches de psycho-traumas. Et c’est différent du traitement d’un psycho-trauma seul ou même de couches de psycho-traumas sans le côté multiplicité, parce que c’est tout simplement plus complexes et ça prend donc plus de temps. Un ou une thérapeute correct-e devra respecter avec vous des étapes clés! Il faut d’abord stabiliser votre système, ensuite établir un lien de confiance avec la plupart des alters, intra-système et avec le ou la thérapeute, puis seulement commencer à travailler les traumas de chaque alter et du système si et seulement si les alters concerné-es sont prêts à process le truc. Si on prend l’exemple de l’EMDR: ça fonctionne avec un protocole en plusieurs étapes pour traiter un psycho-trauma, eh ben pour un C-TSPT ou un TDI, c’est le même protocole mais il faut le faire en plusieurs niveaux en fonction de la complexité des traumas ou des alters. Et c’est comme ça avec plein d’autres types de thérapies.
E: Gardez en tête que si le ou la thérapeute semble ne pas avoir conscience qu’il faut tenir compte de ça, semble vouloir aller trop vite ou traiter un TDI comme n’importe quel TSPT, ça signifie peut-être qu’iel n’est pas si spécialiste des troubles dissociatifs que ça. Et ça ne veut pas dire que ça ne vous aidera pas, comme toujours! Juste que ce sera peut-être trop complexe pour le ou la thérapeute à un moment donné ou que vous risquez de débloquer des choses trop tôt. Par contre, faites vraiment attention aux thérapies d’exposition comme celles proposées pour traiter les phobies. Les traumas ne sont pas des phobies et les thérapies d’exposition peuvent vraiment faire pire que mieux donc assurez-vous que ce n’est pas une technique thérapeutique utilisée par votre thérapeute pour traiter les psycho-traumas. Alors c’est bien beau tout ça mais comment savoir si le ou la thérapeute vous correspond? Eh ben en lui posant des questions, plein de questions. Et c’est souvent difficile parce que comme on le disait, on a le sentiment que les docteurs, ça sait tout et qu’on n’a pas le droit de les questionner ou de donner l’impression qu’on les remet en question, mais c’est faux. Posez toutes les questions que vous voulez, vous en avez le droit. Votre thérapeute est payé-e pour vous aider d’une part et d’autre part, si vos questions semblent le ou la déranger, c’est peut-être qu’iel n’est pas sincère avec vous ou qu’iel a un problème de contrôle. Un ou une thérapeute correct-e devrait répondre à toutes vos questions avec authenticité tant que vous les posez avec bienveillance, sans se sentir diminué-e ou mis-e en danger par elles. Si les questions semblent déranger, demandez pourquoi.
K: On va donner quelques exemples de questions que vous pourriez avoir envie de poser. Comme d’habitude, comme pour toute cette vidéo d’ailleurs, piochez ce qui vous intéresse et ce qui correspond à votre situation bien évidemment. Vous pouvez demander s’iel est formé-e ou informé-e sur les thérapies des psycho-traumas et sur comment adapter leurs techniques thérapeutiques aux traumas complexes, aux troubles dissociatifs ou au TDI. Iels doivent savoir comment adapter leur thérapie mais aussi comment éviter de toucher trop tôt aux traumas profonds pour éviter des difficultés par la suite par exemple. Vous pouvez checker leurs idées reçues sur le TDI, notamment en termes de manifestations des symptômes comme l’amnésie, ou quel est leur avis sur le TDI en tant que trouble. Vous pouvez demander leurs formations et leurs expériences avec des personnes concernées: combien de personnes avec un TDI iels ont traitées et quels ont été les résultats, et en combien de temps? Vous n’avez évidemment pas le droit de demander le nom d’autres personnes traitées par votre thérapeute mais vous avez le droit de demander les résultats obtenus. Par ailleurs oui, la thérapie pour un TDI, c’est long, mais faites attention si la durée de la thérapie d’autres personnes est vraiment longue sans grands résultats. Parce que oui, ça peut être long et compliqué mais parfois, ça cache quelque chose de malsain de la part du ou de la thérapeute, mais on y reviendra. Évidemment, posez-vous la question de votre avis sur la fusion des alters et sur la fusion finale: est-ce que c’est quelque chose que vous voulez ou pas? Et posez la question à votre thérapeute: quel est son avis sur la fusion finale? Est-ce que tous les gens qu’iels ont traités ont fini par faire cette fusion finale? Si c’est le cas, c’est bizarre, parce que beaucoup de systèmes ne le veulent pas ou on n’y arrivent pas. Donc s’iels vous disent que tout le monde a réussi, bah mettez-y quelques réserves… Que ce soit votre objectif ou non, assurez-vous que vous êtes sur la même longueur d’onde sur ce point. Et ne vous laissez pas avoir par des phrases comme « les alters ne disparaissent pas » ou « ne meurent pas », « on va seulement vous rassembler » ou « vous n’aurez plus besoin d’elleux ». Si vous ne voulez pas fusionner, vous en avez le droit et votre thérapeute doit respecter ça sans essayer de vous manipuler.
E: Si le ou la thérapeute n’est pas tellement formé-e au TDI mais est d’accord d’apprendre avec vous, c’est une bonne piste aussi. Bon, attention de ne pas devenir un cobaye quand même, mais beaucoup de thérapeutes se forment aussi comme ça, et ça peut vraiment fonctionner. Dans ce cas, vous pouvez par exemple demander quels étaient les cas les plus complexes qu’iels ont traité et avec quels résultats. Si vous n’êtes pas à l’aise de parler de TDI directement, parlez d’autres choses, comme de l’anxiété par exemple: comment iels traitent l’anxiété, quels en sont les résultats, est-ce qu’iels donnent systématiquement des médicaments ou non? Vous pouvez aussi poser des questions vis-à-vis de votre expérience personnelle évidemment. Vous pouvez par exemple demander s’iels ont déjà traité un système polyfragmenté, ou ayant vécu certains types d’abus, vous pouvez demander comment iels réagissent avec des alters enfants ou ados qui voudraient venir leur parler, ou comment iels réagissent si un ou une alter ne veut pas ou plus venir en thérapie. Et bien sûr, demandez tout ce qui est utile en plus du TDI. Par exemple, si vous êtes LGBTQIA+, assurez-vous qu’iel n’a pas d’a priori à ce sujet. Assurez-vous en fait que vous êtes en adéquation sur tous les sujets qui comptent: culture, poids, spiritualité mais aussi polyA par exemple, ou encore d’autres troubles ou NAPA que le TDI comme les TCA, l’autisme, etc… N’hésitez pas à écrire vos questions avant le premier rendez-vous et n’hésitez pas non plus à prendre votre temps pour les poser si vous n’êtes pas à l’aise au départ, ça peut être stressant et c’est ok. D’ailleurs, pensez à écrire votre vécu et vos ressentis, tout ce dont vous voudriez parler pour pas oublier. Eh puis, parlez avec vos mots encore une fois. Si vous avez un diag et une reconnaissance de symptômes venant d’un ou une autre thérapeute, dites-le. Si pas, expliquez simplement ce que vous recherchez et pourquoi. Dès la première séance, et même pour les suivantes si vous en ressentez le besoin, prenez des notes de vos ressentis juste après le rendez-vous, surtout si vous avez un peu stressé. Ça peut vraiment être utile de relire ces notes le lendemain ou quelques jours après. Et ça peut être utile aussi de noter d’autres choses selon si vos alters vous partagent leurs propres ressentis ou des observations. Ça vous aidera à ne pas oublier des détails et à vous assurer qu’il n’y a pas de problème ou de trucs un peu moins bien qui viendraient se confirmer par la suite. Après une ou deux séances, parfois un peu plus mais bref, vous devriez déjà avoir quelques infos en plus pour savoir si votre thérapeute vous convient vraiment ou pas. N’oubliez pas que vous devez vraiment vous sentir à l’aise avec cette personne qui va potentiellement vous accompagner pour les 3-5-10 prochaines années. Alors si quelque chose vous dérange, même si vous ne parvenez pas à savoir exactement quoi, bah parlez-en ou changez dans la mesure du possible.
K: Ensuite, bah posez-vous des questions sur vos ressentis. Est-ce que voir cette personne vous stresse ou stresse des alters, pourquoi? Est-ce que c’est le stress commun d’une nouvelle rencontre, un stress lié à des traumatismes avec d’autres thérapeutes par le passé ou quelque chose d’autre? Est-ce que c’est de la peur, pourquoi? Faites confiance à vos intuitions et à ce que vos alters vous disent aussi. Est-ce que vous aimez bien ce ou cette thérapeute? Est-ce que vous vous sentez à l’aise avec? Est-ce que son non-verbal ou sa façon de vous parler vous perturbe? Est-ce que l’endroit où iel vous reçoit vous met mal à l’aise? Est-ce que vous vous sentez relativement bien en partant du rendez vous? Ou est-ce que vous ressentez de la détresse, de la honte ou de la culpabilité? Est-ce que vous vous sentez libres? Concernant le TDI en particulier, en plus de parler de fusion, vous pouvez aussi commencé à voir si vous êtes à l’aise avec sa façon de vous traiter un tant que système. Est-ce qu’iel parle de parts ou d’aspects d’une seule personne alors que vous aimeriez être considéré-es plutôt comme des personnes à part entière? Pouvez-vous lui en parler et peut-iel changer sa façon que vous aborder? Est-ce qu’iel a l’air de vraiment tenir compte de tout le monde ou pas? Est-ce qu’iel semble se baser sur la théorie de la dissociation structurelle ou pas? Etc… Et voyez si ça vous correspond… ou pas. Si besoin, continuez à noter, à la fin de séance, tout ce dont vous avez envie de vous souvenir. Et si quelque chose ne vous convient pas, que ce soit vis-à-vis du TDI ou d’autres choses, comme si vous percevez du sexisme, de la transphobie, du racisme, du validisme ou autre, ne perdez pas votre temps. Vous devez vraiment pouvoir faire confiance à votre thérapeute. En parlant de ça, voici quelques conseils pour mettre fin à une thérapie, si ça peut vous aider. Vous pouvez simplement ne pas reprendre de rendez-vous. L’inconvénient, c’est que c’est souvent difficile de reprendre contact après, notamment si vous avez besoin d’attestation ou d’un compte-rendu. Mais si vous ne comptez de toute façon pas revoir ce ou cette personne, bah c’est une façon simple de faire. Mais s’il s’agit plutôt d’une fin de thérapie, parce que vous avez eu suffisamment de soutien ou pour toute autre raison d’ailleurs, mais que vous aimeriez pouvoir garder contact ou reprendre rendez-vous en cas de besoin, vous pouvez espacer petit à petit les rendez-vous, en disant que vous aimeriez voir comment ça se passe avec moins de séances. Si vous voulez, vous pouvez demander à organiser la fin de thérapie avec votre thérapeute, et iel vous aidera à préparer tout ça pour que ça se passe au mieux et que vous puissiez avoir cette sensation de « tourner la page » dont vous pourriez avoir besoin. En fin de thérapie, essayez de vous assurer que c’est ok pour tout le système. Il peut y avoir des alters qui ressentent encore le besoin de voir votre thérapeute. Et petite note pour celleux qui en auraient besoin: si vous culpabilisez en vous disant que votre thérapeute risque de vous en vouloir au autre, dites-vous qu’il y a d’autres gens qui peut être attendent le début d’une thérapie ou qui voudraient augmenter leur nombre de séances. N’oubliez pas que ça reste un service que vous prenez, une aide que vous êtes venu chercher, et que quand c’est ok, c’est ok que ça se termine aussi, tout simplement. Votre thérapeute sera payé-e pour aider quelqu’un d’autre. Et dans l’autre sens, si vous vous dites que d’autres ont plus besoin de votre thérapeute que vous, c’est faux. Vous avez le droit d’avoir cette thérapie et vous méritez qu’on vous aide!
E: Pour terminer la vidéo, une petite liste non-exhaustive de redflags, de signes d’alerte qui disent « oh, oh! il est peut-être temps de changer de thérapeute, ça craint par ici ». Il y a plein de thérapeutes qui font pas vraiment preuve de malveillance par malveillance mais qui font preuve de maladresse ou ont des biais de perception ou ont des oeillères et n’ont pas conscience qu’iels se trompent ou s’y prennent mal. En général, c’est à double tranchant dans ce cas-là. Soit iels évoluent et deviennent meilleur-es, soit iels restent bloqué-es dans leurs croyances et a priori et tant pis. Mais malgré tout, il y avait effectivement des thérapeutes qui se spécialisent dans les psycho- traumas ou les troubles complexes avec de mauvaises intentions derrière. Parmi ces mauvaises intentions, on peut avoir… la gloire. Eh oui, traiter et guérir des trucs compliqués, c’est wawh! En général, ce sont des thérapeutes qui cherchent la fusion très vite ou qui vont directement au coeur des traumas, quand ce ne sont pas simplement des charlatans qui disent qu’iels vont guérir ou supprimer votre TDI en deux séances d’hypnose ou d’EMDR ou par je ne sais quelle méthode miracle pour supprimer ou bloquer les alters. Vraiment, c’est un redflag. On peut aussi avoir le « frisson du fait divers ». Ce sont généralement des thérapeutes qui vont parler beaucoup des traumas, creuser trop profond voire se désintéresser des moments qui n’en parlent pas, ou demander des détails ou des explications graphiques pour faire leur propre petite séance de true-crime du dimanche soir. Vous ne devriez jamais devoir parler de vos traumas si vous ne vous sentez pas à l’aise ou stable. C’est un autre gros redflag. On peut évidemment aussi avoir l’argent, bien sûr, parce que les thérapies longues, ça assure de l’argent longtemps. Et donc bah, ce sont des thérapeutes qui ne cherchent pas trop à vous faire avancer, qui ne s’intéressent pas trop aux séances en général voire qui cherchent à ce que vous restiez instables par exemple. Alors c’est parfois difficile de faire la nuance entre « la thérapie, ça prend du temps » et « la thérapie s’éternise et n’avance pas parce que votre thérapeute n’aide pas », mais potentiellement, une thérapie vraiment longue sans vraiment de résultats, ça peut être un redflag. Et malheureusement, on peut avoir aussi des abus… parce qu’être thérapeute n’est pas un totem d’immunité et il y en a qui ont besoin de victimes ou de personnes vulnérables qui peuvent avoir des difficultés à faire respecter leurs limites, pour avoir du contrôle, pour faire certains actes de différentes natures, bref… Restez à l’écoute de votre système et de vos protecteur-ices, il y a souvent des redflags même subtils dans ce cas-là.
K: Voilà, bon il y en a d’autres mais bref, passons aux redflags plus généraux. Envisager de changer thérapeute s’iel:
– Vous empêche de communiquer avec votre système, minimise l’importance de la confiance ou des relations intra-système ou vous fait culpabiliser ou avoir honte à ce sujet ; d’une manière générale, la seule façon que la thérapie fonctionne, c’est d’établir confiance et communications au sein du système, alors c’est vraiment un point crucial.
– Cherche à vous séparer de votre système, dévalorise vos alters ou vous qualifie d’une façon qui ne vous convient pas, diminue votre importance à chacun et chacune, vous fait craindre vos alters,
vous dit que ce n’est pas normal ou que ce n’est pas important, vous suggère de vous aider à les bloquer ou à les faire disparaître, etc…
– Ne tient pas compte de l’individualité de chaque alter, veut restreindre les alters enfants ou ne tient pas compte de leur âge et de leur sécurité, cherche à ce que chaque alter se conforme à des exigences normatives, minimise la perception du vécu d’alters traumatisé-es, etc…
– Ne tient pas compte de la multiplicité, considère que tout le monde est fait plusieurs aspects et que ça ne change rien aux méthodes thérapeutiques.
– D’une manière générale, minimise votre vécu, vos ressentis, vos difficultés, vos besoins, vos perceptions ou celles de vos alters, ne vous croit pas ou ne vous écoute pas sincèrement ; vous dit que si vos souvenirs ne sont pas clairs, c’est que quelque chose n’est pas arrivé: c’est faux, l’amnésie dissociative, c’est très complexe.
– Ne respecte pas votre rythme, vous pousse trop fort ou vous incite trop tôt à fouiller vos traumas, surtout les plus profonds.
– Vous déconseille de parler avec d’autres personnes multiples ou de consulter du contenu produit par d’autres personnes multiples, ou vous fait peur à ce sujet.
– Vous empêche de switcher ou de vous sentir le droit d’exister, vous empêche d’être sincère sur qui est devant ou vous suggère de ne pas y penser, de laisser tout ça de côté.
E: – Cherche une stabilisation normative mais bancale, c’est-à-dire pousse un ou une alter -généralement cellui qui est venu-e en premier en consultation- à rester devant et à tout gérer, quitte à augmenter grandement le stress et la honte parce que « être normal-e, c’est être seul-e » ou parce que « c’est comme ça que ça doit être et vous en êtes capable » ou encore, parce que « vous n’avez pas besoin des autres ».
– Vous dit avec fierté qu’iel a déjà traité des personnes multiples et réussit une fusion, ou iel est en désaccord avec le choix d’une multiplicité bienveillante et/ou fonctionnelle, ou essaie de vous en dissuader si c’est votre choix.
– Ne vous donne pas d’aides concrètes qui vous conviennent pour vous, à vous sentir mieux ou à gérer des aspects compliqués ; se focalise sur des choses qui ne vous conviennent pas, ne cherche pas à s’adapter à vos besoins personnels.
– Sous-entend, répète ou pousse à la fusion pour « être en bonne santé » ou pour « guérir », ou insinue que c’est la seule façon de faire, que ce soit votre choix ou non d’ailleurs.
– Vous dit que c’est trop compliqué et vous dit d’aller voir quelqu’un d’autre ou vous transfert chez quelqu’un d’autre de façon abrupte.
– Ne s’occupe pas de vos troubles et symptômes associés, se concentre seulement sur la présence d’alters, ou sur les traumas uniquement, ou sur des problèmes qui n’en sont pas pour vous ou qui sont hors-sujet -par exemple: par grossophobie, homophobie, etc…
– Prescrit des médicaments pour supprimer les alters ou « bloquer leur voix » comme s’il s’agissait d’hallucinations ; prescrit des médicaments, même pour les troubles et symptômes associés, sans tenir compte de l’effet sur la dynamique interne du système.
– Parle de façon inappropriée de possession ou d’exorcisme, en particulier quand ça ne fait pas partie de vos croyances.
– Sous-entend que le TDI n’existe pas ou ne se présente pas de là façon dont vous présentez le trouble.
– Suggère qu’il y a un effet de mode au sujet du TDI, que beaucoup de personnes font semblant pour avoir de l’attention et autre ; vous pourrez jamais savoir si cette personne vous fait confiance et donc vous ne pourrez pas non plus lui faire confiance.
– Vous demande de pouvoir filmer vos séances ou vous l’impose ou semble désappointé-e si vous refusez ; il y a rarement de bonnes raisons pour vous filmer, surtout si vous n’êtes pas encore stabilisé-es et donc pas encore en mesure de donner un consentement en tant que système ; iel cherche peut-être le prestige ou autre.
– Vous suggère de vous filmer et de lui partager les vidéos ; il peut s’agir d’un manque de confiance en vous, de vouloir prouver que vous êtes bien multiples, ou d’une fascination déplacée ; vous suggérer de vous filmer pour vous-mêmes ou d’écrire dans des carnets pour mieux vous comprendre et vous différencer, c’est ok en revanche, mais ça doit rester personnel et c’est à vous de décider si vous voulez le partager ou pas.
– Et bien sûr, vous fait vous sentir mal, vous fait ressentir de la peur, de la honte, de la culpabilité, de la colère, de l’injustice, etc… que ce soit en rapport avec la multiplicité ou non d’ailleurs. Et la liste est non-exhaustive évidemment.
K: Et voilà. Pour les personnes qui vont se dire qu’on est vraiment sévères dans le choix d’un ou une thérapeute alors qu’on pourrait faire confiance à n’importe quel-le professionnel-le parce que « c’est leur métier », on tient juste à rappeler que le parcours de soins psy, c’est un parcours difficile et dangereux, qui détruit, qui peut tuer, et non on n’exagère pas. Mais ça prend du temps à conscientiser et on le sait. Cette vidéo est là pour donner des pistes et de quoi se défendre. Et pour les personnes qui vont se dire que c’est absolument impossible de trouver cette perle rare dans la société actuelle, on le sait… ah oui, on le sait. Mais on se dit que pouvoir faire un choix éclairé reste la meilleure option, pouvoir se dire « ok c’est pas parfait mais y a de ça et ça m’aide alors je m’en contente » et pouvoir se dire « ok cette personne me semble aller sur le chemin qui me convient alors je peux me sentir un peu plus à l’aise », surtout quand on est un peu perdu-es sur comment être respecté-es en tant que personnes multiples. Dans tous les cas, c’est pas parfait, les soins psy actuellement restent compliqués mais on espère quand même que ça pourra vous aider à vous sentir moins démuni-es. Trouver quelqu’un de correct, d’autant plus sur le long terme, c’est compliqué. Ça reste un privilège de se faire accompagner correctement, et si on est précaire, racisé-e, trans, etc, c’est d’autant plus compliqué, alors autant s’y préparer un peu. Et on sait que ça paraît impossible mais on y croit! On espère vraiment que ces conseils vous seront utiles, prenez soin de vous. On se retrouve ici un dimanche sur deux et le reste du temps sur les réseaux sociaux, et à bientôt!