Il s’agit d’un article traduit depuis Power to the Plurals, écrit par le Stronghold System. Lien de l’original en anglais:
https://powertotheplurals.com/the-5-steps-to-become-a-collective-did-system/
Dans cet article, on parle de devenir un système TDI collectif.
Cette vidéo (transcription) fait suite à celle d’Emely (dont vous pouvez retrouver la transcription ici : [TPA] 10 choses que j’aurais aimé savoir il y a 10 ans )
Dans la vidéo sur les 10 étapes, Emely disait que devenir un système TDI collectif demande du travail. Ou plus spécifiquement, travailler ensemble, collectivement, en tant que système. Dans cette vidéo (transcription), Sarah Clark explique nos 5 étapes pour devenir un système TDI collectif. Vous retrouvez en dessous une courte liste de ce qui sera mentionné. Nous apprécions le temps que vous prenez pour en apprendre plus sur le Trouble Dissociatif de l’Identité ! Cette vidéo (transcription) est bien pour les systèmes récemment diagnostiqués.
Devenir un système TDI collectif
Lien original de la vidéo : 5 steps to become a Collective DID System. For NEW Systems! Dissociative Identity Disorder explained
Hey Power Plurals ! Mon nom est Sarah Clark et bienvenu sur la nouvelle vidéo de Power to the Plural. Dans cette vidéo, je vais vous partager mes 5 étapes pour devenir un système collectif TDI. Si vous avez vu notre dernière vidéo « 10 choses que j’aurais aimé savoir il y a 10 ans », vous avez pu voir à l’étape 10 que vous n’êtes pas un système, ou un système collectif, à moins de travailler pour ça. Et plusieurs personnes n’ont pas vraiment été d’accord avec ça et m’ont dit qu’il semblait que je disais qu’iels ne peuvent pas se dire « système » tant qu’iels n’ont pas atteint un certain seuil ou fait une certaine quantité de travail. Et comme faire ce travail prend beaucoup de temps, c’est injuste. Je suis complètement d’accord avec ça et ce n’était pas mon intention de le dire dans ce sens. Je ne pense pas que vous deviez atteindre un certain palier pour vous dire « système », mais je pense que beaucoup d’entre nous peuvent avoir le diagnostic de TDI et se dire « Ok, c’est la réponse. On sait ce que c’est maintenant, c’est réglé. » Et ce n’est pas vrai. Je pense que beaucoup d’entre nous, même plusieurs années après le diagnostic ou la prise de conscience, on regarde en arrière et on se dit qu’on aurait aimé savoir, 5 ou 10 ans en arrière, qu’on aurait dû interagir avec nos alters ou que les règles aident si elles sont justes pour tout le monde. Toutes ces petites choses qu’on regarde maintenant en se disant que ça fait sens, pourquoi on y a pas pensé 10 ans plus tôt. Alors que c’est logique qu’on y ait pas pensé plus tôt. Si c’était le cas, on aurait pas besoin de thérapies ou de directives, parce qu’on l’aurait su nous-mêmes, mais ce n’est pas le cas malheureusement, j’aurais aimé que ça le soit.
Quelques systèmes ont une perspicacité incroyable sur comment arriver à ça avec leur système et comment mettre en place la communication et la connexion avec les autres. Pour d’autres systèmes, c’est plus dur et ce n’est pas un jugement. C’est juste comment notre cerveau fonctionne après les traumas. Ce n’est pas non plus que celleux qui ont une meilleure communication interne ont moins de traumas, pas du tout. Il n’y a pas d’injonctions aux traumas. La plupart d’entre nous ne sont pas devenu·es co-conscient·es du jour au lendemain. Ça a pris du temps et des efforts. On a dû apprendre ces choses et travailler pour les atteindre. Et un jour, le déclic. C’était la réalisation que pour y arriver, il faudra travailler ensemble. Et c’est de là que vient ce concept derrière ces 5 étapes. J’ai cherché sur Google ce qu’est un système. Et sur la première chose qui vient sur Google, ça dit « Un système est un ensemble de choses travaillant ensemble en tant que parties d’un mécanisme ou un réseau inter-connecté. Un ensemble complexe. » Et j’aime beaucoup. Ça ne parle probablement pas des systèmes TDI, mais ça s’applique vraiment à nous et j’aimais bien ça. Je pense aussi que suivre ces 5 étapes peut vous aider vous et votre système. Ça peut vous aider à atteindre les 3 C ou les 5 C comme Richardson (Siobhan) les décrit où nous avons aussi fait une vidéo dessus : (Vidéo en anglais : Can Dissociative identity disorder be healed? The 3 C’s ). Alors, voici mes 5 astuces pour devenir un système TDI collectif.
N°1 : La communication interne
La communication est si importante. Si vous pouvez parler avec les autres, vous pouvez faire tellement de progrès. C’est tellement difficile de trouver quelqu’un qui interprète entre vous depuis l’extérieur. Quand vous venez d’avoir le diagnostic ou la prise de conscience, peut-être qu’il est nécessaire de trouver quelqu’un en externe qui peut traduire pour vous. Quelqu’un front et dit quelque chose à votre thérapeute ou partenaire, et iels peuvent vous donner un retour sur ce que l’alter a partagé avec. Ou peut-être vous devrez tenir un journal et relire tout ce qu’il y est écrit, tout noter. Ça peut très bien fonctionner, vous pouvez faire un bon travail profond avec ça. Mais des fois, vous voulez juste poser une question rapide ! Quand vous venez d’avoir le diagnostic ou la prise de conscience, ça peut être difficile de communiquer avec les autres. Peut-être que ça fonctionne avec un·e ou deux, mais pour les autres, ça peut prendre du temps et des efforts. C’est pour ça qu’on pense que la communication est la première étape pour devenir un système collectif. Vous devez pouvoir communiquer avec les autres d’une manière ou d’une autre. C’est tellement plus simple de pouvoir poser une question en interne et d’avoir la réponse immédiatement. On espère que si vous pouvez établir une communication interne et de la co-conscience, ça vous aidera.
N°2 : Règles/directives
La deuxième étape est de s’accorder sur les règles. Je pense que c’est une bonne idée de voter ces règles, c’est pourquoi vous avez d’abord besoin de la communication interne, pour que ce soit plus simple. Pour les règles, l’idée générale dans mon système, c’est de regarder notre vie collective, puis on se demande avec quelles règles nous vivons actuellement ? Avec quelles règles on aimerait vivre, mais qu’on néglige si elles sont trop dures pour nous ? Quelles sont les règles que nous ne voulons pas dans notre vie, mais qu’on force sur nous-mêmes ? Et ce qu’on a trouvé, c’est que tout le monde ne peut pas être d’accord avec les règles qu’on a établies. On a dû se modérer, négocier et voter ces règles. Et on a réussi à trouver des compromis qui fonctionnent pour nous. En négociant, je pense que vous pouvez un système juste pour votre système. Je pense que ce qu’on veut pour notre vie est individuel. On vit tous·tes une vie différente, en interne et en externe. C’est pour ça que je pense qu’il est bien de mettre des règles pour soi& ensemble, en tant que système collectif. Si le mot « règle » est trigger pour vous ou quelqu’un dans votre système, vous pouvez dire « directive » ou « plan de sécurité » ou ce qui vous convient le mieux.
N°3 : Les objectifs de vie
Avoir tout le monde sur le même plan et avoir des objectifs de vie. Avoir tout le monde sur le même plan est une étape très difficile qui peut prendre beaucoup de temps. Ce que nous avons réalisé dans notre système qui aide, c’est que si plusieurs personnes sont excitées par quelque chose, si certain·es ne le sont pas, iels finissent par rejoindre. Parce qu’iels ont vu que ça pouvait marcher pour elleux. Par exemple, la nuit avant que notre enfant rentre à la maison, on est allé·es se coucher plus tôt. Et c’était plutôt difficile pour certain·es alters parce que le soir, pour elleux, est le moment le plus safe de la journée. S’iels doivent se coucher plus tôt, c’est mauvais (les cauchemars, comme on parlait dans la vidéo précédente). Mais maintenant, nous avons prouvé à ces alters qu’on fonctionne mieux si on choisit d’aller au lit plus tôt quand notre enfant est à la maison. Iels ont vu les évidences que ça fonctionne pour nous et maintenant, iels sont d’accord que c’est mieux pour tout le monde s’iels appliquent cette règle d’aller au lit plus tôt si on a quelque chose d’important à faire le lendemain.
Parlons un petit peu de vos buts les plus importants dans la vie. Ça peut être très très différent pour différentes personnes dans votre système. Peut-être l’un·e veut être docteur·e et l’autre veut être peintre. Et ça peut être le cas pour vous, vous pouvez être docteur·e du lundi au vendredi et peintre le week-end. Je sais que c’est loin d’être idéal et de ce que tout le monde voudrait. Je sais qu’il y en a qui vont être contrarié·es et blessé·es qu’il n’y ait pas assez de temps pour elleux ou ce qu’iels veulent faire. Malheureusement, ça fait partie de la vie avec le TDI. J’aimerais avoir un pouvoir magique pour créer plus de temps pour tout le monde dans votre système, mais malheureusement, je ne l’ai pas. Vous pouvez essayer de planifier : « Du lundi au vendredi je suis docteur·e et le week-end je suis peintre. » C’est probablement le mieux que vous pouvez faire. C’est très difficile de planifier « Lundi, Isa sera là, mardi, Sarah sera là, mercredi, Emely sera là et jeudi, Eric sera là. » Ça ne marche pas comme ça, pour nous du moins. Peut-être que ça marche pour certain·es, mais je ne pense pas que ça marche pour la majorité. Vous pouvez voter pour votre objectif de vie, en parler, partager vos passions, vos idées au reste de votre système. Et s’accorder sur un objectif principal où vous allez vous focaliser. Vous ne pouvez pas créer du temps pour tout le monde, mais clarifier pour tout le monde quelles sont les priorités. Pour nous, c’est notre enfant, c’est notre priorité numéro une. Après ça, on a notre santé personnelle, notre santé mentale, notre groupe Facebook, notre chaine YouTube, notre site internet, qui sont importants pour nous. Ces choses ont une plus grande priorité qu’aller au spa, ce que plusieurs alters aiment faire, mais ça nous arrive qu’une fois par an, parce que ce n’est pas une grande priorité pour nous. Pour d’autres personnes, ça peut être une grande priorité et c’est ok ! Vous devez trouver pour votre système quelles sont vos priorités et quelles sont les plus importantes dans votre vie.
N°4 : Diviser les tâches dans le système et travailler ensemble
Comme j’ai expliqué dans ma précédente vidéo, c’est ok de faire confiance à son système et de compter dessus, de leur demander de l’aide et de travailler ensemble. C’est le concept de ce point 4, diviser les tâches et rôles, pour rendre la vie plus simple pour tout le monde. Ces rôles et tâches ne sont pas que pour la vie externe, mais aussi la vie interne. Nos littles ont besoin d’êtres pris·es en charge en interne. On a besoin de gens qui chassent avec nos non-humain·es, dans l’innerworld. On a Drake qui va avec elleux et s’assure que tout le monde soit en sécurité, reste ensemble et rentre à la maison. On a des rôles en interne et vous pouvez avoir besoin de rôles très différents dans votre innerworld. Je pense que tout le monde peut trouver des tâches ou rôles dont on a besoin en interne ou en externe et vous pouvez les diviser dans votre système. Je pense que c’est bien si vous pouvez travailler ensemble là-dessus.
N°5 : Rencontres dans l’innerworld
Faire des rencontres dans l’innerworld et se retrouver régulièrement, pour voir avec les autres comment ça va, comment la journée s’est passée ou ce que vous allez faire aujourd’hui. Et pour travailler sur les objectifs de vie, en faisant le plan que vous avez créé ensemble, voté ensemble, voyez ce que vous pouvez faire aujourd’hui et demain pour le rendre possible et en faire une réalité. Vous êtes vraiment votre meilleur soutien. Personne ne peut voir dans votre tête à part vous. Vous pouvez écouter ou apprendre à écouter et communiquer de cette manière. Personne d’autre ne peut faire ça. Personne en externe ne peut regarder dans votre tête ou entendre ce qui s’y passe. Seulement vous. Et c’est pour ça que vous êtes votre meilleur réseau de soutien. Si vous avez un·e thérapeute ou une équipe de soin, iels peuvent être souvent là, mais pas toujours. Votre innerworld et vos alters sont toujours là. Une fois que vous avez cette communication établie et que vous pouvez joindre les autres presque tout le temps, ça vous permet de vraiment devenir votre meilleur système de soutien.
Si vous regardez la perspective que vous n’êtes pas encore un système, vous avez un TDI, vous avez des alters, mais vous n’êtes pas un système. Peut-être vous l’êtes ! Je ne vous connais pas [rires] ! Je ne sais pas qui regarde, je parle à beaucoup de gens. Mais imaginez pendant une seconde, vous n’êtes pas un système, vous êtes juste des alters vivant ensemble dans la même tête, mais sans travailler activement ensemble pour être un système collectif. Ça signifie que vous avez la liberté, ensemble, de construire votre propre système, de le façonner de la manière que vous souhaitez. Vous pouvez assigner des rôles aux alters, vous pouvez demander de l’aide et travailler ensemble, si tout le monde le veut. Bien sur, ça prend du temps. Si vous vous regardez de cette perspective que vous n’êtes pas un système et vous allez le devenir, ça veut dire que vous construisez le système, vous pouvez le faire comme vous souhaitez et avoir entièrement confiance. Et je pense que c’est une chose merveilleuse. Je pense que ça nous a énormément aidé de savoir que ça fonctionnait pour nous. On était diagnostiqué·es depuis des années et un jour, c’était un déclic. C’était ce qu’on devait faire. On doit s’assoir, on doit communiquer tous les jours, on doit vérifier que tout se passe bien pour les autres, on doit accepter les règles, même si on ne les aime pas trop, on doit les accepter, ou on va rester coincé·es comme ça pour toujours ? On doit être sur le même plan et avoir les mêmes objectifs de vie. On ne peut pas avoir quelqu’un qui veut vivre en Afrique, quelqu’un d’autre qui veut faire les vidéos sur YouTube et quelqu’un d’autre qui veut s’occuper de notre enfant ici aux Pays-Bas, ce n’est juste pas possible. J’aimerais que ça le soit, mais ça ne l’est pas. Esther voulait vivre en Afrique ou en Indonésie, elle a accepté de laisser cette part de sa vie et elle aide d’une autre manière. On trouve des moyens de gérer ça et pour l’instant, se focaliser sur nos objectifs de vie les plus importants ensemble. Parce qu’on croit réellement que ça nous emmènera plus loin. Nous devions diviser les tâches et rôles, nous avons dû apprendre ces choses et travailler dessus. Vous devez accepter où vous êtes aujourd’hui. Et de là, de cette acceptation, vous pouvez aller de l’avant.
La liste résumée
- Communication interne
- S’accorder sur les règles/directives
- Être sur le même plan et partager des objectifs de vie
- Diviser les rôles et tâches
- Organiser des rencontres régulièrement dans l’innerworld
Comme toujours, nous vous encourageons vous et votre système à suivre votre propre vérité, de chercher, de trouver des mots, étiquettes, visions, théories et communautés qui ne sont pas seulement dans vos valeurs, mais qui rejoignent aussi votre expérience de vie et/ou vos buts à long terme, pour que vous puissiez trouver une place et ne pas avoir à essayer de rentrer dans une case.
Merci à vous d’avoir investi du temps pour lire cet article.