Témoignages et tips sur les conflits internes à notre système : leurs causes et la manière de les gérer
Principaux : violences inter alters, relation de contrôle/dominance d’alters sur d’autres.
Mention : psychothérapie.
Transcription:
[Waël] Salut à toustes, on espère que vous allez bien et on vous souhaite de bien profiter de Kaléidoscope. Nous aujourd’hui on va vous parler des conflits intra-système et de leur gestion. Nous c’est qui ? On est un système, Le Nuancier, d’une douzaine d’alters à peu près, très fréquemment en co-conscience, du moins pour une certaine partie du système. Donc on a de bonnes facilités à communiquer, mais ça implique aussi qu’on est très fréquemment au contact les uns des autres et que donc, fatalement, il y a des désaccords qui se forment et des disputes, c’est assez fréquent. Pour vous donner un exemple, quand on a commencé à travailler sur le sujet, j’en discutais avec un autre alter qui me disait qu’on était pas capable de se mettre d’accord sur aucun sujet au sein du système. Je trouvais qu’elle exagérait un peu… Vous voyez de principe on n’arrive pas à se mettre d’accord sur le fait qu’on ne soit pas d’accord. Donc, ça c’est très fréquent chez nous et toutes ces situations là n’aboutissent pas forcément en un conflit un conflit c’est quoi d’après Wikipédia : “Un conflit, ou situation conflictuelle, est un état d’opposition entre personnes ou entités. Le conflit est chargé d’émotions telles que la colère, la frustration, la peur, la tristesse, la rancune, le dégoût. Parfois, il peut être fait d’agressivité et de violence.”
Nous on va parler des conflits mais on va aussi parler des situations qui sont génératrices de conflits. On va se concentrer sur ce qui est interne au système effectivement et on ne parlera pas donc des conflits avec l’entourage externe système. On a voulu organiser notre présentation de sorte à avoir une discussion entre les différents alters du système. Donc c’est pour ça qu’on va être plusieurs à intervenir. Du coup on va vous indiquer sur l’écran qui parle.
Moi je suis Waël. Je suis arrivée en 2023. Bon personnellement j’aime pas trop rentrer dans tout ce qui est définition des rôles etc donc tout ça je saute.
[Narriaa] Donc moi je suis Narriaa. Je suis l’une des hôtes de ce système. Je suis là depuis quasiment tout le temps. Je suis une persécutrice et également une alter sociale, pas dans le sens où j’apprécie la vie sociale mais dans le sens où j’ai tellement d’anxiété sociale que quand il y a des personnes externes au système c’est moi qui fronte pour pouvoir gérer et s’assurer qu’on reste bien dans une situation sécuritaire on va dire ça comme ça, voilà. C’est important pour la suite de cette affaire d’anxiété sociale parce que ça génère justement beaucoup de tension, beaucoup de désaccords dans le système. Moi je suis Rhouznel, je suis dans ce système depuis… ouh là, un bon moment je dirais. Ça doit faire plus de 10 ans. Alors, j’apprécie les rôles, aussi. Les rôles que je tiens personnellement c’est caretaker et, en ce moment, on est justement en train de travailler avec le reste du système pour pouvoir passer co-hôte. Ce qu’il y a à savoir sur moi également c’est que je suis une personne qui est très prompte au conflit.
[W] Donc, pour commencer, ce qu’on va faire c’est qu’on va vous présenter les différents types de conflit auxquels on est confronté. On va voir les conséquences des conflits et comment est-ce qu’on les gère, à la fois pour les prévenir et puis, une fois qu’ils sont là, comment on les résout.
[W] Donc les différents types de conflits qu’on rencontre en commençant par nos petites chamailleries du quotidien. Ça, on en a beaucoup, on en a beaucoup… [R] Effectivement, c’est ce qu’on vous disait dans notre système on est rarement d’accord en soit être non d’accord ne devrait pas générer des conflits, c’est tout à fait normal d’avoir des idées différentes. [N] En fait je pense qu’on a un groupe qui aime bien se charier et s’embêter les uns les autres, mais c’est pas forcément des conflits. [R] Hm… Je pense qu’il y a quand même une un fond derrière. [N] Bah, il y a un fond, peut-être, mais pour moi tout ne génère pas de l’agressivité. [R] Ben les désaccords… [N] Alors, c’est peut-être que tu montes très très vite dans les tours, Rhourhou. [R] C’est possible. Ça a un impact sur notre fonctionnement du quotidien. [N] Pas tant que ça. [R] Mais si justement, c’est juste que tu veux pas le reconnaître. Les conséquences de ces petites prises de tête au quotidien c’est que à force ça génère quand même une fatigue, des tensions, un agacement perpétuel, et ça c’est un terrain favorable au conflit. Le problème c’est que si on laisse ça on voit bien que ça à un poids sur les relations au sein du système. On voit bien que on est beaucoup plus tendus, beaucoup plus désagréables, et donc ça ne fait que encourager le mouvement. [N] C’est vrai. Mais pour moi il y a autre chose aussi qu’il est important à noter en lien avec ces désaccords, c’est que ça nous permet d’avoir une diversité de point de vue qui est très enrichissante. Ce que je veux dire c’est que, vu qu’on est jamais à 100 % d’accord sur un sujet, il y en a toujours un pour défendre l’autre opinion. Et du coup ça nous permet de voir la situation sous d’autres angles différents. Et peut-être que c’est une manière d’analyser notre environnement. Et évidemment que c’est pas 100 % de nos échanges, on a quand même beaucoup de discussions positives, d’encouragement de compliments de choses comme ça.
[R] Quels autres types de conflits on rencontre dans notre système. On a des conflits sur les ressources. Alors, ressources… Tout ce qui est argent : en soi on se prend la tête des fois sur comment le dépenser. Comme le fameux thermostat : est-ce qu’on va mettre le chauffage cet hiver ou est-ce qu’on va continuer à avoir le nez qui coule dans l’appartement ? [N] Ce fameux thermostat…. A chaque fois que je m’approchais pour le baisser, tu rajoutais +1 degré. [R] Tu juges qu’on devrait faire des économies là-dessus parce qu’on le peut. Moi je juge que, vu qu’on galère déjà suffisamment à gagner notre vie, bah quand on est chez nous et que, justement, on est en train de vivre, et ben on devrait en profiter puisque, justement, on gagne notre vie pour la vivre. Donc ce serait bien de la passer autrement qu’en train de se moucher tout le temps quoi, donc mets le chauffage, c’est tout ! [N] Mais, oui. Derrière c’est toujours la même chose. Au fond du fond, c’est que moi j’ai peur de beaucoup de choses et que toi tu vis dans le moment présent. Je passe mon temps à m’inquiéter de ce qui va arriver demain, et toi tu as froid et tu as raison. Je comprends ce que tu veux dire.
[N] Autre conflit de ressources très fréquent qu’on a c’est le temps et les activités. Je pense que tout le monde manque toujours de temps pour pouvoir faire ce qu’iel veut. Chez nous c’est la même chose. En plus on travaille 5 jours sur 7 avec des horaires qui sont assez contraignants [R] Mais tu vois typiquement ça va mieux maintenant que je t’ai demandé d’arrêter de travailler hors de tes horaires de travail. [N] ça ça peut être justement un exemple de conflit qu’on a résolu. Effectivement, je ramenais du travail à la maison ou alors je ne respectais pas les horaires de travail en travaillant plus longtemps. Du coup, c’est moi qui m’occupe de travailler principalement. Et depuis qu’on a pris le rôle de co-hôte tous les deux et que tu occupes davantage le temps, et que tu nous fait partir plus tôt, ça c’est un problème à moins. [R] Ouais mais il y en a d’autres des problèmes sur les ressources. [N] Oui il y en a d’autres mais est-ce qu’on peut prendre 2 secondes pour reconnaître que, au moins, on a résolu un problème de temps en temps. Ça pourrait être bien ! [R] ça pourrait, c’est vrai. Du coup au niveau des conflis de ressources effectivement sur les activités, on aimerait bien occuper notre temps de manière différente. Chacun a des intérêts différents donc c’est vraiment pas le sujet qu’on gère le mieux au sein du système,je pense. En fait, ce qui nous sauve un peu et ce qui fait qu’on a pas trop de conflits sur le sujet, c’est que on a peu d’alters qui sont fréquemment en front. On en a trois, je dirais, principaux. [N] Et ce qu’on a fait avec le projet co-hôte, c’est que du coup Rhouz a demandé aux autres alters du système ceux qu’il voulait voir changé dans notre manière de fonctionner afin de… Si on change notre système et d’hôtes, ce qui en fin de compte a un impact non négligeable sur le fonctionnement du système mine de rien puisque les hôtes occupent énormément de place au front et donc et là Rhouz est en train de réfléchir pour pouvoir laisser beaucoup plus de temps aux autres alters aussi.
[W] On va avoir des conflits aussi vraiment de valeurs. Bah on a eu récemment un gros conflit de valeur sur la manière dont certains persécuteurs agissent entre eux. En fait, c’est deux persécuteurs qui s’encouragent l’un·e l’autre. La violence faite à eux-même ou la violence faite aux autres membres du système génère des conflits. Et du coup, c’est la grande question de : quand est-ce que vous mettez le nez dans une situation qui ne vous regarde pas si c’est entre de alters et que vous n’êtes pas concerné, et quand est-ce que, là, vous vous interposez parce que vous estimez que la personne est allée trop loin ? Nous ça nous est arrivé récemment et on a fini par mettre un stop sur un comportement mais ça a généré quand même des contraintes. Depuis, la situation n’est pas revenue à son état normal. On a eu l’apparition d’un nouvel alter assez récemment. Pour lui le comportement de certains persécuteurs ne passait vraiment pas Il y a eu de sacrées disputes et des personnes qui n’échangent plus, ne s’approchent plus; parce que c’est la seule manière pour eux d’éviter de monter dans les tours.
[W] On a des conflits basés sur la peur aussi. On a une alter, donc Narriaa, qui fait de l’anxiété sociale. Ce qui fait que pour les alters qui aimeraient avoir une vie sociale, ben c’est très difficile, pour différentes raisons. Notamment parce que, Na, tu vas chercher à contrôler les échanges. Tu ne ne nous permet même pas, en fait, de participer à des activités sociales, même quand tu n’as pas le front. [N] En fait, le truc, c’est que je n’arrive pas à déconnecter. Je vais être à l’écoute de la situation quand vous êtes en front. Si je pouvais au moins déconnecter, je ne verrai pas ce que vous faites et ce serait bien moins stressant pour moi. Mais là, c’est vous voir nous exposer à une situation qui, moi, m’angoisse. J’ai beaucoup de mal avec ça. Et je suis d’accord il faudrait que je vous laisse la main dessus parce que c’est injuste pour vous d’être bloqué à cause de mes peurs sur lesquelles, en plus, je ne travaille pas. Parce que, du coup, je refuse d’aller mettre les pieds chez un psy. Et, bon, il y a d’autres manières de travailler sur l’anxiété sociale que d’aller chez des psys évidemment, mais c’est pas un travail que je fais aujourd’hui. Donc ça veut dire que, là, les autres alters du système ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent pour une peur qui ne les concerne pas et moi je ne fais rien pour améliorer la situation. Donc oui, ça c’est un problème. Après je pense qu’il y a autre chose aussi : cette anxiété sociale moi je me la tape parce que je suis… j’ai été hôte pendant vraiment très longtemps. Vous ne vous rendez pas compte qu’on est à moitié sourd, que tous les échanges sont difficiles et, autre chose en plus, c’est que quand vous êtes dans une situation sociale difficile, c’est moi qui repasse au front ! Donc à partir du moment où vous allez vous retrouver dans des situations sociales qui vont peut-être vous faire plaisir sur le moment c’est très bien mais à partir du moment où vous allez rencontré une difficulté, il y a 90 % de chance pour que ce soit moi qui me la tape en fin de compte.
[W] Tout ce qui est orientation romantique, orientation sexuelle. [R] Dans le système on a des profils différent. Moi par exemple je suis gay et j’aimerais bien avoir, par exemple un copain, ça pourrait être top. Surtout si je suis co-hôte et que j’arrive à voir la lumière du jour de temps en temps. Le truc c’est que ma chère co-hôte Narriaa est… Na tu veux expliquer ? [N] Alors, déjà je suis dans le spectre aro-ace. En plus de ça il y a l’anxiété sociale. Ce serait moins un problème si je pouvais déconnecter, mais on sait que c’est pas le cas. Et tout ça c’est difficilement conevable pour moi, mais je suis même pas la seule alter à te mettre des bâtons dans les roues sur ce sujet. Tu crois que Ita va accepter que quelqu’un s’approche de nous comme ça ? Mais c’est mort. Donc ouais, on va avoir un problème et un sujet de discussion. Soit j’arrive à chill, soit tu renonces à ce truc et là. Et là, il y a pas moyen de se retrouver au milieu, quoi. [W] Si, y a… Rhouz il pourrait se faire des dates de temps en temps et puis c’est tout, s’arrêter à la deuxième base, un machin comme ça. [N] Waël… pourquoi à chaque fois tu viens avec une solution ? [W] Je te dirais bien “c’est mon job” mais je sens que ça va me revenir dans la gueule. En fait mon conseil à tout le monde c’est d’arrêter de vous prendre la tête tout le temps. Respirez un bon coup et prenez de la distance. Vous êtes dans des situations qui ont plusieurs portes de sortie, vous en voyez que deux, et encore deux c’est bien. Généralement, vous en voyez qu’une. Il faut que vous voyiez plus large. La résolution du conflit c’est pas juste aboutir à ce que l’une personne veut ou à ce que l’autre personne veut. Soit vous trouvez effectivement une solution entre les deux, soit vous trouvez quelque chose de complètement différent, soit vous arrêtez d’en faire un conflit. Parce que, parfois, au sein de notre système on le voit : on monte à des niveaux d’agacement et d’agressivité qui ne sont pas nécessaires. Il y a vraiment pas autant d’importance, ben typiquement il y a vraiment pas autant d’importance derrière le thermostat. Non je sais je reprends encore le même exemple, mais il y a plein de fois où je pense qu’on met dans nos conflits le stress du quotidien, lagacement du quotidien et qu’on fait monter la mayonnaise pour rien. Et qu’en fait globalement tout va bien et que c’est que c’est pas si grave. Et il y a beaucoup aussi de situations qui peuvent rester des désaccords sans que- sans trouver une résolution et qu’on accepte comme telles. Je dis pas que c’est le cas pour tout, mais je dis que ça peut être une solution. En fait mon seul vrai conseil c’est de se détendre. Mais c’est c’est compliqué évidemment quand on est dans un conflit. Et c’est pour ça, je pense que ça peut aider aussi de faire appel, des fois, à une tierce personne. Du coup tous les deux vous restez dans votre point de vue et vous vous rendez pas compte que il y a pas forcément lieu de conduire tout ça en conflit. Après c’est peut-être mon point de vue parce que du coup je suis pas concerné. C’est sûr que ça aide. Mais le fait que je sois pas concerné et que pour moi il y a pas d’enjeux derrière et que j’ai pas besoin in de de m’énerver, que j’ai pas de sentiment fort ça m’aide, enfin ça me permet de vous apporter l’aide requise pour résoudre le conflit.
[R] On a eu des conflits autour des rôles aussi. Je suis un très bon exemple de ce que s’accrocher à un rôle peut entraîner de négatif. Il n’est donc pas conseillé de faire ceci. Je me compare à la définition du rôle en permanence et j’organise ma valeur autour de ce… de ma performance pour ledit rôle. On m’a bien répété hein que l’alter n’est pas le rôle mais je ne parviens pas à intégrer l’idée. Tant pis, ça viendra quand ça viendra. Du coup s’occuper de la santé du corps et de l’état des alters dans le système c’est assez compliqué en général chez nous. En général ça mène en burnout. Bref j’en viens au fameux conflit. Juin 2023, débarque Waël, nouvel alter dans le système, et qui présentait pas mal de similitudes avec moi, notamment sur toute la partie soins aux alters. Une différence notable, toutefois, il avait beaucoup plus de succès que moi dans ce rôle là et il ne se fatiguait pas. Alors je pense que vous me voyez venir. Je pense aussi que, même si ce ne sont pas des sujets glamours, il est intéressant de parler de la jalousie entre alters parce que l’ignorer en se disant “hm c’est gênant et déplaisant”, ça résout rarement le problème. Donc la vérité, c’est qu’il y a pas un alter par rôle, que vous n’avez pas besoin d’un rôle attitré et que le rôle n’est certainement pas une performance. Ça n’empêche que sur le moment ça m’a bien pesé quand même. Donc avec passive-agressivité, dépression et anxiété, mais j’étais déjà dedans de toute façon. Ce qui a dévié de l’implosion c’est que Waël n’est pas entré dans le jeu. Et de son côté il y a pas eu de compétitivité en fait. [W] Donc mais… mais oui. Et et ce qui est terrible c’est que, pour moi, ça n’a pas de sens. Ça n’en a jamais eu. On n’agit pas de la même manière, on n’agit pas sur le même sujet, on ne ressent pas les choses de la même manière. Il y a vraiment pas de compétitivité entre toi et moi. Oui, on avait une tendance similaire et on souhaitait la même chose. Tu t’es épuisé après des années et des années aussi à essayer d’aboutir à des résultats et je prenais les choses différemment, mais il y a eu plein d’autres paramètres à prendre en compte sur le pourquoi avec moi ça a mieux fonctionné qu’avec toi… Et encore je suis désolé c’est pas vrai et on te l’a déjà dit. Et pour moi c’est pas un poste à remplir, c’est pas une performance, ça n’existe pas tout ça. Et c’est pour ça que plus tu te montes le chou pour rien et plus tu as l’impression de jamais en faire assez, parce qu’il y a pas de but à atteindre. Tu n’arriveras jamais à cocher la case de “ça y est je suis un bon caretaker” ! Ça ne marche pas comme ça. [R] Je pense qu’il y a le savoir et le vivre. Je comprends ce que tu me dis, mais j’arrive pas à l’intégrer. Du coup pour résoudre ce conflit là, on a été… Ça nous a pris du temps, déjà. Je pense que ce qu’il faut se rappeler aussi c’est que les choses prennent du temps. J’ai beaucoup de mal avec ça… Et puis j’ai pu en parler du coup à un psy. Ce qui m’a aidé aussi, je pense, ça a été de réaliser que, moi-même, je bénéficiais également de la présence de Waël. Qu’il pouvait m’apporter des choses positives de la même manière qu’il apportait des choses positives au reste du système. Par exemple, j’ai toujours voulu qu’on passe le permis. C’était choses très difficile avec la réticence de certains alters, notamment de l’hôte du moment. Na, qui ne voulait pas en entendre parler. Et Waël elle a fini par réussir à la convaincre et, aujourd’hui, on l’a.
[W] les conséquences des conflits. Donc on en a parlé pour les petits conflits du quotidien, on disait que ça génère de l’agacement, de la dégradation des relations et de l’évitement. L’évitement je pense que c’est un un vrai problème qui concerne tout type de relation et tout type de conflits, mais au sein d’un système c’est encore plus compliqué à gérer je pense. [N] En fait c’est vraiment l’horreur de se disputer au un système. Déjà, on sait exactement où taper pour faire mal à l’autre. Vous pouvez super bien blesser l’’adversaire’ entre guillemets. Ce n’est vraiment pas le but, ne faites pas ça. Mais vous voyez le problème : ça monte très très vite. C’est impossible de prendre ces distances. Il y a des gens qui disent que c’est une mauvaise chose de partir d’une dispute alors qu’elle est en cours sans la résoudre, mais je pense que prendre un petit peu de temps pour se permettre de redescendre, de se calmer, de reprendre de la distance sur la discussion, ça aide. Dans un système, c’est très difficile de faire ça. Alors, j’imagine que si vous avez un gateekeper, je pense, que ça peut vous permettre effectivement de mettre une sorte de barrière ou d’éviter que les deux entrent en contact. Nous c’est pas notre cas. Donc ça veut dire que c’est pas possible de s’éviter, c’est pas possible de se donner 2 secondes pour respirer sans en mettre une couche. Quand la situation dérape trop, vous pouvez avoir de la chance et vous pouvez attirer un alter qui va essayer de calmer le jeu, mais vous pouvez aussi attirer des alters qui vont en rajouter une couche. Et en plus de ça, et ben il y a l’amnésie. Moi, les disputes sont une source de stress, donc du coup j’en oublie le sujet. Comment voulez-vous résoudre un problème que vous avez oublié. Faudrait réussir à remonter à la source du conflit et tout refaire. Et de un, qui a envie de faire ça, et de deux c’est même pas possible parce que je ne sais même plus ce qu’il y a déclenché. La cause peut être oubliée, mais les sentiments négatifs peuvent rester. Donc, on parlait tout à l’heure de tout ce qui est l’accumulation d’agacement et la dégradation des relations, on est toujours là dedans sauf que vous savez pas d’où ça vient, vous savez pas comment le résoudre et voilà, et vous êtes confronté à ça.
[N] Gérer les conflits maintenant. Ben la première chose à faire c’est d’éviter qu’ils surviennent. [R] C’est important de prévenir les conflits quand on le peut. Il y a différentes manières de le faire. Quand on sait qu’il y a une situation qui va être amenée à changer, comme par exemple dans le système on vous expliqué qu’on voulait passer sur un système de co-hôte, quand c’est comme ça on sait qu’on va avoir des changements importants, on sait que ça va avoir des conséquences pour notre fonctionnement, de la manière dont on vit. Il va y avoir des impacts, ça va générer du stress… Donc on est sur une source de conflit. Du coup, c’est important de se préparer à ce genre de changement. Alors comment est-ce qu’on s’est préparé à ça, on a été demandé des conseils aux autres membres du système, on a pris en compte les attentes et les besoins des autres alters parce qu’on avait pris en compte principalement le conflit entre Na et moi-même et on n’avait pas pris en compte le fait que d’autres alters pouvaient également avoir des situations conflictuelles en lien avec le changement d’hôte.
[N] Alors si vous demandez à n’importe qui comment prévenir un conflit ou comment le gérer, il va vous dire : “c’est la communication”. Ce qui est vrai… C’est un peu vaste par contre. C’est quoi la communication sur la gestion de conflit ? Moi je n’ai aucune idée, dieu merci j’ai : Waël.
[W] La communication, effectivement, c’est un sujet qui est très large. Globalement, ça va être, pour l’alter qui se sent lésé d’expliquer ce qu’il veut, ce qu’il n’a pas aujourd’hui, et ce qu’il le blesse là-dedans. Ce qu’il est généralement conseillé de faire c’est de vraiment exprimer ses sentiments et son ressenti, de ne pas être dans l’accusation de l’autre. C’est “je me suis senti·e triste quand tu as dit ceci”, c’est pas “quand tu dis ceci tu me rends triste” et c’est pas “tu fais des choses qui me rend triste”. Là vous mettez votre interlocuteur sur la défensive. L’autre point extrêmement important dans la communication c’est que tout le monde parle toujours de comment faut s’exprimer, les gens ne vous disent jamais comment faut écouter. Ecoutez-vous ! Pendant 2 secondes, essayez de ne pas penser à vous et de penser à la personne qui est en train de vous parler. C’est super dur pour certains, pour d’autres j’imagine que c’est très facile. Et encore une fois tout ce qu’on vous dit là; pour moi, ce qui est vraiment essentiel à comprendre c’est que ce sera jamais parfait. Ni du premier coup, ni jamais. Faut essayer. C’est pas plaisant non plus. Mais on fait pas tout le temps que des trucs sympas. [N] un conseil de communication qu’on a reçu de la part de certains proches : il se bloque un créneau d’environ 40 minutes / 1 heure quelque chose comme ça. La première personne va s’exprimer pendant 15-20 minutes sans être interrompue par l’autre. Si elle veut parler de quelque chose en particulier, bah elle parlera de ça en particulier. Si elle veut pas parler, elle dit rien. Puis à force de raconter tout et rien, en commençant par exemple par la liste des courses, ça débloque la parole et en fin de compte on se retrouve à traiter de sujets plus importants derrière. Une fois que les 15-20 minutes sont épuisées l’autre personne va prendre la parole. Elle peut lui répondre sur ce que l’interlocuteur lui a dit en premier, ou elle peut partir sur complètement autre chose, voilà. En fait, l’intérêt c’est de se donner un moment où on sait qu’on est écouté par l’autre et où on sait qu’on ne sera pas interrompu. Et ça permet de développer les idées et d’aller en profondeur sans… Alors, si vous parlez en plus de choses qui sont un peu tendues, vous évitez les matchs de tennis, vous savez, où “j’envoie un argument, il me le renvoie, alors faut que je tape encore plus fort dans la balle, et là je te fais une feinte, est-ce que tu vas la voir ?” Bref, donc on évite d’être dans la compétition et l’agressivité comme ça. Bon, vous pouvez mettre de l’agressivité en parlant tout seul pendant 20 minutes, je le sais si Rhouz me le fait, il va y arriver mais, t’énerve pas je déconne. Donc ouais, je l’ai pas testé. Je pense qu’au sein de mon système on aurait du mal parce qu’on a du mal à rester concentré pendant une longue durée de temps. Cela dit, pour autant, on l’a jamais testé donc tant qu’on a pas testé on peut pas dire. Et après, évidemment si vous êtes une centaine dans votre système ben oui c’est sûr que vous pouvez pas faire ça à chaque fois avec tout le monde, c’est certain. Voilà. Et du coup, ces personnes-là l’utilisent à la fois pour gérer les conflits une fois qu’ils sont présents mais aussi pour les prévenir en discutant avant que la situation se dégrade en conflit.
[W] Ensuite nous on croit qu’il est vraiment très important d’identifier concrètement ce qui pose problème. Si j’ai une situation conflictuelle, ça peut pas être juste être : “ça m’embête que tu fasses ça”, réponse : “ok ben je le ferai plus”. Alors pour certains problèmes, c’est possible, et dans ce cas-là pas de soucis, et tant mieux si ça marche comme ça chez vous. Mais chez nous on sait que c’est pas possible. Qu’il faut aller creuser les causes. Si vous aviez un comportement jusqu’à présent, vraisemblablement, il y avait une raison. Très vraisemblablement, tant que vous n’identifiez pas et ne répondez pas à cette raison, les problèmes vont continuer. Vous allez répéter le même comportement, le problème ne sera pas solutionné. Faut vraiment que vous creusiez le “pourquoi”. Et, c’est aussi, d’une certaine manière, une preuve de respect dans certains cas. Je m’explique : juste un “non je veux pas” est un peu léger. On peut rester buter éternellement comme ça sur “moi je veux pas, toi tu veux”, à un moment peut-être se poser la question de “pourquoi tu veux pas en fait ? Explique-le moi”. Si la réponse à la fin c’est “non on fera pas parce que tu es pas à l’aise avec ça”, ok. Ce qu’on essaie de faire au sein du système c’est de se donner une justification, parce que la personne a le droit de savoir ce qui vous retient, en fait. A le droit de comprendre pourquoi elle n’aura pas ce qu’elle désire. Donner une explication et rendre la chose logique permet de mieux rationaliser. Moi, par exemple, j’aimerais bien faire plein de soirées. Aujourd’hui, c’est non parce que je sais que Narriaa a une peur bleue des espaces social de ce type là, qu’elle va être mal à l’aise parce qu’elle entendra pas et qu’elle n’arrivera pas complètement à se déconnecter. Elle a ses raisons mais du coup elle me les a expliquées. Maintenant je comprends pourquoi elle veut pas y aller, je suis capable d’avoir de l’empathie pour elle parce que ça me semble logique, du coup, la situation dans laquelle elle est. Et donc je suis beaucoup moins frustré. Après, il y a des choses pour lesquelles on pourra donner des raisons et des choses pour lesquelles on pourra pas. Il y a des espèces de peur viscérales des fois, ou des rejets viscérales de certaines situations, c’est des choses qui ne sont pas forcément logiques. Et si c’est le cas, et bah ok, c’est comme ça. A voir si on décide de faire traiter ce problème là en allant chez le psy ou en faisant d’autres choses. Mais c’est pas toujours simple de comprendre ce qui bloque et ce qui pose problème en profondeur. Il y a différents moyens de s’aider, je pense, et même par exemple quand on exprime ce qui nous pose problème c’est pas forcément simple non plus de savoir comment s’expliquer. Il y a des modèles sur internet de lettre de d’excuses, ou ce genre de choses, qui peuvent au moins vous aider pour vous en inspirer. Pour chercher les causes, pareil vous pouvez vous poser tout le temps la question du “pourquoi”. “Pourquoi est-ce que je ne veux pas te laisser faire ça ?” “Parce que ‘raison 1’.” “OK, pourquoi ‘raison 1’ ?” “Bah il y a deux raisons derrière.” “Très bien” et on creuse chaque raison derrière etc, etc. Et à la fin on finit par aboutir à la “cause racine” entre guillemets. Et quand vous arrivez à répondre à ce problème là, normalement, vous arrivez à changer le comportement, et normalement vous arrivez à changer la situation qui pose problème.
[W] Du coup, effectivement, changer la situation qui pose problème : comment on procède ? Vous pouvez négocier : “toi tu veux ceci, moi je veux ceci”. Soit on trouve un terrain d’entente entre les deux, soit on se dit : “bah un coup tu auras ce que tu veux, un coup c’est moi qui aurai ce que je veux”, on alterne. Soit on voit que j’avais, par exemple, besoin de reconnaissance et ben je vais chercher ma connaissance ailleurs Voilà. Après, les autres stratégies de négociation qu’on a dans le système… Alors je sais qu’il y en a certains qui s’en sortent au charme. N’est-ce pas Eiyo ? [Eiyo] Oui ! Vous faites un grand sourire, vous faites de grands yeux tristes, vous le demandez gentiment, et avec 50 % de chance, ça passe. [W] J’en connais d’autres qui font ça au défi, n’est-ce pas Ita ? Ah, Ita participera pas, il vous dira pas directement mais Na tu peux peut-être nous dire ? [N] Oui. Ita est contre tout ce qui est coming out parce qu’il s’inquiète notamment de l’impact que ça peut avoir sur notre vie : si les personnes ne respectent pas les limites qu’on a mis, si on est discriminé, si… Enfin, il y a plein de raisons derrière qui sont pas dénuées de sens. C’est des scénarios qui peuvent se passer. Vous ne pouvez jamais savoir avant comment va vraiment réagir une personne ou non. La question c’est : est-ce que vous acceptez de prendre le risque ou non ? Et ça aussi c’est une source de conflit, la perception du risque. Faire mon coming out à certaines personnes, je vois beaucoup d’avantages parce que j’ai envie d’être honnête avec ces personnes, j’ai envie de leur parler de ma vie, j’ai envie qu’on soit plus proches, j’ai envie d’échanger… Ita c’est pas du tout un alter qui est intéressé par les relations sociales, c’est un alter qui ne front pas souvent, enfin moins souvent maintenant. Qui, de toute façon, s’en moque un peu s’il est confondu avec d’autres alters, alors que pour d’autres alters dans le système, c’est très important d’être différencié. Donc, lui, il voit vraiment pas l’intérêt de faire le coming out. En fait, pour lui, on est dans une situation qui ne présente que des risques et pas de bénéfices, et il comprend bien que, moi, je vois les bénéfices. On n’arrivera pas à être d’accord là-dessus parce qu’on ne fonctionne pas de la même manière au départ. Ce qui est pas grave en soi, c’est juste que en fin de compte on est dans une situation où on n’est pas d’accord et c’est ça qu’il faut qu’on résolve. Je vais pas le changer Ita, c’est pas le but. Le seul but c’est de trouver un truc où l’un et l’autre… Bah… Je pense que dans une situation comme ça, il y en aura forcément un qui ressortira de là frustré. Ouais je vois pas comment est-ce qu’on pourrait aboutir à une situation où l’un de nous sera pas “perdant” entre guillemets. Ah ! J’aime pas l’utilisation du terme “perdant”. [W] C’est pas que tu es perdant, c’est que tu n’as… c’est juste que là, la situation ne se déroulera pas comme tu le veux. Tu es pas “perdant”. Faut arrêter avec ça aussi parce que en vous disant ça, vous rentrez dans un jeu de compétition, de “moi je suis plus fort que machin parce que j’ai réussi à mettre en place mes propres valeurs. Là j’ai réussi à mettre en place ma décision, je l’ai remporté sur alter 2, donc je suis le plus fort”. Ça va qu’on a pas trop, enfin on en a, mais pas trop de relations comme ça dans le système. Mais enfin… Ouais, je pense qu’il faut faire attention à ça aussi. [N] Oui, je vois ce que tu veux dire, mais je pense que dans tous les cas il y en aura un qui sera pas satisfait. [W] Après là ce qu’on pourrait voir en termes de… On parlait tout à l’heure de tout ce qui était ‘échange’ et tout ce qui est ‘alterner’ et tout ce qui est ‘demi-mesures’. Une demi-mesure ça pourrait être : bah tu le dis à certaines personnes et pas à d’autres. Par exemple, tu vas pouvoir le dire à ta famille mais pas aux personnes du monde professionnel, parce que ça peut avoir un impact sur ta carrière, etc. Voilà ça peut être une sorte de négociation : certaines personnes c’est OK, certaines personnes c’est non. Voilà… Et du coup Na tu disais ? [N] Je sais plus… Si. Que oui, bah du coup ce qu’on s’est dit pour ce conflit là, Ita et moi on fonctionne bien avec tout ce qui est jeu et notamment : défi. Donc la carotte/bâton du moment c’est : j’ai un projet d’écriture, il m’a dit “Je parie que tu le finira jamais”. “Ah bon, tu penses ? Tu paries quoi ?” “Et ben si tu y arrives, tu auras le droit de faire tes coming outs.” “Très bien !”. Alors, je vous avoue que ça fait maintenant 1 an / 1an et demi, le truc il a pas bougé, mais mon point c’est que ! Comment dire, si j’arrive à finir ce truc un jour, j’aurai ce que je voudrai. Lui, il fait tout à fait confiance en ma capacité de procrastination et d’abandon. Tu es conscient à combien de pourcent que j’arriverais pas ? Oh, tu es méchant, 90 !? Donc, pour lui, j’ai vraiment très peu de chance d’y arriver. Et donc, là, le risque d’aboutir à la situation qu’il ne veut pas voir, il est faible. Donc ça, il accepte.
[N] Il y a évidemment tout ce qui est se rassurer. Ça c’est plutôt la méthode de Waël. [W] C’est de rassurer les alters. Si la cause que vous avez trouvé derrière c’est une peur liée à une situation vécue, c’est de leur montrer que les conséquences que vous avez rencontrées avant, vous ne les rencontrez plus forcément aujourd’hui. Alors, ça ne marche pas pour tout, donc évidemment, ne commencez pas à mettre les autres alters de votre système dans le stress en leur disant “non mais tu vas voir ça va bien se passer”, ça va juste les braquer. Mais ce qu’il faut vous dire c’est que si vous avez des alter en stress dans votre système et que vous voulez les rassurer, il va falloir prendre le temps. Il va falloir le répéter aussi. Respire, observe, est-ce que ce que tu crains est en train de se passer ?
[N] Pour revenir sur tout ce qui était amnésie, ça nous arrive du coup parfois d’avoir des difficultés à identifier les causes. Parce que le cerveau ne veut pas y penser, il va le cacher, il va pas nous laisser réfléchir dessus. Il va nous divertir, nous distraire mais il ne vous laissera pas creuser le problème. Nous on rencontre ça comme comme difficulté. Ce qu’on fait comme ça c’est que, bon il est possible qu’il y a des facteurs externes, du genre il est 1 heure du matin, il serait peut-être temps d’aller dormir quand même, ça ira peut-être mieux le lendemain. Du genre : ça va aider d’en parler avec un autre alter mais actuellement il est pas disponible. Parce qu’il est 1h du matin et qu’il dort. Il y a des méthodes de recherche sur l’inconscient. Alors, on en pense ce qu’on en pense. Nous on vous liste juste tout, et vous prenez ce que vous voulez vous jetez le reste. Donc, il y a des gens qui vont voir des professionnels de la santé mentale. Maintenant, si comme moi vous êtes allergique à cette idée et que, du coup, vous ne voulez pas aller voir de psy, vous avez d’autres méthodes. Moi, ce blocage, il apparaît quand je me pose la question de manière insistante et répétitive. Le cerveau ne veut pas répondre à cette question. Donc si j’y vais de front, il va esquiver. Donc la stratégie, c’est de passer par une autre méthode qui le distrait pour qu’il s’aperçoit pas que je suis en train de creuser la question. Donc ce que je fais des fois c’est des tirages de cartes de tarot. Qu’est-ce qu’on m’a conseillé d’autre aussi… Je faisais du chamanisme aussi, pendant un moment. Donc ça me permettait de, pareil, d’analyser les choses sous un autre angle. En fait le cerveau est distrait avec autre chose et en fin de compte vous creusez quand même la question. Qu’est-ce qu’on peut faire comme ça… Il y a aussi de l’écriture automatique alors typiquement chez moi ça ne marche pas du tout. Mais je sais qu’il y a plusieurs personnes qui qui la pratiquent et qui aiment bien. L’hypnose aussi, je crois que c’est une méthode de travail sur l’inconscient. Voilà.
[N] Voilà je pense qu’on a dit un peu tout ce qu’on voulait dire. Evidemment, on n’a pas développé les situations les plus personnelles ou les pires qu’on a rencontré. Le bilan, en fin de compte, c’est qu’aujourd’hui la situation est bien mieux qu’elle était dans le passé. Autrefois, on a eu des disputes tellement importantes que certains alters ont fini en dormance parce que c’était trop violent. La situation va en s’améliorant et je pense que c’est quelque chose qu’il faut pas perdre de vue, que même si vous êtes dans une tempête aujourd’hui et ben, au fur et à mesure, en continuant et en résolvant petit à petit les problèmes, vous allez finir par vous en sortir. Et que ça sera pas “parfait”, mais ce sera moins pénible. Et je pense que c’est ça qu’il faut qu’on vise. Voilà. En tout cas, j’espère que… [W] On espère tous que ce qu’on vous a présenté vous a intéressé. Éventuellement que ça vous sera même utile pour vos conflits du quotidien. Et puis on tient du coup à vous remercier pour votre attention. Si vous avez des questions, n’hésitez pas. On tient à remercier aussi Epsi et Kara pour toute l’organisation autour de Kaléidoscope, tous les autres participants, toutes les personnes qui font vivre cet événement. Et puis les membres de mon système qui se sont accrochés et qui ont failli abandonner trois fois ce projet mais qui ont tenu, c’est bien les gars. Voilà, sur ce on vous souhaite une bonne journée, et à bientôt pour les questions réponses.
Intervention proposée par:
- Le Nuancier (Iels/Peu importe | Multiple (ou Plural)): « Notre système se compose d’une douzaine d’alters incluant non-humains et fictifs. Nous sommes fréquemment en co-conscience et dotés d’un certain talent pour générer des conflits »