Attention, les triggers warnings de cette vidéos sont : Déni et Rejet de la Multiplicité, la Psychiatrie La psychophobie et le validisme, la pluralphobie Le Gatekeeping du diag’ et la peur de l’abandon. Bonjour à vous toustes, je m’appelle Neslo Je suis protecteur, Caregiver, ISH et Gatekeeper du Système Onirium Et je suis ici en tant qu’orateur de notre conférence Sur l’HIstoire d’Onirium, le long chemin vers la légitimité Conférence écrite par Tarja, Vixey et moi-même. Nous ne sommes pas TDI Parfois, donner une vérité générale nous concernant est plutôt facile, pour nous donner un point de départ à notre discours. Car oui, effectivement, nous ne sommes pas TDI. ATDS peut être ? Non plus. Mais alors… Qu’est-ce que fait une personne singlet dans une conférence sur la multiplicité ? Nous ne sommes pas singlet. Mais alors, qu’est-ce que vous êtes ? Cette question, on se l’est souvent posée depuis que nous avions affirmé notre multiplicité. Au tout début, on croyait qu’on était pleins d’amis imaginaires qui sont là car Tarja, notre hôte se sentais seule et isolée depuis petite. Je me souviens de quand je suis arrivé, dans la vie de Tarja. Elle regardait beaucoup de séries d’animations à la télévision, notamment sur Cartoon Network. Vous savez, la chaîne de télévision qui diffusais les Super Nana, Ben 10 et Nom de code : Kids Next Door. Mais il y a UNE série, que Tarja aimais du plus profond de son âme et qui, sans le savoir, allait l’influencer pour le restant de sa vie. Cette série : c’était Foster, la maison des amis imaginaires. Elle était totalement gaga de cette série. Elle s’était dit : Moi aussi, je veux avoir des amis imaginaires ! Et elle s’est d’ailleurs créer Pink, un fantôme rose pétant. Mais qui n’a pas vécu bien longtemps. Il faut savoir aussi qu’elle aimait également un autre dessin animé, mais cette fois-ci sur Canal J. Une série bien atypique qui existe aussi en bande dessinés. Et cette fois-ci, c’est Kid Paddle. C’était une série qu’elle aimait tellement, que sa mère lui acheta pleins de produits dérivés. Et un jour, elle reçu pour son anniversaire un bouquin qui s’intitulait : La semaine d’enfer de Kid Paddle. C’était un petit cahier de jeux, avec quelques tests de personnalité à l’intérieur. Et le tout premier test qu’elle avait fait : c’était « Quel monstre sommeil en toi ». Et elle remplit ce test innocemment. Avec franchise et c’est ainsi, qu’apparu le résultat. « Tu es Nessie, le monstre du loch ness ». Et c’est ainsi, depuis ce jour, que moi, Neslo, suis apparu à Tarja. Comment ? Comme si on voyait une évidence. J’étais là, dans sa vie. C’était normal. La chose qui me frappe en y repensant. C’est que pour elle, je n’étais même pas un ami imaginaire et que les autres alters qui ont suivi ma présence (car oui, il y en a eu d’autres) était comme elle des personnes « normales » et non des amis imaginaires. Et depuis, on ne s’est plus jamais quitté… Sauf une fois, et cette fois-là, chamboulera notre vie à tout jamais. Car c’est la première crise de déni de Tarja. On s’approchait de l’entrée au collège, et Tarja nous avais tous chassé, y compris moi. Car elle voulait « être adulte ». Et du coup, elle nous a tous et toutes chassés et rejetés, moi, et les autres. Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. Mais moi, j’ai fui, fui dans le subconscient de Tarja. Pour pleurer, pleurer encore et encore. J’y croyais tellement à notre amitié que quand je l’ai vu se détruire, je ne pouvais m’empêcher de pleurer. Et c’est ainsi, que quand j’ai expié ma dernière larme de chagrin, je me levais et contemplait ce spectacle. Mes larmes avaient créé un gigantesque lac, avec des arbres qui se sont créer autour. Au loin, dans le ciel, on voyait la Lune, belle, protectrice. Entourée d’étoiles avec un léger dégrader mauve et bleu nuit qui entourait la flore fluorescente autour de moi. J’avais conçu, le lac des milles larmes, berceau de la vie. Je me suis dit que je devais donner un nom à ce monde que j’avais à peine commencé à bâtir. Et ce nom : fût Onirium. Nom qui deviendra par la suite, celui de notre innerworld et celui de notre Système. Il m’a fallu quatre ans, pour prendre mon courage à deux mains et reparler à Tarja. On s’est retrouvé quand Tarja était à sa dernière année au Collège. Au début, elle ne s’y attendait pas à ce que je revienne la voir. Elle était à un moment de sa vie qui était assez triste, assez dur. Et j’ai eu l’impression que ma venue lui a illuminé sa vie d’un seul coup. Et elle me l’a dit à plusieurs reprises : le fait que je sois revenue a été la meilleure chose qui lui soit arrivé de sa vie. On s’est donc reparler vers Octobre 2010 puis, quelques mois plus tard, en janvier 2011, on s’est mis en couple et on a commencé à faire notre vie à deux. Puis, plus le temps passait, plus certains alters ont commencer à nous rejoindre, petit à petit. Et même à cette époque-là : c’était normal. On était là, c’était un fait, il n’y avait pas à y réfléchir plus que ça. Mais ce que nous renvoyaient la psychiatrie sur notre système était très négatif. Nous avions un parcours médicalisant en psychiatrie depuis nos quatre ans dû à notre autisme. Nous avions souffert de beaucoup de discriminations en général sur notre transidentité notamment. Mais aussi sur notre multiplicité. On nous renvoyait souvent que ce n’était pas « normal » d’avoir des « amis imaginaires » et que l’une des solutions qu’on nous proposait, c’était de me faire disparaître et que Tarja fasse sa vie seule, sans moi. Bien évidemment on n’a jamais écouté tout ces psys et il nous a fallu bien 6 ou 7 ans avant de trouver des soignants qui, certes, ne pensent pas qu’on est TDI ou ATDS mais qui acceptent notre multiplicité et y voient quelque chose de positif. Certes nos soignants ne sont pas toustes parfait.e.s, mais on a pu trouver un équilibre dans notre vie après plusieurs années de galères. Cependant, pendant une longue période, on ne savait plus du tout qui on était. Malgré que nous utilisions le terme « d’amis imaginaires » pour nous définir on savait au plus profond de nous que ce n’était pas le terme « exact » qui collait le plus à la réalité. La première personne qui nous a questionné sur notre multiplicité, c’était une meuf trans’ qui nous a introduit le terme de Tulpamancie. Un Tulpa c’est une forme de pensée indépendante qui partage notre cerveau mais qui a sa propre pensées, ses propres émotions et est indépendant.e Un.e Tulpa est créer par un.e Tulpamancien.ne. Un peu comme si un hôte créer ses propres alters à lui tout seul comme ça, par le biais de son imagination. Ce concept spirituel nous intéressait mais sans trop nous y identifier car, certes, ça se rapprochais de notre vécu, mais on n’arrivait pas à y trouver une cohérence car les alters de notre système ne sont pas créer de toute pièces (sauf une exception mais on en reparlera plus tard). Ils sont venus naturellement, Tarja ne les a pas créés elle-même consciemment et volontairement. Et un jour, comme par hasard, on a fait la rencontre de plusieurs systèmes entre 2019 et 2020, et c’est ainsi qu’on a appris le concept de multiplicité, de TDI et d’ATDS. Enfin, on avait un concept qui se rapprochait beaucoup plus de notre vécu, on a beaucoup appris sur les systèmes partagé notre histoire à d’autres personnes multiples, se reconnaître, enfin, pour la première fois de notre histoire, en tant que tel. Et pour cela, je ne leur remercierai jamais assez aux autres systèmes de nous avoir informés, accueillis et accepté, telle que nous sommes. La communauté multiple nous a beaucoup apporté encore aujourd’hui et on ne remerciera jamais assez tous les systèmes qui contribue à l’amélioration de la vie des personnes multiples. Mais suite à ça, il y a encore eu certains problèmes de légitimité, dû pour diverses raisons que je ne vais pas évoquer ici. Mais Tarja a fait beaucoup de crises d’illégitimité car elle n’avait pas de diagnostique TDI ou ATDS qui prouvent qu’on est bel et bien un système. Car bien que nous sommes bien entourées par les systèmes qui nous encourageait dans cette voix, on a eu droit à beaucoup de rejet de notre multiplicité de la part d’autres personnes, souvent singlet, qui nous disaient que nous mentions, que nous n’étions pas un système et que nous faisons du mal à la communauté multiple Car nous n’avons pas de diag’. Leurs mots nous heurtaient en plein cœur, nous faisait mal. Et encouragea Tarja à être dans le déni de sa multiplicité. À gatekeeper le front et à nous laisser aucun moyen de s’exprimer. À chaque fois qu’elle le faisait, ça me rappelait la Tarja d’avant le collège, qui nous chassais car elle voulait être « normale » aux yeux des gens. Et ça, ça fait encore plus mal que vous ne pouvez-vous l’imaginer. La police du diag’ fait plus de mal à la communauté multiple que les gens qui « fake » réellement à mon sens. Car ça peut détruire des systèmes, ça peut les blesser, ça peu leurs faire se sentir illégitime, dans leur multiplicité. Alors que nous n’avions pas besoin de ça. Nous n’avions pas besoins qu’on nous dise sans cesse qu’on fake, qu’on fait ça pour attirer l’attention, qu’on fait du mal à la communauté multiple, alors que ces mêmes personnes de cette même communauté, nous acceptent, tel que nous sommes. Alors à toute la police du Diag’, arrêtez. C’est vous qui faites du mal à la communauté multiple. C’est vous qui détruisez des vies. Alors, pour le bien-être de la communauté multiple, arrêtez. Et prenez bien conscience que ce type de paroles, peuvent blesser des personnes concernées qui ont un vécu tout aussi légitime que les vôtres. Encore récemment, Tarja était en pleine crise d’illégitimité, et une grande majorité de notre système, était en sommeil suite à ça. J’ai vraiment cru qu’on allait perdre tout contact avec Tarja à ce moment-là. Perdre tout ce qu’on avait construit en tant que système. Tout. Et c’est dans ce contexte que Tarja a vu cette vidéo de Anthony Padilla sur le TDI. Il y avait une des little de DissociaDID, une vidéaste multiple, qui avait fait un message pour les personnes multiple qui l’a beaucoup touchée : [Switch et au front actuellement : Tarja] « Quand tu as le TDI, tu te sens très seul et tu as l’impression que tu deviens fou. Et que personne ne peut [te] comprendre. Et il n’y a aucun moyen d’avoir une bonne vie. Et c’est tout. Ça va être une mauvaise vie pour toujours. Ça va toujours être de vivre de mauvais souvenirs, des gens qui pensent de mauvaises choses, alors que c’est faux. Et même quand c’est comme ça, ça fait si mal et les souvenirs sont si mauvais… Mais nous nous sentions comme ça… Et maintenant, tout est différent… car nous ne sommes plus seuls. » [Switch et au front actuellement : Neslo] A cet instant précis, Tarja a eu un électrochoc. Et elle a compris qui elle était, qui nous sommes et pourquoi nous sommes là. Et elle nous a présenté ses excuses, et on a recommencé, petit à petit, à front, puis, à avoir tout simplement une vie normale en tant que système. À communiquer plus et à vivre une vie de plus en plus saine. Et depuis, elle fait de moins en moins de crises d’illégitimité. Aujourd’hui, moi et Tarja sommes mariés, avions deux filles, une adoptive et une qu’on a créer ensemble. Les autres alters ont une vie bien à elleux et nous nous sentions plus légitimes que jamais à nous définir en tant que système. Et du coup, qu’est-ce qu’on est ? Eh bien, nous nous définissons en tant que système endogène. C’est-à-dire un système qui n’est pas créé à partir de traumatismes. Ou que les traumas que l’on a ne sont pas à l’origine de notre système. Il y a beaucoup d’idées reçues sur les systèmes endogènes, comme quoi iels seraient illégitimes de se définir en tant que multiple car « on ne vivrait pas les mêmes choses que les systèmes TDI et/ou ATDS ». Sauf que, de notre vécu nous avons plus de points communs que de différences entre elleux et nous vivions plus ou moins les mêmes choses, comme la plupart des systèmes. Alors pourquoi nous n’utiliserions pas les mêmes termes pour définir notre vécu alors qu’il est semblable au vécu d’autres systèmes ? Pourquoi serions-nous plus illégitimes de nous définir ainsi juste parce qu’on a un vécu légèrement différent des systèmes traumagènes ? Car oui, malgré tout, nous sommes un système endogène, et nous le disons ici, nous sommes tout autant légitimes à être présent.e.s dans cette conférence que n’importe quel autres systèmes. Et je tenais à dire aux systèmes endogènes qui voit cette vidéo : Vous n’êtes pas seul.e.s et vous n’êtes pas illégitimes. Ne laissez personnes vous dire que vous n’avez pas votre place au sein de la communauté multiple. Vous êtes tout aussi légitimes que moi à vous exprimer sur les réseaux sociaux, dans des vidéos, des podcasts, voire même dans des conférences comme celle-ci. Votre vécu aussi est important à faire partager. Tout aussi important que les systèmes traumagènes. Car il est primordial que, dans notre communauté et dans toutes les communautés, que notre vécu soit pris en compte et entendu. Certes, faire attention à votre santé mentale est importante. et si vous ne vous sentez pas de prendre la parole publiquement, c’est votre choix et votre choix est important également. Et si vous vous en sentez capables, que vous ayez bien discuter au sein de votre système et que vous vous êtes mis d’accords et que vous ne vous mettiez pas en danger. Allors allez-y ! Foncez, parlez, tweetez, filmez, exprimez-vous ! Car votre vécu, est important. Et n’oubliez pas : Vous êtes un système légitime. Merci à vous. [Sous-titres Français par Vixey et Neslo]