Les amnésies dissociatives se distinguent par le fait qu’elles sont souvent liées à des mécanismes de défense psychologiques en réponse à des expériences stressantes ou traumatiques. Le cerveau, pour faire face à des événements trop difficiles à gérer sur le plan émotionnel, crée une dissociation, une “séparation psychologique” entre la mémoire douloureuse et la conscience quotidienne. Ce mécanisme de défense vise à protéger la personne du stress émotionnel lié aux souvenirs traumatiques.
Les amnésies dissociatives peuvent être temporaires ou persistantes. Les personnes qui en souffrent peuvent vivre des épisodes de perte de mémoire soudaine, souvent déclenchés par des stimuli associés aux événements traumatiques. Ces épisodes peuvent varier en intensité, allant d’une légère confusion à une perte de mémoire plus prononcée. Bien souvent, il y a également une difficulté ou une incapacité à conscientiser les amnésies (amnésie des amnésies).
Les amnésies dissociatives se distinguent par le fait qu’elles sont souvent liées à des mécanismes de défense psychologiques en réponse à des expériences stressantes ou traumatiques. Le cerveau, pour faire face à des événements trop difficiles à gérer sur le plan émotionnel, crée une dissociation, une “séparation psychologique” entre la mémoire douloureuse et la conscience quotidienne. Ce mécanisme de défense vise à protéger la personne du stress émotionnel lié aux souvenirs traumatiques.
Les amnésies dissociatives peuvent être temporaires ou persistantes. Les personnes qui en souffrent peuvent vivre des épisodes de perte de mémoire soudaine, souvent déclenchés par des stimuli associés aux événements traumatiques. Ces épisodes peuvent varier en intensité, allant d’une légère confusion à une perte de mémoire plus prononcée. Bien souvent, il y a également une difficulté ou une incapacité à conscientiser les amnésies (amnésie des amnésies).
Causes et développement des amnésies
Les amnésies dissociatives peuvent être déclenchées par divers facteurs, mais le stress émotionnel intense joue souvent un rôle clé. Les traumatismes, qu’ils soient physiques, psychologiques ou sexuels, sont fréquemment liés à ce phénomène. Cependant, il est important de noter que tout type de traumatisme peut être à l’origine d’une amnésie dissociative.
En effet, le cerveau, en réaction au stress, peut activer un mécanisme de défense appelé la dissociation (voir page Dissociation). Ce mécanisme peut altérer en quelques sortes la façon dont le souvenir s’enregistre dans la mémoire. La personne peut donc ne pas se souvenir de détails importants, percevoir l’événement comme s’il avait été vécu de l’extérieur (donc comme s’il n’était pas arrivé “à soi”), voire perdre complètement l’accès aux informations du souvenir. Il n’est pas rare que de tels souvenirs restent bloqués et non traités, ce qui peut entraîner des flashbacks ou de l’hypervigilance.
Lorsque le stress émotionnel est répété, le cerveau peut se servir de ce mécanisme de défense de façon plus automatique pour se protéger, entrainant petit à petit des amnésies dissociatives plutôt “chroniques”.
Par ailleurs, ces souvenirs non traités peuvent garder leur intensité émotionnelle, ce qui provoque que tout rappel à ceux-ci peut également entrainer un stress émotionnel qui peut mener à accentuer l’amnésie. Pour faire simple, le cerveau va “effacer” l’accès au traumatisme et tout ce qui pourrait le rappeler au conscient, y compris la conscientisation même d’avoir des amnésies, ce qui peut mener à l’amnésie des amnésies ou à des coping mechanisms (penser qu’on est “tête en l’air” par exemple).
On peut imager les amnésies comme une route en travaux. Soit on peut circuler malgré tout mais cela cause des désagréments : retards, embouteillages, risque d’abimer ses pneus, … Soit la route est bloquée et il est nécessaire de prendre une déviation, parfois même plusieurs routes sont bloquées et il n’est plus du tout possible de circuler dans le quartier. Dans les deux cas, pour s’éviter les désagréments, on peut choisir d’emblée de passer par ailleurs, voire même carrément ne plus du tout envisager ce chemin lorsque les travaux s’éternisent.
Eh bien l’amnésie peut fonctionner un peu de cette façon. L’accès conscient aux souvenirs peut être compliqué voire inexistant et le cerveau va essayer d’éviter ce chemin tortueux pour se protéger des désagréments.
Exemples de manifestations des amnésies
L’amnésie peut se manifester de différentes manières dans la vie quotidienne. Voici quelques exemples :
- pertes des repères temporels, difficulté à savoir si quelque chose s’est produit il y a peu ou beaucoup de temps ou à avoir conscience de la date, de l’heure, etc.
- pertes de pensées, d’objets, oublis de tâche ou de rendez-vous
- oubli des itinéraires peu souvent empruntés
- difficultés ou incapacité à suivre des conversations ou à s’en rappeler
- difficultés d’apprentissage
- oubli du nom ou du visage de personnes récemment rencontrées ou peu souvent fréquentées
- difficultés à se rappeler d’événements passés
- …
Quand l’amnésie est plus intense, elle peut se manifester notamment par :
- détachement par rapport aux souvenirs (pas d’affect par exemple)
- expérimenter ses propres souvenirs d’un point de vue extérieur, ne pas savoir si ce sont des souvenirs propres ou non, souvenirs brumeux ou confus
- incapacité à se rappeler d’événements récents et/ou passés
- oublis d’informations autobiographiques
- oubli des personnes souvent fréquentées voire de proches
- oubli des itinéraires pourtant quotidiens et/ou de lieux familiers
- oublis de tous les souvenirs au fur et à mesure des jours ou des semaines
- instabilité dans l’accès aux souvenirs
- …
Il est important de noter que ces manifestations de l’amnésie peuvent varier en intensité et en fréquence. Les oublis occasionnels sont normaux, mais s’ils deviennent fréquents et impactent la vie quotidienne, les relations, etc., il peut être nécessaire d’évaluer la situation.
L’amnésie peut se manifester de différentes manières dans la vie quotidienne. Voici quelques exemples :
- pertes des repères temporels, difficulté à savoir si quelque chose s’est produit il y a peu ou beaucoup de temps ou à avoir conscience de la date, de l’heure, etc.
- pertes de pensées, d’objets, oublis de tâche ou de rendez-vous
- oubli des itinéraires peu souvent empruntés
- difficultés ou incapacité à suivre des conversations ou à s’en rappeler
- difficultés d’apprentissage
- oubli du nom ou du visage de personnes récemment rencontrées ou peu souvent fréquentées
- difficultés à se rappeler d’événements passés
- …
Quand l’amnésie est plus intense, elle peut se manifester notamment par :
- détachement par rapport aux souvenirs (pas d’affect par exemple)
- expérimenter ses propres souvenirs d’un point de vue extérieur, ne pas savoir si ce sont des souvenirs propres ou non, souvenirs brumeux ou confus
- incapacité à se rappeler d’événements récents et/ou passés
- oublis d’informations autobiographiques
- oubli des personnes souvent fréquentées voire de proches
- oubli des itinéraires pourtant quotidiens et/ou de lieux familiers
- oublis de tous les souvenirs au fur et à mesure des jours ou des semaines
- instabilité dans l’accès aux souvenirs
- …
Il est important de noter que ces manifestations de l’amnésie peuvent varier en intensité et en fréquence. Les oublis occasionnels sont normaux, mais s’ils deviennent fréquents et impactent la vie quotidienne, les relations, etc., il peut être nécessaire d’évaluer la situation.
Coping mechanisms pour “cacher” l’amnésie
Parce que prendre conscience de la présence d’amnésies pourrait mener à rechercher les causes de ces dernières, il est fréquent que des mécanismes d’adaptation se soient développés afin de les masquer. Il s’agit d’une forme plus ou moins forte de ce qu’on appelle une amnésie de l’amnésie, pouvant mener à l’oubli complet d’avoir vécu des situations traumatisantes.
Dans le quotidien, cela peut se présenter par le fait de changer de sujet quand on évoque un possible oubli ou de s’accrocher à un aspect du souvenir pour faire croire qu’on se souvient alors que ce n’est pas tout à fait vrai (“oui, je me souviens que tu m’en as parlé, on était à tel endroit ! peux-tu me rappeler exactement ce que tu m’as dit?”). La personne peut même penser qu’elle a une excellente mémoire alors qu’il s’agit en fait de coping mechanisms pour cacher les amnésies.
Cela peut aussi se présenter par la conviction d’être en l’air ou de manquer de concentration. Et bien d’autres choses encore. Bien entendu, il peut également s’agir de déni pur et simple ou encore d’un oubli instantané lorsqu’on se rend compte qu’on a oublié quelque chose.
Tout ça peut évidemment augmenter les amnésies et il peut être très difficile de conscientiser celles-ci puisqu’il s’agit d’une protection supplémentaire du cerveau.
Le cercle vicieux de la mémoire traumatique
Comme les exemples cités dans les Exemples de manifestations, les amnésies peuvent mener à des confusions, des distractions, le risque de se perdre, des conflits interpersonnels générés par les oublis et les coping mechanisms, et ainsi de suite.
Mais plus encore, les amnésies dissociatives causées notamment par des traumatismes peuvent être d’autant plus gênantes dans le quotidien qu’elles concernent deux aspects importants du fonctionnement de la mémoire traumatique :
- le stockage et l’évitement du souvenir non traité
- la volonté du cerveau à traiter ce souvenir quand l’opportunité se présente
En effet, lors d’un traumatisme, le cerveau dysfonctionne et le souvenir peut ne pas s’enregistrer “correctement” dans la mémoire, il n’est pas traité de façon habituelle et reste donc bloqué. Ce blocage peut causer plusieurs difficultés, entre autres :
- le souvenir reste vivide, ce qu’il contient n’est pas considéré comme passé et peut mener aux mêmes réactions (émotionnelles, physiques, etc.) que lorsque l’événement s’est passé, même si ça fait des années, lorsque le souvenir est remémoré
- l’évitement du souvenir peut mener à des amnésies et à de l’hypervigilance et de l’anxiété
- les éléments du souvenir peuvent être confus, mélangés à d’autres souvenirs traumatiques et/ou stockés de façon “métaphoriques”, ce qui peut mener à beaucoup de doutes sur sa véracité (surtout en étant couplé à la dissociation)
Cependant, le cerveau gardera le traitement de ce souvenir en tâche à effectuer et, lorsqu’il aura l’espace mental de le faire, il essayera de le traiter pour le stocker correctement dans la mémoire. Ces tentatives de traitement peuvent se manifester par des cauchemars, des flashbacks de toute nature, des épisodes dissociatifs pouvant aller jusqu’à la transe ou la fugue dissociative, etc.
Mais toutes ces manifestations pouvant mener à une ré-expérimentation des émotions de l’événement gardé en souvenir traumatique, une couche d’amnésie peut se reformer par-dessus pour éviter la re-traumatisation, et cela peut générer une boucle sans fin.
L’amnésie dans le TDI
Dans le trouble dissociatif de l’identité, l’amnésie ne se limite pas à oublier des événements traumatisants. Elle englobe également des lacunes dans la mémoire quotidienne et des souvenirs personnels, pouvant être liées à l’activité des différentes identités.
Ce type d’amnésie est intrinsèquement lié à la nature même du TDI, où la dissociation des identités entraîne une segmentation de la mémoire. Chaque alter peut avoir ses propres expériences, souvenirs et connaissances, qui ne sont pas toujours partagés avec les autres. Et bien qu’il y ait généralement une forme de continuité dans la mémoire (voir plus bas), il peut y avoir des hésitations sur des informations autobiographiques “standards” comme le nom, l’âge, etc. ainsi que sur les événements de la vie de tous les jours.
Il est important de noter que l’amnésie dans le TDI peut varier considérablement d’une personne à l’autre. Certaines peuvent avoir des périodes d’amnésie très marquées, tandis que d’autres peuvent expérimenter des formes d’amnésie plus subtiles ou partielles.
Réduire l’impact des amnésies
Vivre avec des amnésies dissociatives peut être déroutant et souvent perturbant, mais il existe des approches pour réduire leur impact sur la vie quotidienne. Ces méthodes visent à améliorer la continuité de l’expérience personnelle et à faciliter la gestion des lacunes de la mémoire. Quelques exemples :
- Avoir des routines et des habitudes, qui permettent un cadre et une prévisibilité
- Journaliser, en notant les rendez-vous, les événements importants, les sentiments ressentis, etc.
- Établir un plan de sécurité afin de déterminer les déclencheurs potentiels et les plans d’action à mettre en place si nécessaire
- Se faire aider de personnes extérieurs de confiance, avoir du soutien des proches
- …
Bien entendu, ces stratégies permettent de limiter partiellement les contraintes liées aux amnésies, mais il est bien souvent nécessaire de prendre en charge le vécu traumatique pour en traiter la cause de fond. Pour cela, la pair-aidance et les thérapies spécialisées en traumatismes (EMDR, …) permettent généralement de diminuer les amnésies à plus long terme. Les thérapies basées sur la reconsolidation de la mémoire ont montré beaucoup de retours positifs sur la mémoire traumatique.
Lorsqu’il y a une multiplicité, dans le TDI par exemple, le développement d’une communication et la mise en confiance entre les identités dissociatives aident à partager les souvenirs et les informations, réduisant ainsi les barrières et les lacunes de mémoire. Ceci peut également être facilité par la pair-aidance et/ou une aide thérapeutique.
Il est parfois nécessaire de lâcher prise également. Quand on conscientise les amnésies, on peut avoir tendance à vouloir absolument se souvenir de tout, mais cela peut être fatiguant et générer du stress, lui-même pouvant être responsable de lacunes de la mémoire. Traiter l’amnésie nécessite des périodes de détente et de stabilisation, c’est un travail à long terme qui ne doit surtout pas être précipité.
Sources
- CIM-11 : Classification Internationale des Maladies, Onzième Révision, 2022, OMS (Organisation Mondiale de la Santé)
- DSM-5-TR : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition, texte révisé, 2022, APA (American Psychiatric Association)
- “Criteria B” sur Kinhost.org : https://kinhost.org/Main/CriteriaB
- “Memory Reconsolidation” sur Kinhost.org : https://kinhost.org/Main/MemoryReconsolidation
- “Time loss” sur DID-Research : https://did-research.org/did/identity_alteration/time_loss
- “The Role of Social Support in Coping with Psychological Trauma: An Integrated Biopsychosocial Model for Posttraumatic Stress Recovery” : https://bit.ly/3vorfNh