L’intervention parle de l’hypnose en général puis de manière plus spécifique, expliquant ensuite pourquoi c’est selon notre point de vue un outil utile pour la communication intra-système lorsque cette dernière est encore compliquée. Il y aura aussi notre témoignage personnel à ce sujet.
Mentions brèves de triggers négatifs forcés, violence, souvenirs douloureux, flashbacks, trauma holder, dissociation émotionnelle, cauchemars et paralysie du sommeil ; faux souvenirs
Transcription:
Bonjour tout le monde ! Enchanté, moi c’est Sunny, je suis l’hôte du système Tsunami ! Nous sommes un système avec environ une dizaine de headmates régulièrement au front, et plusieurs fragments et surtout beaucoup de headmates en interne, qui influencent ou communiquent via des pensées et conseils plus qu’ils ne front.
Aujourd’hui, dans le cadre des relations intra-système je voulais vous parler de l’hypnose, qui a été pour moi personnellement un véritable outil afin de comprendre notre système et surtout réussir à communiquer avec les autres headmates… Y en avait, des choses à débroussailler là-dedans haha.
Je vais donc dans un premier temps vous décrire ce qu’est précisément l’hypnose, et plus particulièrement l’hypnose Ericksonienne, ainsi que l’auto hypnose qui sont celles que je connais le mieux, pour ensuite expliquer pourquoi c’est selon moi un outil intéressant pour la communication intra système. Et après certaines mises en garde concernant cette pratique, je vous expliquerai mon expérience personnelle à titre d’exemple.
(Description hypnose)
Et donc… Oui. Depuis tout à l’heure je parle de l’hypnose et vous avez surement déjà été familier avec ce terme, mais au fond… Qu’est-ce que c’est ?
Et bien croyez-le ou non, mais même les spécialistes ne sont pas d’accord entre eux ! Est-ce une pratique ? Un état ? Une transition ?
Restons simples. Je vais décrire l’hypnose en tant qu’état, pour commencer, que l’on appelle aussi état de transe.
Et contrairement aux idées reçues, la transe est autant un état second puissant où on se sent voler que quelque chose de tout à fait banal, qu’on vit tous les jours.
Vous connaissez ce moment où vous déverrouillez votre téléphone pour regarder l’heure, vous le verrouillez à nouveau, puis… Vous vous rendez compte que vous avez totalement oublié l’heure que vous venez de lire. C’est un petit état de transe.
Vous connaissez très probablement aussi ce moment où vous marchez sur un chemin que vous empruntez régulièrement, ou que vous prenez les transports, pourquoi pas avec une petite musique…! Vous laissez votre esprit divaguer, dans des réflexions totalement hors de l’état présent, peut-être dans une rêverie, une petite histoire imaginaire… C’est aussi un état de transe.
C’est donc l’hypnose en tant qu’état! Concernant l’hypnose en tant que pratique, c’est à priori le fait d’induire cet état de transe via des protocoles précis pour ensuite être plus enclin à la suggestion, quitter un état dit “normal” avec des pensées rigides pour se trouver dans un état plus fluide, parler sans se demander si cela ait besoin de faire sens. Pour vous ça le fait en tout cas…
Pour faire simple, c’est l’idée d’exploiter volontairement les bugs du cerveau pour aller plus loin dans ses réflexions internes !
(Hypnose Ericksonienne et auto-hypnose)
Je dis “à priori” parce qu’il y a plusieurs types d’hypnoses qui reposent sur différents protocoles et intentions, même si le principe d’induire volontairement un état de transe reste le même.
On connaît à peu près toustes l’hypnose de spectacle, où l’hypnotiseur fait quelques tests pour voir qui dans la salle est réceptif à ses propres inductions et les choisir pour faire des tours exubérants. On en a aussi d’autres basées sur des rituels spirituels comme la transe chamanique.
Mais dans ce contexte, j’aimerais vous parler de deux types d’hypnose : L’hypnose Ericksonienne et l’auto-hypnose.
L’hypnose Ericksonienne tient son nom de son créateur Milton Erickson, et c’est l’hypnose la plus utilisée dans un cadre de thérapie. Le principe de l’hypnose Ericksonienne, c’est que l’hypnotiseur est ignorant. Il part du principe de ne rien savoir sur son sujet et de ne rien présumer. Après tout, même quand on croit bien connaître quelqu’un, on peut avoir des biais liés à notre propre perception de cette personne, ou de comment on vit les émotions ! La compétition peut-être perçue comme négative par l’hypnotiseur, mais pas par le sujet par exemple ! Cela demande ainsi une grande analyse et prise de recul de la part de l’hypnotiseur.
Et donc, le but n’est pas de donner des conseils tout préparés et de donner les clés du bien être au sujet, mais d’aider le sujet lui-même à trouver ses propres outils… Et cela en passant par son inconscient !
Après des inductions adaptées au sujet pour l’emmener dans un état de transe, vient un travail interne avec l’inconscient. L’hypnotiseur peut émettre différentes suggestions en précisant que du l’inconscient sujet est capable de prendre ce qui l’intéresse et rejeter ce qui ne lui parle pas. Il peut aussi y avoir une discussion entre l’hypnotiseur et le sujet qui laisse parler son inconscient et ses propres métaphores intérieures.
Par exemple, il peut arriver que lors d’une séance, le sujet se voit en chevalier en train de battre un dragon pour métaphoriser le fait de se donner la force pour faire partir une personne toxique de son entourage. Comme c’est l’inconscient du sujet qui choisit cette image, elle est d’autant plus puissante pour lui, parfois plus que s’il s’agissait vraiment d’un souvenir réaliste. Dans certains cas, ces métaphores peuvent survenir lorsque la réalité est encore trop compliquée pour lui faire face directement. Mais pour le cerveau, c’est la même conclusion !
De l’exploitation de bug, je vous le dis…
L’auto-hypnose, quant-à-elle, est plus simple à comprendre, surtout une fois qu’on connaît des bases de l’hypnose Ericksonienne, des métaphores internes, et le fait qu’on vit un état de transe plusieurs fois par jour. Il s’agit simplement de pratiquer l’hypnose… Directement sur soi ! Tout seul, dans un lieu en sécurité de préférence bien-sûr.
C’est quelque chose qui demande effectivement pas mal de pratique, de tests, de connaissance de soi. Il est bien sûr possible de s’aider par des vidéos ou reportages sur le sujet pour en apprendre davantage.
Cela peut passer par une forme de méditation, de rêverie volontaire, avec ou sans musique… Tout est possible en fonction de ce que vous souhaitez faire avec cette auto séance ! C’est d’ailleurs très utile de formuler, dans sa tête ou à voix haute, ce que vous désirez. “Je souhaite découvrir mon monde intérieur”. “Je souhaite créer un safeplace interne.” “Je souhaite discuter avec celui qui m’envoie des messages d’alerte.”
(Discussion intra-système)
Discuter avec quelqu’un dans sa tête… Et bien parlons-en ! Puisqu’il s’agit du sujet principal de cette vidéo. Parce que je pense qu’effectivement, l’hypnose peut être un outil formidable pour communiquer avec ses headmates, les comprendre, et dans le cadre de système traumagène, soutenir et aider les headmates porteurs de traumatismes.
Bien qu’avec l’hypnose Ericksonienne, l’important étant de s’adapter au sujet avant tout, il y a des protocoles qui servent un peu de base et d’objectif, dont on peut plus ou moins s’éloigner en fonction des besoins lors de la séance.
Et l’un des protocoles existants et même souvent utilisé est l’idée de “discuter avec ses parts inconscientes”.
Le principe est simple. On commence par une induction d’hypnose pour proposer l’effet de faire flotter une main du sujet par exemple, pour ensuite induire l’idée qu’une part inconsciente du sujet s’est installée dans cette fameuse main qui flotte. En fonction de la séance et des besoins, cela peut être différentes “parts inconscientes” ! Une part de colère, une part qui gère la mémoire, une part attachée à la famille, … Et lui proposer de communiquer ! Dans un premier temps on peut utiliser les doigts pour une communication simple. Un mouvement pour dire oui, un mouvement pour dire non… Et quand le sujet est habitué à ce protocole, il est possible d’aller plus loin, en demandant à la part inconsciente de transmettre une idée en pensée, et alors là le sujet dit ce qu’il a cru avoir compris, et la part inconsciente peut valider ou non avec les mouvements de tout à l’heure.
On peut travailler ainsi avec une “part inconsciente” ou plusieurs à la fois, ce qui sert beaucoup pour un conflit interne par exemple !
Vous vous en doutez bien-sûr, ce protocole, qui sert aussi en thérapie des “états du moi”, peut être utilisé sur tout le monde. Ce qui veut dire que cela marche sur les singlets pour qui leurs différentes “parts” sont unies, et là alors l’état de transe permet temporairement une dissociation sur ces états de soi avant une réunification une fois revenu à un état de conscience dit “normal”, habituel.
Mais bien évidemment ce protocole peut être totalement adapté aux systèmes multiples ! Cela peut aider à établir une communication quand elle est compliquée, essayer de chercher un headmate un peu en arrière pour lui laisser la place et s’exprimer librement sans jugement, intégrer un headmate s’il le désire, régler un conflit entre deux headmates en ramenant tout ça à la conscience, comme régler un conflit entre proches…
Et à partir du moment où vous connaissez le principe, vous pouvez aller encore plus loin ! S’entrainer à switch si un headmate le veut mais n’y arrive pas, entrer dans de longues conversations en état de méditation, etc…
Cela peut se faire avec un hypnothérapeute adapté comme chez soi en auto-hypnose à force de se connaître et savoir comment entrer en transe… Ce qui n’est généralement pas très compliqué quand on a tendance à dissocier facilement, que ce soit de manière pathologique ou non ! Comme la transe utilise souvent des mécanismes similaires, encore plus avec ce type de protocole, c’est un peu comme si on se demandait “peux-tu dissocier s’il te plait ?” “Facile, je fais ça tous les jours !!”
(Mises en garde)
Cependant bien-sûr je préfère faire quelques mises en garde concernant l’hypnose, que ce soit en auto-hypnose ou avec un thérapeute. C’est un outil très puissant mais dont on doit justement connaître les limites et inconvénients pour y aller sereinement.
Déjà comme dit tout à l’heure, les personnes qui dissocient plus facilement que la moyenne, que ce soit de manière pathologique ou non, sont plus enclines à entrer facilement en transe… Ce qui fait également qu’elles peuvent être plus facilement influençables ! Faites donc très attention à l’hypnothérapeute qui vous prendra en charge, prenez bien le temps nécessaire d’établir une relation de confiance, quitte à ne pas faire d’hypnose dès la première séance. Généralement si l’hypnothérapeute vous dit qu’il peut régler vos problèmes en une séance avec un effet presque “baguette magique”, fuyez.
(CW souvenirs douloureux, forcer un trigger)
Ensuite je me permets de faire un content warning car je vais parler brièvement de souvenirs douloureux qui mentionnent une violence, et de forcer des triggers : Faites aussi attention, surtout pour les systèmes traumagènes, au protocole de “l’hypnose régressive” qui est de plonger dans un souvenir passé pour le trier, ou de “l’hypnose régressive non biographique” qui est l’idée de plonger dans un souvenir pour au final se trouver dans une autre époque voire un autre monde. Il peut totalement s’agir d’un exoflashback d’un headmate fictif par exemple.
Dans les faits il n’y a aucun problème avec ça bien-sûr, au contraire c’est même un protocole souvent utilisé pour aider les headmates porteurs de traumatismes… Mais faites bien attention à ne pas prendre les souvenirs, surtout ceux d’hypnose régressive classique, comme argent comptant à chaque fois. La mémoire qui refait surface est très souvent la mémoire dite “émotionnelle” plus intacte que la mémoire factuelle qui peut davantage évoluer au fur et à mesure du temps. Par exemple, vous pouvez vous voir lors de la séance être victime d’une violence physique alors que factuellement elle était verbale. Bien entendu c’est totalement valide, cela veut dire qu’émotionellement parlant, ce moment de votre vie était tellement violent pour vous que vous l’avez ressenti de cette manière. Raison de plus pour le traiter, d’ailleurs. Mais il est important après la séance de prendre en compte cette notion pour éviter de se créer de faux souvenirs, qui peuvent aggraver la chose plutôt que la trier correctement dans la case passé.
De manière générale, cela vaut surtout pour les systèmes traumagènes mais c’est valable pour n’importe quel être humain, prenez le soin de préciser si vous avez des triggers trop violents. Dans le cadre d’une thérapie bien entendu il sera bon de devoir travailler dessus, mais chaque chose en son temps. Si votre hypnothérapeute fait exprès de vous trigger pour “aller vite à la source du problème” ou parler à tel headmate sans votre consentement… Sans aucune surprise, là aussi, fuyez.
(Fin du CW)
Je mets fin au Content Warning pour parler d’un conseil plutôt positif.
Quelque chose qui peut-être bien, que ce soit avec un thérapeute ou en auto-hypnose pour communiquer sereinement avec ses headmates et aussi aider ceux en difficulté, c’est de se créer un “safe place” interne. Cela serait même, à mon sens, une des premières choses à faire en hypnose. Ca peut être un lieu imaginaire, un endroit qui vous a plu, un mélange, différents lieux selon l’émotion et les headmates que vous voulez accueillir, tout est possible ! Comme ça si vous pensiez être prêt à aller dans un lieu dangereux de votre psychée mais que c’est finalement trop dur à cet instant, ou bien que vous voulez y aller petit à petit, pensez à votre safe place, qui peut être là à tout instant pour vous protéger. C’est comme ancrer une sécurité.
Également, dans le cadre d’une thérapie, il est à mon sens personnel, important de parler de votre multiplicité à l’hypnothérapeute. J’ai souvent vu passer sur des groupes la question de si oui ou non on doit en parler. Pas forcément dès la première séance mais… Ca me semble important. Que ce soit pour qu’il puisse vous accompagner correctement,une question de confiance et d’attention aux triggers cités plus tôt, mais aussi parce que cela peut accidentellement créer des headmates supplémentaires.
Imaginons par exemple que le thérapeute vous induit l’idée d’instaurer une forme de sagesse intérieure, de conseiller ou de présence rassurante.
Pour un système, dont le cerveau est habitué à créer en interne des headmates plus ou moins indépendants, il est possible que cette “présence rassurante” prenne la forme d’un headmate involontairement. Dans un cas où c’est voulu, consenti et même un objectif, il n’y a aucun souci bien sûr, au contraire ! Mais c’est une petite mise en garde pour les systèmes se sentant déjà trop nombreux ou pour qui cela pourrait créer une gêne dans la communication. A ce compte-là essayez de trouver une autre manière d’instaurer une sagesse interne, comme un lieu de recueillement ou un objet inanimé par exemple !
Et dernière petite mise en garde, bien que celle-ci soit très minime et personnelle dans le sens où à part moi, je n’ai pas vu de témoignage de personne à qui il arrivait la même chose…
Il se peut éventuellement à force de s’induire qu’avec les doigts on peut communiquer ou transmettre un message, et de le faire assez souvent en auto hypnose, que des petits headmates filou utilisent ce mécanisme pour dire qu’il y a un message important à transmettre à la personne au front dont il n’a pas conscience. Par exemple, lorsqu’une crise d’angoisse peut arriver suite à un trigger négatif ou une surcharge sensorielle, un headmate (souvent Daisen chez nous) fait en sorte que la main tremble un peu pour avertir la personne au front. Un message comme pour dire “isole-toi.”, “Vas te reposer.”, “Retiens-moi je vais étrangler notre interlocuteur.” … Vous me direz, je préfère ce signe qui aide à communiquer en urgence quand les mots sont trop longs qu’à l’époque où nous avions du mal à communiquer entre nous, et qu’on m’envoyait plutôt des flashs d’image volontairement liées à mes triggers pour essayer de me faire réagir, sauf que ça faisait juste que m’effrayer de moi-même et mes pensées !
(Expérience personnelle)
Je pense que c’est justement le bon moment pour parler de mon expérience personnelle sur l’hypnose et notre communication interne !
Ce qu’il faut savoir, c’est que pendant des années je ne me pensais pas multiple, pour la principale raison que je ne vivais pas de blackout comme pouvaient parler certains systèmes parlant du TDI… Oui, c’est un peu spécifique voire idiot maintenant que j’y pense avec le recul.
En dehors de ça, j’avais beaucoup, beaucoup de personnages originaux, d’histoires que j’inventais, tout ça… Certains étaient d’ailleurs inspirés de rêves ou de méditations, avec des personnages récurrents qui me disaient des messages plus ou moins importants. Notamment un que j’appelais mon “enfant intérieur”, un enfant très enthousiaste qui avait l’apparence d’un personnage inventé vers mes 8 ans. Un autre également que je voyais très souvent, qui se disait être un “ange gardien interne”. Et malgré le fait qu’il disait ou faisait des choses qui me surprenaient et que je ne prévoyais pas, ce qui me faisait presque peur par moments, je me disais que bon… C’était juste un ami imaginaire qui a pris l’apparence d’une figurine d’ange que j’adorais étant petit, rien de plus complexe que ça !
Bref… Tout ça pour dire qu’il y avait quelque chose sans que j’y mette trop de mots dessus. En même temps à l’époque j’étais dans le déni de tant de choses, sans parler juste de multiplicité, que j’essayais juste de joindre les deux bouts pour être à peu près “correct” aux yeux de… La vie, je sais pas… M’enfin .
Je connaissais bien-sûr l’hypnose de nom comme tout le monde, mais j’avais vraiment découvert ça… En convention ! C’était de l’hypnose récréative pour le coup. Une amie qui s’entraînait et woah c’était rigolo, on se prenait littéralement pour les personnages qu’on cosplayait ! Déjà là ça me fascinait, surtout que j’étais très… Très facile à hypnotiser, haha.
Et là à une autre convention, revient cette amie qui dit “regardez, je peux parler avec mon inconscient !”
Elle montra alors un exercice similaire à ceux expliqué plus tôt : Son inconscient pouvait répondre à des questions par oui ou non avec des mouvements du doigt. Et à ce moment-là… Woah ! J’étais vraiment impressionné, moi aussi je voulais ça ! Je me posais plein de questions, j’étais là à me dire “trop bien, je pourrais lui demander directement si je suis vraiment un homme !” Comme si les tas de rêves avec des mecs trans ou même un personnage qui disait clairement en rêve aussi “olalah, je suis si heureux maintenant que je suis un homme !” n’étaient pas des messages assez clairs… Mais bref, ça c’était le sujet d’une autre vidéo…
En résumé, ça m’avait fasciné. Et lors de mes remises en question sur mes envies personnelles et professionnelles, je me demandais si travailler avec l’hypnose pour aider des gens ne serait pas une possibilité. J’ai donc pris un premier module de formation en hypnose Ericksonienne, me disant qu’au mieux je continue et au pire j’aurais forcément appris quelque chose de bien… J’ai finalement pris les quatre modules de base.
C’était vraiment intéressant de voir comment pouvait fonctionner le cerveau, d’apprendre aussi des bases sur la psychologie, la conversation, … L’idée que le thérapeute est ignorant et n’impose pas ses idées au patient me plaisait beaucoup également. Et bien-sûr, le fait de travailler avec ses métaphores internes était incroyablement impactant pour moi. Le nombre de fois où en tant que sujet lors des exercices, mes histoires revenaient à la charge, où je comprenais à quel point elles ne venaient pas de nulle part mais de choses bien plus complexes de ma psychée… Enfin, disons que je m’en doutais, mais pas à ce point.
Et bien-sûr vient l’exercice des “parts inconscientes”. Comme quoi on n’aurait pas juste “un inconscient” avec lequel communiquer mais bien plusieurs parts… Et ça faisait tellement sens !! C’était évident !! J’ai pu discuter directement à nouveau avec mon “enfant intérieur” (qui me disait d’ailleurs de fuir certains potes toxiques de l’époque), avec Ambre, mon “ange gardien” dont j’ai parlé plus tôt aussi… Et bien d’autres, qui avaient pour une bonne partie l’apparence de personnages de mes histoires originales.
Et là où pour la majeure partie des personnes c’était le temps de l’exercice et paf on en parlait plus, en ce qui “me” concernait… A la fois c’était étrange, du style “tiens, pourquoi tu parle encore comme ce fameux “samouraï” apparu durant la séance alors qu’elle est finie ? L’hypnotiseur a bien fait ses suggestions pour sortir de transe pourtant !” sans parler de l’extrême fascination que j’avais pour ça… C’était un peu comme apprendre à mieux me connaître… Moi dans mon entièreté… Mes besoins les plus profonds reniés… Les autres “moi”.
Presque tous les soirs après avoir appris cet exercice, avant de me coucher je me posais, je m’induisait l’idée de proposer à une “part inconsciente” de venir discuter si elle en avait envie. Certains même revenaient et avaient beaucoup de choses à raconter ! D’autres parlaient même d’autres parts, de leurs relations,de certains qui n’osaient pas parler mais avaient besoin d’aide, je demandais comment je pouvais éventuellement les aider, etc…
Parfois c’était même un peu complexe, du style un me disait “Je sais que telle part m’en veux alors je me suis volontairement split entre moi adulte et moi enfant pour faciliter la communication avec lui !”
Où un qui me disait qu’on devait assumer la multiplicité, je lui disais que non je pense pas être multiple, et donc il m’a boudé.
Bref, sujet typique de singlet qui parle à lui-même quoi…
(CW mention de dissociation émotionnelle)
Ça avait un peu comme “relevé un tapis” sur plein de choses… Des bonnes, très bonnes choses, liées à “nos” envies et nos rêves… Comme des moins bonnes. Attention content warning je vais parler de trauma holder, flashs et dissociations émotionnelles.
Notamment le fait que par exemple mon “enfant intérieur” a avoué avoir été séparé en deux. Il y avait celui que je connaissais, enthousiaste et heureux, et un autre qui portait beaucoup de souvenirs traumatiques. Et il était vrai qu’autant je savais rationnellement ce que j’avais vécu, autant j’idéalisais quand-même beaucoup trop l’enfance, et je ne m’étais jamais vraiment exprimé émotionnellement aux sujets plus difficiles… Jusqu’à la formation. Et ouais, aussi bien en tant qu’hypnotiseur que sujet, croyez-moi ça fait remuer plein de trucs pour une formation ! C’est bien pour ça d’ailleurs que nous concernant, on se soigne encore jusqu’à avoir une certaine stabilité émotionnelle et interne avant de pratiquer l’hypnose professionnellement à temps plein…
Ca avance bien heureusement !
Mais pour revenir sur cet enfant porteur de traumatismes infantiles, ce dernier à l’époque communiquait beaucoup avec des cauchemars, où je me réveillais parfois en paralysie du sommeil, des flashs d’image me faisant volontairement peur, etc…
(Fin CW Warning)
Je mets fin au content warning pour continuer sur quelque chose de positif.
Ça a pris pas mal de temps, aussi bien avec l’aide de personnes dont je me suis rapproché à la formation qu’en auto hypnose avec l’aide de headmates rassurants dont je me suis rapproché avec le temps, mais nous avons enfin pu apporter ce dont cet enfant avait besoin. Depuis, la communication est bien plus efficace et il n’est plus jamais seul, aussi bien en interne que lorsqu’il front…
C’est après ce genre d’auto soin, en rejoignant la communauté de tulpamancie, que j’ai commencé à me dire que “ah oui, ce que je vis, c’est peut-être un peu une forme de multiplicité en fait !”
Et mine de rien… Conscientiser ça aussi, a aidé au processus ! Par exemple je n’avais plus peur lors de mes séances d’auto hypnose de dire “tiens, est-ce que tu veux qu’on switche ? Veux-tu essayer de prendre pleinement le front ?”
C’était d’ailleurs amusant qu’après un de nos premiers switchs réussis consciemment (avec un headmate appelé Claus), un autre headmate est vite apparu en pensée pour parler, car je cite “Ah, contrairement à l’autre buté toi tu vas écouter ce que j’ai à dire j’en suis sûr !”
C’est à la fois amusant et triste de me rendre compte à quel point mon déni de tout dans la vie m’avait aussi bloqué des colocataires de notre tête…
Mais bon heureusement ça a évolué.
Ce sont des exemples parmi des tonnes sur ce que nous a apporté l’hypnose et le fait que je fasse enfin face à des headmates que je n’osais pas écouter jusqu’à présent.
Actuellement, on est aidé par une psy et faisons régulièrement de l’auto hypnose à but thérapeutique, quand quelqu’un à quelque chose à régler en interne… Mais de manière générale, la communication se fait bien plus efficacement, on se connaît beaucoup mieux les uns les autres, prenons le temps de parler en interne et surtout, nous nous faisons confiance, nous nous entraidons pour le quotidien qu’on apprend à vivre plutôt que subir en tentant d’être “parfait” en respectant uniquement les attentes des autres… Nos attentes à nous c’est déjà bien ! C’est primordial en fait !
Maintenant on fonctionne un peu comme une grande équipe, on s’entraide les uns les autres, on est souvent au moins deux au front pour se soutenir, profiter ensemble du moment, ou juste par curiosité de ce qui se passe… Et surtout, nous nous donnons beaucoup d’amour, quelque chose dont on avait besoin depuis des années…
Il y a encore un chemin à parcourir, mais c’est agréable de voir à quel point les choses s’améliorent…
Bon… Je pourrais encore discuter longtemps sur ce sujet mais j’ai déjà beaucoup parlé, alors je vous propose à présent de conclure ici !
Selon moi, l’hypnose permet d’utiliser les mécanismes de son propre cerveau pour les utiliser à son avantage. Si l’on dissocie beaucoup, que ce soit par de nombreuses rêveries ou malheureusement de manière pathologique, autant utiliser ce fait qui est là et sera toujours là pour se comprendre à un niveau plus inconscient et personnel, dans son “entièreté” comme j’aime le dire…
La communication interne est une relation de toute une vie, mais qui apporte beaucoup de bien. Peu importe le moment de votre vie, vos headmates, alters, parts, qu’importe le nom que vous vous donnez entre vous, seront toujours là. Et vice versa, vous serez toujours là avec eux. Alors autant avoir de la patience et de l’amour envers tout le monde, de la même manière que vous voulez qu’on vous traite, en externe ou en interne… C’est quelque part une forme d’amour envers soi-même. Un besoin fondamental…
Nous remercions du fond du cœur Epsi et Kara pour leur confiance et pour nous avoir permis de parler de ce sujet qui est très important pour nous…
Nous vous remercions aussi sincèrement pour votre écoute, et où que vous soyez et quoi que vous fassiez, nous vous souhaitons une très belle journée !
Peut-être à bientôt !
Intervention proposée par:
- Tsunami (He/They/Il | Système mixte): « Un système avec à peu près une dizaine de headmates principalement au front, beaucoup de fragments ou headmates uniquement en interne (plus en influence qu’en front) »