Il y a 2 ans, ou 3 (?), ou bref la notion du temps c’est compliqué (!), on a enregistré une interview qui n’a finalement jamais été diffusée. Et si on la redécouvrait ensemble ? ^^

Il y a 2 ans, ou 3 (?), ou bref la notion du temps c’est compliqué (!), on a enregistré une interview qui n’a finalement jamais été diffusée. Et si on la redécouvrait ensemble ? ^^

[Kara] Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle, nan, cette première vidéo de la chaîne secondaire. Bienvenue sur Epsi & Kara, c’est nous ! Comme première vidéo, on avait envie de revisionner une vidéo qu’on a fait, je dirais que c’était en début 2021.

[Epsi] Ouais, je pense.

[K] Je pense vraiment que c’est ça, soit de fin 2020, soit début 2021. Et c’était une vidéo un peu en mode interview pour une chaîne traitant de santé mentale qui s’appelle Santé Menthol. Et il s’avère que on est quasiment deux ans après et cette chaîne n’est plus actif et on espère que la personne qui tient la chaîne va quand même bien. Mais du coup, ce truc interview n’a jamais été diffusé et donc on s’est dit que c’était comique de revoir ce truc qu’on n’a pas du tout revu depuis, qui est une interview d’Espi, en y réagissant un peu pour voir si on dirait toujours les mêmes choses aujourd’hui, ce qu’on en pense, si on était cute mais jeune, et tous ces trucs là. Du coup, voilà. C’est aussi la première fois qu’on teste le fait d’enregistrer nos deux personnages en même temps.

Salut, c’est Kara du montage. Pour un premier test, c’était pas si pire. Mais il s’avère que le son sature à énormément de moment. J’ai essayé de améliorer les pots cassés comme j’ai pu, mais d’avance, désolé pour la qualité sonore à certains moments, surtout quand on s’exclame et quand rigole un peu fort. Et à la réécoute de cette vidéo, on trouve qu’elle est vraiment drôle, on aime bien le contenu, on aime bien ce qu’on y dit et on est vraiment sûr, que vu que c’était spontané, on ne saura pas la refaire aussi bien. Du coup, voilà, c’est comme ça qu’on a fait le choix de vous mettre cette vidéo avec ce son un peu pourri. Voilà. Désolé et bonne écoute quand même.

Et c’est aussi la première fois qu’on fait une vidéo non scriptée avec les personnages en 3D qui ont des bras, et donc, dès que je lève les mains, regardez, c’est un très bon exemple, Dès que je lève les mains, mes mains s’affichent, mais elles sont pas toujours parfaitement claires. Du coup, voilà, désolé pour ça et j’espère que ça ne rend pas des trucs trop chelou. Voilà, c’était pour l’introduction. Tu vois, j’ai juste montré mon petit doigt, mais à la fin, pour sortir du cadre, il a pas aimé. Voilà, c’est tout des choses qui vont s’améliorer avec le temps. Mais dans tous les cas, c’est quand même plus fluide de pouvoir bouger les mains, même si parfois elles disparaissent, que de ne pas en avoir. En tout cas, c’est le choix qu’on a fait. Bon, c’est parti.

[E] Ouais.

[Interview] Bonjour et bienvenue dans ce nouveau témoignage de Santé Menthol. Alors, première question, comment veux-tu que je t’appelle ? Quel est ton âge ? Peux-tu me donner un fait sur toi ? Moi, c’est Epsi et avec ma partenaire Kara, on partage des infos autour des troubles dissociatifs, dont le trouble dissociatif de l’identité ou TDI, via notre blog, YouTube et les réseaux sociaux. Et ça, depuis environ deux ans. ([K] Très mignon) On a une trentaine d’années et on se connait depuis plus de dix ans. Je fais ce témoignage toute seule aujourd’hui parce que c’est plus facile pour moi de répondre à ce type de question. Et je parle à travers ce personnage parce que je préfère garder l’anonymat.

[rire] [E] Je pense qu’il y a déjà beaucoup de choses à dire. [rire]

[K] Déjà, t’as l’air très à l’aise.

[E] Oui, c’est ça, déjà, je suis très à l’aise. Alors déjà, je sais pas si vous avez remarqué, mais c’est jamais moi qui ouvre les vidéos. Je fais jamais : « Bonjour, bienvenue sur la chaine de Partielles ! ». Aujourd’hui je pense que je pourrais. Mais, encore plus à l’époque, non je ne pouvais pas. Déjà, je suis super à l’aise A part ça, très joli le bureau que tu m’avais fait à ce moment-là ([K] Ça aussi) avec la petite photo de toi dans le fond, j’adore !

[K] On s’était dit : « Ah, c’est cool ! » C’était juste au tout début des décors, qu’on vient de changer là, les décors qu’on a gardé pendant un an et demi et je m’étais dit : « C’est une super idée ça. On va faire un décor, un peu de salon qui serait « chez nous » et un décor, un peu le bureau d’Epsi pour si on doit répondre à des interviews, des trucs comme ça. » Il a servi que cette fois là, et la vidéo n’est jamais sortie. Du coup, voilà, alors que j’y avais mis du cœur, j’avais fait un petit mur en briques, là, derrière, pour essayer de donner du relief à la pièce. C’était super chiant, et oui, j’avais mis ma photo derrière.

[E] J’avais beaucoup aimé, je ne sais plus si je l’avais demandé, mais bref, je trouve ça très mignon d’avoir ta petite photo dans mon bureau. Et voilà.

[K] Si tu avais un bureau rien que pour toi, je suis sûre que tu aurais mis ma photo.

[E] Oui ! D’ailleurs, pour répondre aux gens qui se posait la question, le dessin a toujours été un lynx panda roux, pas un renard ni un chat, mais on vous en veut pas.

[K] Mais toi, t’es un peu un loup renard.

[E] De base, oui ! Mais bon.

[K] Ça, c’est une digression. Je sais même plus ce que t’as dit. C’était pas agréable, enfin que ça me mettait pas à l’aise, moi, de participer à ce genre de truc. Et c’est clair que ça, vraiment, ça a vraiment changé, ça va vraiment mieux maintenant. Mais oui, je me sentais pas du tout assez, assez sûr de moi et assez pas sûr de moi dans les informations théoriques que j’avais, mais sur un peu dans ma légitimité, quoique pour parler de mon expérience personnelle de façon frontale, c’était vraiment trop compliqué.

[Interview] Deuxième question, comment te sens-tu aujourd’hui ? Alors honnêtement, ça va plutôt bien. Actuellement, le mois de décembre, c’est toujours difficile pour nous, pour Kara comme pour moi d’ailleurs.

[K] Donc voilà, décembre 2020. Et en sachant que pour l’histoire, notre première vidéo, elle sort en novembre 2020. Donc c’est vraiment le tout, tout, tout début de la chaine, pas des réseaux mais de la chaîne.

[E] Je suis encore un bébé de l’enregistrement vidéo en plus. Très à l’aise, très à l’aise.

[K] Je sais même pas si on a déjà un micro. Bref, je sais pas.

[Interview] C’est presque toujours à moi qu’on oublie en grande partie, mais depuis le début d’année, on va vraiment de mieux en mieux et on sort du brouillard. Troisième question, avec quelle maladie mentale es-tu familière ?

[K] On voit qu’il y a une grande envie de répondre de façon exhaustive à la question de comment ça va. On en parlait je ne sais plus quand, il n’y a pas longtemps, avec je ne sais plus trop qui je pense que c’était au meet up du mois de TPA. En très bref, TPA c’est The Plural Association et pour les gens qui sont membres de leur communauté, un réseau social privé, une fois par mois, il y a un meet up oral ou écrit. Et on parlait du fait de savoir trouver le juste milieu entre avoir envie de répondre que ça va jamais et de dire toujours que ça va bien, et qu’est ce que c’était un peu la sincérité de la réponse et le fait que quand tu dis que ça ne va pas, les gens croient que tu te plains, et tout ça. Voilà, c’était un très bel exemple [rire] du : « Ouais, ouais, ça va à l’aise, à l’aise. La suite ! » T’as rien à dire ?

[E] Nan mais, déjà oui, j’ai vraiment du mal avec cette question de comment ça va. Surtout apparemment au mois de décembre mais je me souvenais plus. [rire] Et en plus, j’ai vraiment souvent du mal à parler de moi et encore plus à l’oral. Santé Menthol avait juste envoyé les questions, donc c’était même pas une détente parce que je suis en train de parler avec quelqu’un. Vraiment, j’ai juste répondu aux questions et franchement, ma réponse est très honnête, mais la fluidité laisse un peu à désirer.

[K] Oui, voilà, c’est peu exhaustif mais honnête.

[Interview] Le TDI, évidemment, c’est d’ailleurs le sujet de notre blog parce qu’il y a peu de représentation et d’accès à l’info sur les troubles dissociatifs en français. Mais il y a plein de troubles associés en fait. Et du coup, je suis familière avec l’anxiété, l’autisme, les TCA, certains symptômes de troubles de la personnalité ou de troubles de l’humeur, pour ne citer qu’eux. [rire]

[rire] [K] On l’a peut être déjà dit, mais on ne sait plus ce qu’on a raconté. Je dis « on » mais c’est parce que on a scripté ensemble et c’est Espi qui lit. Je ne savais plus du tout ce que tu disais.

[E] Moi non plus. [rire] Vraiment, je me souvenais pas. C’est un peu le « bonjour, je te balance ma liste de diag » Mais c’est ok !

[K] C’est ce qu’elle dit la question.

[E] Oui, oui mais c’est un peu le « tatatatata, tiens je le dis tout d’un coup »

[K] Là encore de façon expéditive.

[E] C’est ça ! Et c’est un peu le « Du détail, des infos, non ? Nan, ok ! »

[K] « Depuis quand ? Pourquoi ? Dans quel ordre ? Qu’est-ce qui est compliqué ? Qu’est ce que tu gères ? »

[E] Même ma liste de courses, elle va pas aussi vite. Tu vois ? [rire] Voilà, tout est toujours vrai. À part ça, j’ai déjà oublier ce que j’ai dit mais tout est toujours vrai.

[K] Je crois que maintenant tu sais des tocs en plus.

[E] Certes [rire]

[Interview] Racontes un peu ton parcours avec tes maladies.

[K] C’est parce que c’était la question suivante. C’est pour ça que tu n’étais pas exhaustif.

[Interview] Dans les communautés multiples, on entend souvent que l’errance diagnostique pour le TDI dure plus ou moins dix ans en moyenne et je ne déroge pas à cette règle. D’un point de vue personnel, j’ai commencé à me poser des questions à l’adolescence parce que j’avais des black out. Je partais au collège. Je ne me souvenais pas du tout de la journée.

[K] C’est très mignon ce côté français, on a fait attention.

[E] On ne disait pas qu’on était belge à ce moment-là. En fait, on ne dit pas collège en Belgique. Bref, j’allais à l’école !

[Interview] Je me réveillais habillée alors que je m’étais couché en pyjama, et ainsi de suite. A ce moment-là, j’ai commencé à prendre conscience et à communiquer uniquement avec ma protectrice Sarah qui est rationnelle et…

[K] On utilisait des noms de code aussi. [rire] Est-ce qu’on vous a déjà expliqué l’histoire d’Orphan black ?

[E] Je ne sais pas si on en a parlé sur la chaîne ou très peu.

[E] Tu y vas, j’y vais ?

[K] Bah vas-y, c’est ton histoire ! [rire]

[E] Au tout début de Partielles, on s’appelait pas encore, enfin, on ne se faisait pas encore appeler Epsi et Kara.

[K] Epsi et Kara, ça date vraiment de YouTube. Du coup, c’est vraiment le tout, tout début, dans cette vidéo, de ces surnoms là, mais ça date de YouTube.

[E] Ouais. Et du coup, sur le blog, j’avais fait une présentation des quelques alters que je connaissais, une très brève présentation. Et pour pas donner leur vrai nom, on avait donné les noms des personnages d’Orphan Black, qui est une série si vous connaissez pas avec, je peux spoiler ?

[K] C’est pas un grand spoil, ça arrive dans le deuxième épisode.

[E] Un personnage avec des clones, donc c’est la même actrice qui joue tous les personnages qui sont des clones des uns des autres. Et du coup, comme il y avait des caractéristiques dans les caractères qui pouvait ressembler à certains de mes alters, on trouvait ça comique. Bref, leur surnom, c’était les noms des personnages d’Orphan Black.

[K] Et puis ça avait un côté pratique fallait pas chercher un surnom pour chaque. C’était tout le même univers. Du coup, c’était facile.

[E] Ouais. Et du coup, Sarah, dans cette vidéo, c’est A. de la vidéo qu’on a fait sur les persécuteurs pour remettre les noms.

[K] Qui, elle, ne veut toujours pas donner son prénom en entier.

[E] Evidemment.

[K] Et pourquoi ces surnoms ont été abandonnés ?

[E] Parce que j’ai fait une interview pour FranceTV Slash, c’est une interview où je suis anonymisé et où je donne les noms- où les alters ont les noms, du coup, des personnages d’Orphan black et beaucoup trop de gens dans les commentaires de cette vidéo ont dit : « ça parait faux parce que quand même, tout ça c’est des noms des personnages d’une série »

[K] Alors que la vidéo est filmée où on voit que son ombre, enfin évidemment, quelqu’un qui la connaît très très bien pour la reconnaître, mais c’est vraiment fait pour être anonymisé, c’est un peu : « Vous vous doutez bien que ça ne va pas être les vrais prénoms. C’est logique ! » Mais non, visiblement.

[E] Voilà. Mais donc du coup, c’est surtout par espèce de chasse au fake. Mais ceci dit, c’est un truc qui a aidé ma légitimité parce que je me suis dit si les gens m’attaquent là dessus c’est vraiment juste qui savent rien et qui réfléchissent pas. Que n’importe quel argument est bon. Donc voilà !

[Interview] et plutôt froide. La communication n’était pas vraiment simple à cette époque, ([K] Ah ouais ? [rire]) on n’avait pas la même vision de la vie. Sur un même temps, pendant l’adolescence, j’ai vu quelques psy, mais aucun n’a jamais parlé ni du TDI, ni même d’autres troubles dissociatifs. On m’a parlé de dépression, de cyclothymie, etc. La peur de ne pas être crue, la vie et les relations toxiques ont fait que j’ai un peu arrêté d’y penser. J’étais dans une relation qui n’acceptait pas du tout Sarah,

[K] Tu as entendu ce petit bruit de bouche. Maintenant, j’essaie de les couper. Je suis désolée, mais on en fait beaucoup et je sais que quand vous faites pas de vidéo, enfin quand vous n’êtes pas des personnes à l’origine de la vidéo, vous l’entendez pas. Mais moi, des détails comme ça, je n’entends que ça, quoi. Moi, j’ai plein de tics de bouche qui me [bruit de frustration].

[Interview] Et donc je présume que c’était plus facile pour mon cerveau d’arrêter de l’entendre. Puis, vers 24 ans, j’ai commencé un nouveau job qui m’a fait sortir de ma longue vie dissocié. J’ai recommencé à entendre Sarah, qui n’était pas de super humeur du coup, ([K] Ah ouais ?) et j’en ai parlé à Kara. Et c’est la première personne qui a entendu sans jugement. Je pense que ça a vraiment aidé à ce que la communication avec Sarah ne s’arrête plus, parce que la légitimité, c’est vraiment compliqué pour les systèmes et avoir l’impression de mentir et être persuadé d’avoir tout inventé, C’est hyper récurrent. Avec Kara, on a cherché un peu sur le web et il y a six ans, en français, il n’y avait rien et même en anglais, c’était compliqué, Alors que le DSM-5 venait de sortir. Donc logiquement, ça aurait dû être trouvable. Mais bon, on lisait encore partout dédoublement de la personnalité, des articles mélangeant psycho et surnaturel. Enfin bref, rien de bien pour se sentir en confiance et se sentir légitime à aller en parler à un pro. Mais j’ai finalement passé le cap en 2014 et puis en 2017.

[K] Jusque là, rien n’a changé. C’est toujours ce que tu en penses.

[E] Ouais, sauf que le DSM-5-TR est sorti.

[K] Oui, oui, oui, oui, mais…

[E] Ouais, ouais, c’est clair. Si quand même c’est un peu plus connu maintenant.

[K] Ah oui, oui oui !

[E] Il y a plus d’infos.

[K] Ce que je voulais dire, c’est que si tu devais expliquer cette histoire maintenant, tu l’expliquerait toujours de la même façon que ton avis n’a pas changé.

[E] Non !

[K] Oui, oui, il n’y a pas photo. C’est le jour et la nuit entre les possibilités de trouver des infos aujourd’hui et en 2014.

[E] Oui, oui, c’est très clair.

[Interview] Je suis tombé sur une psy qui a encore parlé de cyclothymie et je pense vraiment que certains alters le sont un peu mais c’est pas notre cas à tous.tes. J’ai aussi brièvement parlé de Sarah, mais sans que ce soit réellement pris en considération. Ensuite, j’ai vu une psychiatre avec qui j’ai amené la discussion sur le TDI de façon plus explicite. J’avais trouvé plus d’infos sur le web, c’était le début des groupes Facebook anglophones et je me sentais plus capable de mettre un mot, même si ça restait très compliqué parce que la légitimité, tout ça, tout ça. Elle ne connaissait pas bien le TDI, mais elle a été à l’écoute et elle s’est renseigné avec bienveillance. Avec elle, sous hypnose, Sarah et moi, on a découvert au départ cinq autres alters et ce n’était que le début. Puis finalement, j’ai eu un diag.

[rire] [E] « C’était que le début »

[K] Très cute ! Je n’ai rien à dire. [rire]

[E] Voilà. Ça aussi, c’est très résumé ce que je dis là et je n’ai pas envie de rentrer plus dans les détails parce que je parle assez peu de moi en fait, au final. C’est résumé très fort la façon dont j’ai été diag parce que par exemple la psychiatre c’est pas qu’elle connaissait pas le TDI Elle connaissait le TDI mais elle ne savait pas le suivre. Donc elle savait diagnostiquer par exemple, mais elle n’avait pas la possibilité de faire un suivi sur plusieurs années. Donc voilà ! Sous hypnose, je peux peut être parler de l’hypnose si ça intéresse les gens.

[K] Attends, on finit le chapitre et puis tu parles. de ça, non, non, vas-y parle en maintenant. Attends, j’ai eu envie de dire un truc, mais vas-y, vas-y, toi d’abord ! [rire]

[E] L’hypnose, du coup, ça se résumait à : elle essaie de me hypnotiser, je switch avec A. et c’est tout. Et je me souviens de rien, c’est A. qui a tout fait en fait. C’était pas sous hypnose qu’on a trouvé d’autres alters avec la psychiatre. C’est A. qui a fait des recherches toute seule dans notre tête parce qu’elle n’avait pas confiance en la psychiatre et donc elle a fait ça elle-même. [rire] Voilà, c’est pour ça que je dis que c’est très résumé, ce n’est pas c’est pas faux, mais pas tout à fait vrai non plus. [rire]

[K] Oui, c’est ça ! Est ce que tu peux dire : « Dans mon cas, l’hypnose a fonctionné » ? Non. Dans ton cas, le fait de dans des conditions qui auraient dû amener un « état modifié de conscience » n’était pas ok et safe pour tout ton système. Et donc ça a permis de ne pas être dissocié et d’être plutôt dans la recherche active.

[E] Oui !

[K] C’est un peu ton avis résumé sur l’hypnose. Il est : « Aucune idée, mais peut être ça aide à faire d’autres trucs. »

[E] J’imagine que ça peut aider des trucs mais pas avec nous

[K] Parce que A. [rire]

[Interview] Ça a éclairci beaucoup de choses, dont toutes les suspicions d’autres troubles, et ça a débloqué pas mal de trucs. Bon, ça a quand même mis bien un an…

[K] Merci là encore ! Jean-Michel ne donne pas de détails. Ah c’était pas clair et maintenant ça l’est. Super !

[E] Voilà !

[Interview] J’ai vraiment mis longtemps à sortir des cycles de dissociation de switch envahissants, mais depuis ma mémoire va vraiment mieux. Je connais une grande partie de mon système et on fonctionne vraiment bien ensemble.

[E] Bah quoi c’est vrai ! [rire]

[K] En 2020 ?

[E] Déjà un peu plus en 2020, j’avais quand même déjà moins de black out.

[K] Oui, oui, je connaissais la phrase : « je connais une grande partie de mon système. » Attends oui, si, en 2020 si !

[E] Oui, oui quand même.

[K] Oui, entre 2020 et 2022, oui !

[E] Mais on était plus que sept quand même. Il n’y a pas assez de personnages dans Orphan Black

[K] Clair !

[Interview] Puis j’ai accepté qu’il y aurait toujours une part d’inconnu et j’ai pu retrouver et gérer certains trauma qui me causaient beaucoup de stress. Et ça m’a permis de gérer d’autres symptômes qui me posent problème aussi, notamment au niveau des TCA, des pensées envahissantes et des changements d’humeur. Et puis surtout, ça m’a permis de pouvoir aider d’autres personnes concernées par les troubles dissociatifs et la multiplicité en général, comme Kara pour commencer, et d’autres personnes depuis. Et ça, c’est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. Question suivante,

[E] Oh qu’est-ce que je suis cute ! C’est vrai, je le pense sincèrement, mais je suis toujours très à l’aise pour le dire. On dirait vraiment que je n’ai aucune émotion.

[K] Non, c’est parce que c’est ton côté…

[E] Autiste.

[K] Oui [rire]

[E] Vas-y essaie !

[K] Nan, j’aurais pas pu faire mieux.

[Interview] As-tu déjà vécu une situation étrange, embarrassante à cause de ta maladie ? Si oui, raconte, si cela ne te gêne pas. Alors oui, quelques unes.

[E] Je ne sais pas ce que je vais raconter.

[K] Je vais dire pareil, j’allais dire : « Tellement d’exemples me viennent en tête. Qu’est ce qui est suffisamment gênant pour être dit dans cette question ? Et suffisamment pas gênant que pour être posté sur Internet ? »

[E] Ouais [rire]

[Interview] L’ amnésie, c’est souvent compliqué. Ça peut être très embarrassant de ne pas se souvenir de quelqu’un, par exemple, qui semble avoir passé ses meilleures soirées avec notre corps, mais pas avec moi. Non, non, pas avec moi ! Et même sans black out j’oublie systématiquement…

[rire] [K] J’adore le « Non, non, pas avec moi ! Non, genre, non, non, non, non, pas moi, pas moi, pas moi ! »

[E] La responsabilité du système, c’est important.

[Interview] où je mets mon téléphone ou si j’ai déjà dit quelque chose ou si j’ai juste pensé à le dire. Donc parfois, je me répète. D’ailleurs…

[E] Parfois, souvent. Au final, je me tais plus simple. Tu vois, je l’ai dit, je l’ai pas dit, je sais pas, je parle pas donc…

[K] Après je pense que c’est pas que la dissociation, tu vois ?

[E] Non, c’est un mélange un peu de tout. Mais oui, depuis, on a une règle on remet toujours le téléphone à des endroits précis pour essayer qu’on le retrouve.

[K] Moi, je fais pas ça et je passe ma vie à dire « Dis, t’as vu mes chaussures ? ». [rire] Mais je peux pas dire si c’est la dissociation ou le TDAH, vous savez.

[E] C’est clair ! Je pense que ça se mélange les deux, tu vois ? Ça accentue l’un l’autre, potentiellement.

[K] Et la réponse qu’on me donne depuis toujours parce qu’Epsi me donne la même réponse que ma mère, à savoir « Où tu les a laissé ! ». Mais je sais pas si je le savais, je te le demanderait pas, en fait. Voilà.

[Interview] Par exemple, j’avais préparé une phrase pour le début de ce témoignage et je l’ai oublié, genre deux secondes après, je vous mets la séquence.

[K] Ouah ! On a fait un bloopers. [rire] Aucun souvenir de ça et c’est moi qui y est monté, c’est moi qui fait le montage, mais je n’ai aucun souvenir de ça. Pourquoi ? J’ai mis le personnage en noir et blanc et pas toute la scène ? Je ne sais pas ! [rire] C’était le tout début de mes montages aussi, peut-être je ne savais pas comment on faisait.

[rire]

[Interview] Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle… Qu’est ce qu’on a dit ? ([K de l’interview] dans ce nouveau témoignage.) [Interview] Voilà, voilà !

[K] Mon dédain en plus !

[Ensemble] « dans ce nouveau témoignage »

[Interview] Merci Kara pour le rappel. C’est souvent comme ça, mais on gère.

[E] [rire] Franchement, « mais on gère ». Il faut bien de toute façon, qu’est-ce que tu veux faire d’autre ? [rire]

[K] Pour l’histoire c’est aussi le début, enfin, ça fait pas si longtemps que ça qu’on vit ensemble entièrement et du coup, on est un peu encore dans une espèce d’adaptation du fait que c’est ok d’oublier parce qu’on s’éloigne. C’est le début de la sortie de notre vie singlet centrer.

[E] Ouais, c’est vrai, c’est vrai.

[K] C’était encore très ancré qu’il fallait s’excuser fort de ne pas oublier que c’était pas normal d’oublier des trucs, il y a vraiment des choses qui ont changé, et parce qu’on a un peu côtoyé plus de militants et on a eu plus de réflexions autour du validisme ou du classisme et des choses comme ça, qui était moins le cas il y a deux ans. C’est logique ! Ça va faire trois ans en fait. non deux ans ? Non deux ans ! J’ai eu peur, j’ai eu peur. Et oui, et parce que c’était assez « nouveau » dans notre vie, même si on se connait depuis une blinde, ça fait que, voilà, ça faisait que quelques mois qu’on vivait sous le même toit.

[E] T’es sûr ? Si c’est décembre 2020. [rire] Ça faisait un an. [rire]

[K] Alors, on vous a déjà parlé du fait que la temporalité, c’était compliqué ? Attendez, on réfléchit. [rire] Attends ! Et tu penses, c’est décembre 2020 ou c’est décembre 2019 ? Décembre 2020. Attends, je vais regarder la date.

[E] 2020, je pense.

[K] Oui, 2020 ! Donc nan, ce que j’ai dit c’était de la merde. Bref ! C’était il y a un an du coup ?

[E] Non !

[K] Mais non, en décembre 2022, ça fera deux ans. Oui, donc j’avais bon, ça fait bien deux ans. Juste, je m’étais trompé d’une année. [rire]

[E] Bienvenue dans le TDI !

[K] Dedans, carrément ? Nan mais, voilà. On continue !

[Interview] Mais ça peut parfois éventuellement être pratique. Il est déjà arrivé à Kara de me prévoir des surprises avec Sarah, elles organisent tout entre elle. Et puis Sarah fait comme si de rien n’était, alors qu’elle est au courant depuis le début.

[E] C’est vrai !

[K] On ne fait plus du tout assez de plans comme ça.

[E] C’est vrai !

[K] C’est le seul point positif à avoir des barrières amnésiques, nan ?

[E] Oui ! Oui, c’est pas faux !

[K] Est-ce que tu préfères [rire] avoir de grosses barrières amnésiques ou avoir des surprises ?

[E] Non, mais on peut avoir des surprises sans avoir de barrières amnésiques en fait. [rire]

[K] D’accord [rire]

[Interview] Question suivante, as-tu des astuces sur comment gérer au quotidien ?

[E] Des tas, mais je ne les fais pas, mais ça va !

|K] Et surtout à l’époque.

[Interview] En début de prise de conscience, je pense vraiment qu’il faut comprendre que ça va prendre beaucoup de temps.

[K] [rire] Ah bah direct le seum quoi. [rire] Qu’est ce que tu dirais à un nouveau système ? Prend ton temps parce que ça va être long.

[E] C’est encore ce que je dis souvent aux gens

[K] Oui mais tu essaies de commencer avec un truc un peu plus sympa, non ?

[E] Bonjour, je comprend que ce soit difficile. Laissez vous du temps parce qu’en général ça prend du temps. Vous êtes un certain nombre à avoir reçu ce genre de réponse par mail ou par message, mais c’est parce que c’est le cas et je ne peux pas dire grand chose de plus, a part, oui, ça va être difficile pendant quelques mois, peut-être un an, peut-être plus. Mais ouais, non, ouais, ouais, ça reste mon meilleur truc quoi. Faut se laisser le temps. Je sais que c’est super difficile au début, parce qu’on a envie de tout savoir, parce qu’on est perdu, parce qu’on a 10000 questions, parce que, et moi j’arrive, avec mes gros sabots et je te dis « Salut, il faut lâcher prise. »

[K] J’ai oublié de changer un truc sur la bande son.

[E] Oh merde, c’est un problème

[K] Non, ça va aller

[Interview] De tous les systèmes que je connais et ça a été pareil pour moi. Ça a pris plusieurs mois pour se stabiliser au départ et c’est logique en soi. Au fond, c’est la prise de conscience de plusieurs personnes et souvent, si on cherche, c’est qu’on a des difficultés. Et oui, le diag TDI par exemple, va vraiment éclairer plein de choses. Mais ça va aussi demander du temps pour que chacun et chacune dans le système se débloque, communique et comprenne ce qui se passe.

[K] Tout à fait

[Interview] En plus pour gérer le quotidien en tant que système au début de prise de conscience, je pense qu’au départ il y a la peur de communiquer entre alter que ce soit visible, que ce soit faux, avec un diag ou pas de diag, ça ne change rien. Le diag de la psychiatre n’a absolument pas amélioré mon sentiment de légitimité. La peur d’empirer les choses si on communique, ça aussi, c’est faux. Mais on l’entend encore de temps en temps. C’est une bonne première étape apprendre à se connaître et à se faire confiance en laissant derrière soi les aprioris amenés par la société et la pop culture. Fréquenter des communautés multiples en ligne ou IRL, prendre son temps, se faire confiance. Et surtout accepter…

[K]C’est un peu bâcler la fin de cette phrase,

[E] Oui mais je suis d’accord avec moi-même et ce n’est pas toujours fréquent. Vraiment, c’est pas toujours fréquent

[Interview] … que ça met du temps et que ça fonctionne pas tout de suite, que ce soit compliqué et qu’il faille réessayer. Ou encore qu’une technique qui fonctionne sur une autre personne ne fonctionne pas sur vous.

[K] Ça c’est un super conseil qu’on dit pas assez je pense.

[E] Oui, c’est vrai.

[K] On le disait beaucoup avant, mais ça faisait longtemps que je ne l’avais plus dit Je suis toujours d’accord avec ça. Très fort.

[Interview] Le TDI et la multiplicité en général, c’est vraiment différent pour chaque système. Du coup, ça peut demander du temps et de la pratique. Mais n’oubliez pas un truc, c’est qu’un système, ça s’adapte et c’est fait pour ça au départ. Et vous allez y arriver. Laissez vous du temps. ([K] Très juste) Ensuite s’écouter, se respecter.

[K] Tu vois, tu aurais dû commencer par là. Alors sachez qu’un système, c’est fait pour s’adapter, ça s’adapte mais ça prend du temps.

[E] Ouais mais c’est bien de finir sur une note positive.

[K] Ouais t’as raison, c’est un peu deux écoles.

[E] Tu vois, voilà !

[K] Je sais pas.

[Interview] Ensuite s’écouter et se respecter. C’est normal que les affinités entre alters ne soient pas toutes les mêmes. C’est aussi normal de ne pas avoir les mêmes forces et les mêmes aspirations pour le corps et la vie.

[K] Très belle façon de ne pas dire faiblesse. [rire]

[E] C’est vrai. [Interview] Vivre ensemble, c’est un peu de négociation et de compromis.

[K] C’est beaucoup de négociations, beaucoup.

[E] Mais on a dit positif.

[Interview] Si vous en ressentez e besoin, vous pouvez établir des règles à suivre, rédigées tous.tes ensemble. D’ailleurs, même si vous n’avez pas de black out, vous avez probablement de l’amnésie. Alors n’hésitez pas à prendre des notes ou à demander à quelqu’un d’autre de le faire pour vous tout le temps, de tout si besoin. On oublie facilement quand on a un trouble dissociatif, alors garder une trace de tout ce qui est utile, mais aussi de tout ce qui est cool. C’est vraiment important. Les exercices de grounding aussi sont vraiment efficaces pour atténuer les symptômes dissociatifs. Essayez en plein pour trouver ceux qui…

[K] C’est quand même comique de voir que, tu devais parler de ton parcours, t’as fait deux phrases, mais là, on te demande des tips, et là, Et tu sors toute ta meilleure liste. [rire]

[E] Je parle juste peu de moi.

[K] Non, mais je suis d’accord, je fais pareil. Oh pardon !

[E] Non, t’inquiète, juste, je parle juste peu de moi du coup. [rire]

[Interview] qui vous convienne. Entraînez vous quand ça va pour que ce soit plus efficace dans des moments très flous. Et puis, si je peux vous donner un conseil, si vous cherchez un ou une pro, même si ça peut vraiment être difficile de trouver une personne correcte, parce que les troubles dissociatifs sont peu connus et que la psychophobies et le validisme sont fréquents, vous pouvez commencer par chercher du côté des pros, plutôt spécialisés en gestion des trauma. Et n’oubliez pas qu’une personne bienveillante qui vous écoute, ça peut vraiment, vraiment vous aider. Question suivante, as-tu des conseils pour des proches cherchant à comprendre ? Les troubles dissociatifs impliquant un système, donc le TDI, l’ATDS et le TDNS, sont des réponses du cerveau suite à des traumas. Ces systèmes sont donc des personnes traumatisées. Demandez leur s’il y a des sujets compliqués à aborder pour elles, par exemple. Et n’oubliez pas que parfois la personne peut être trop floue pour vous répondre. Alors laissez du temps et soyez sécurisant et déculpabiliser. Après, oui, l’organisation d’un système pour les alters, ça peut paraître déconcertant, ça peut donner l’impression d’être faux, d’être comme du roleplay, mais pas du tout. C’est plutôt le cerveau d’un enfant qui a fait ce qu’il a pu pour se protéger. Et donc quoi de mieux qu’un alter un animal féroce, par exemple. Je le répète, mais l’impression de…

[rire] [K] C’est mignon !

[E] C’est mignon comme je le dis. Déjà, c’est encore une fois évidemment très résumé sur le TDI, sur le fait, la réaction du cerveau d’enfant, c’est comme ça dans beaucoup de cas. !

[K] Oui, et puis je pense que déjà à l’époque c’est pas ce qu’on pensait, mais pour une chaîne qui n’est pas la nôtre, c’était plus pertinent de perdre les gens en disant « Alors, si, mais non, mais généralement, mais pas dans 100 % des cas et »

[E] Ouais c’est ça ! C’était plus simple de le résumer comme ça, surtout à ce moment là, on était quand même moins à l’aise pour parler comme on voulait. Un peu, de tout ça, quoi !

[K] Ben ouais, et c’était vraiment le début, début sur YouTube. Je pense que en vidéo, on devait avoir sorti trois vidéos

[E] Ouais, en galérant bien. Et je trouve ça mignon. l’alter féroce, l’alter animal féroce, je ne sais plus ce que je dis déjà là.

[K] Ouais, alter animal féroce.

[E] Mais c’est un peu : « tu fais un clin d’œil à ton propre système. » [rire] Mais personne ne le sait à ce moment-là.

[K] Si toi, oui !

[E] Oui, oui !

[K] Nan mais sur Internet, oui.

[E] Mais sur Internet, personne ne le sait. C’est de moi que je parle là en fait.

[Interview] de mentir est vraiment hyper courante. De mettre en doute le récit d’une personne multiple peut vraiment être très douloureux, voire destructeur. Puis, si un ou une alter de la personne vous semble un peu plus hostile, n’oubliez pas qu’il y a des caractères, mais aussi les traumas derrière et que ça peut être de la peur ou de la culpabilité, de la méfiance et ainsi de suite. En fait, pour faire simple, essayez vous aussi de communiquer avec les alters en tenant compte du fait qu’il s’agit de personnes différentes qui partagent le même corps. Et laissez vous du temps aussi pour comprendre et poser des questions si le système est ok avec ça. Si vous vous demandez si un alter peut être différent ou pas d’un autre alter sur tel domaine, imaginez simplement un groupe de personnes. En gros, tout est possible. Un petit mot pour la fin ?

[E] Je suis toujours d’accord avec moi, même si là encore, il y a une nuance. Il y a des gens qui considèrent pas que c’est des personnes différentes, c’est aussi un raccourci. Tu vois ?

[K] Oui!

[E] C’est pour faire comprendre quoi. C’est plus facile. Voilà.

[K] Oui, c’est ça. Ce que je dirai aujourd’hui, c’est plutôt un truc du : « demander à la personne concernée, comment elle définit elle et les membres de son système et adaptez vous en fonction. » Parce que je pense que, tu vois, je pense que les personnes qui se considèrent comme des parts, je ne suis pas sûr que ça les mettent à l’aise qu’on considère leurs alters comme des personnes.

[E] Ouais !

[K] Et à l’inverse, mais ça à l’inverse, c’est ce que tu dis quoi.

[E] Oui c’est ça. Mais voilà, je reste d’accord avec moi du « oui, tout est possible » à peu de chose près, mais c’est encore un raccourci. Mais cette vidéo, franchement jusque-là, n’est pas si mal ! Voyons le petit mot de la fin.

[Interview] D’abord, je tiens à le dire, même si je le dis déjà souvent, c’est mon vécu et la multiplicité peut vraiment se manifester de façons différentes pour chacun et chacune. S’il y a des choses dans mon parcours pour lesquelles vous ne vous reconnaissez pas, ça ne met pas en doute votre propre vécu.

[K] Mais de quoi dans ton parcours ? T’as rien dit sur ton parcours ? [rire]

[E] La légitimité, c’est compliqué, ok ?

[K] Non, non, mais je te juge pas du tout juste, c’est comique que ce soit ton mot de la fin.

[Interview] Le TDI ça peut causer des black out ([K] Ah oui !), mais pas forcément ça cause surtout de l’amnésie. Du coup, si vous vous souvenez de toutes vos journées, mais qu’elles sont globalement floues, ça reste ok. Enfin, vous voyez le principe. Je sais qu’on peut se dire qu’on est pas concerné par un diag seulement parce qu’il nous manque une virgule…

[K] Oula ! [rire] Ça, ça sent la partie qu’on a réenregistré après.

[E] Oui, c’est ça. [Interview] Virgule de l’alinéa trois, paragraphe 2.5. Donc voilà, c’est mon vécu et en quelque sorte, il est relativement typique. Ça ne vous empêche pas d’être légitime. Et d’ailleurs, sachez que la peur de mentir concerne absolument tous les systèmes diag ou pas, conscients de leur multiplicité depuis longtemps ou pas. Tenez bon et notez pourquoi vous êtes légitime quand vous allez bien pour pouvoir vous relire quand ça va moins bien.

[K] Best conseil !

[E] Ouais !

[K] Toujours d’accord.

[Interview] Bref, le vrai mot de la fin. Les troubles dissociatifs sont très peu connus et ils sont discriminés alors que leur prévalence est identique ou plus grande que pleins d’autres troubles. Je sais que ça peut sembler inimaginable et que la pop culture n’a vraiment pas aidé à la bonne représentation, mais ce sont des troubles plus fréquents qu’il n’y paraît et qui méritent aussi de l’attention. D’ailleurs, jusqu’à la prochaine fois, tenez vous informé, prenez soin de vous et surtout, soyez indulgent, indulgente envers vous même.

[E] La phrase de la fin, c’était une phrase demandée par Santé Menthol. Toutes les vidéos se finissaient comme ça.

[K] Ouais, je me souviens.

[E] Voilà !

[K] La fin est un peu abrupte, je ne m’y attendais pas [rire]

[E] Mais c’est marrant parce que je dit mon parcours est en quelque sorte typique. Je parle bien sûr de mon parcours psy parce que juste avant, je parle des black out, mais non, les black out, ce n’est pas forcément typique. Vraiment, ça m’arrive souvent de dire que j’ai un TDI cliché parce que j’ai eu des black out entre les switch et des trucs comme ça. Et j’en parle pas parce que je ne veux pas mettre à mal la légitimité des gens.

[K] Attends parce que je me gratte l’œil, mais on dirait que mon perso se gratte le nez. Du coup, attends deux secondes, je verrai si je coupe ou pas. Je vous jure, c’est mon œil que je chatouille. Je vais faire le deuxième. Attendez. Voilà ! Pardon, je t’écoute.

[E] Pas de souci, je ne sais plus ce que je disais, mais ouais, Je dis considéré comme typique, mais au niveau du parcours psy et des difficultés de diag, soins et autres mais pas au niveau de mes symptômes ou autres trucs comme ça. Non, pas spécialement. Vraiment tous les systèmes sont différents et non, j’ai pas, j’ai pas des trucs forcément typiques. Mais déjà à ce moment-là la légitimité des autres, c’était important pour moi et ça l’est toujours.

[K] Ouais, vraiment, moi je la trouvais plutôt chouette. On savait pas si il y aurait des grosses conneries ou on ne savait rien de tout ça. Mais non, c’est plutôt clean comme truc, pour un truc datant d’il y a deux ans.

[E] Ouais, oui, vraiment pas mal !

[K] Voilà. Et comme ça, vous aurez vu cette vidéo qui je suppose, peut-être qu’elle sortira un jour, mais au moins, moi ça me rassure quand même de savoir que si Santé Menthol, par exemple, revient et ressort cette vidéo. Ben, au moins je suis d’accord.

[E] Ouais, c’est ça !

[K] Genre tu vois ?

[E] Oui, c’est ça, c’est pas le « Au cas ou je lui envoyer un message ».

[K] Ouais c’est ça ! « Si tu comptes refaire des vidéos, la sors pas »

[E] On la refera. Ceci dit, Santé Menthol, si tu passes par ici un jour et que t’as besoin de parler ou quoi, on est dispo toujours. On sait pas si ça va, mais on espère et on te le souhaite. Voilà.

[K] Voilà. Tu as encore quelque chose à dire ?

[E] Non !

[K] Bah voilà, écoutez, on espère que cette vidéo sera cool. On espère que la qualité sonore sera cool parce que du coup, vu que ce n’était pas scripté, je n’ai pas pu faire des tests au milieu. Si ce n’est pas le cas, excusez nous d’avance. On espère que ce format vous a plu. Mais si ça vous a plu, on ne pourra pas le refaire parce qu’on a rien d’autre en stock. Oh peut-être qu’on pourrait penser à regarder nos vieilles vidéos, mais vraiment, c’est compliqué. Surtout qu’elles sont toujours en ligne. On verra. [rire] Bref, mais voilà ! vous voyez cette chaîne, c’est ça l’idée, c’est faire des trucs un peu plus chill et plus qu’on… En fait, l’idée, c’est vraiment : « Oh, on a très envie de faire ça. Ouais, mais est ce que ça a sa sur la chaine principale ? » Parce qu’on veut vraiment que la chaine principale soit un lieu où trouver de l’information pour qu’un peu toute personne qui aurait besoin de la trouver puisse la trouver et soit pas noyée dans des choses qui sortent un peu de ce cadre strict. Et donc voilà ! Sur tout ça, à la prochaine et à je ne sais pas quand ici, mais à un dimanche sur deux sur Partielles. Salut !

(Merci à Psyche pour les sous-titres !)