Les alters peuvent être très différent·es les un·es des autres. Il n’y a pas vraiment de mot pour définir les « sortes » d’alters qui peuvent être représentées au sein d’un système. Alors si little, ageslider, introject, factif et d’autres mots comme ça vous disent vaguement quelque chose ou rien du tout, cet article est là pour éclairer vos lanternes !
Les alters peuvent être très différent·es les un·es des autres. Il n’y a pas vraiment de mot pour définir les « sortes » d’alters qui peuvent être représentées au sein d’un système. Alors si little, ageslider, introject, factif et d’autres mots comme ça vous disent vaguement quelque chose ou rien du tout, cet article est là pour éclairer vos lanternes !
Les alters sont un peu comme des personnes et à ce titre, iels peuvent avoir un nom, un genre, un âge, un physique, un caractère voire une histoire et bien d’autres caractéristiques. Mais iels peuvent être aussi être de différents types, place aux explications !
D’abord, différences entre types et rôles
Dans un précédent article, on vous parlait des rôles des alters, c’est-à-dire à peu près leur « fonction » au sein du système. Très souvent, les rôles et les types sont mélangés, c’est comme ça qu’on retrouve les littles au milieu des termes comme hôte, protecteur·ice, etc. Nous avons choisi d’en faire deux articles différents, d’une part pour que ce soit plus clair, et d’autres parts parce que là où les rôles ne font pas forcément partie des caractéristiques profondes d’un·e alter, ça peut être le cas pour les types.
Alors bon, est-ce que tout ça a un intérêt ou est-ce que ce sont d’autres cases dans lesquelles se mettre ? Eh bien ça dépend. Comme pour les rôles, il n’y a pas d’obligations ou de canevas strict.
Pour résumer, les types font souvent partie de l’identité d’un·e alter, de ce qu’iels sont, tandis que les rôles font plutôt partie de leurs nécessités d’origine et expliquent éventuellement leurs façons d’agir. Là où les rôles servent un peu de balises pour se comprendre et comprendre son système, les types permettent surtout de comprendre certaines difficultés et certains besoins très personnels des alters.
Vif du sujet : un « type », c’est quoi et pourquoi ?
Être multiple, c’est être plusieurs personnes mais, pour faire court, ce n’est pas toujours si linéairement simple. En effet, les alters peuvent être plus jeunes ou plus âgé·es que le corps ou avoir des genres différents. Puis… il arrive aussi que les alters soient plus diversifié·es, iels peuvent ne pas être humain·es, par exemple. Iels peuvent aussi être inspiré·es de personnages fictifs ou de personnes existantes. Iels sont parfois moins « accompli·es », moins « complet·es » que d’autres alters à part entière. Bref, les alters peuvent être un peu tout et n’importe quoi.
Alors oui, au début, c’est déconcertant. C’est une des raisons pour lesquelles les personnes qui n’y connaissent rien (ou qui sont tout simplement malveillantes) décrédibilisent la multiplicité, à coups de « iels font du jeu de rôle en fait » et autres « c’est vraiment n’importe quoi ». Alors, évidemment, ça n’a rien d’un jeu et il suffit d’un peu d’ouverture pour le savoir mais surtout, il faut se placer du point de vue d’un·e enfant. Il est tout à fait cohérent que le cerveau d’un·e enfant subissant des traumas se disent « si j’avais des pouvoirs comme tel superhéros, je pourrais me défendre » ou « le chat reçoit des câlins, si seulement j’étais un chat », et bim, un alter Thor ou un alter Fluffy.
Et bon, ça c’est pour l’explication simple. Il n’y a pas que le cerveau des enfants cherchant la protection où il peut qui développe ces types d’alters. Le cerveau est grandiose tout autant qu’il est fucké parfois. Ce n’est pas parce que ce n’est pas 100% rationnel que ce n’est pas vécu comme réel pour ces alters et leur système. Au fond, les alters peuvent être de différents genres et âges, pourquoi pas de différentes espèces et origines ?
Ce qu’il faut retenir, c’est que le cerveau fait souvent ce qu’il peut, en particulier quand il est traumatisé. Et c’est pour cette raison qu’on peut considérer que les « types » font partie de l’identité profonde des alters, apportant leur lot de besoins et de difficultés.
Allez, la liste !
Maintenant, place aux types ! La liste n’est évidemment pas exhaustive, ce sont les plus communs. Et comme toujours, on ajoute les différents noms utilisés, pour que vous les compreniez si vous tombez dessus quelque part
1. Little
Les littles sont des alters enfants, généralement âgé·es de 12 ans ou moins. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, un·e little n’est pas l’enfant que la personne multiple a été ou aurait été durant son enfance. Les littles peuvent être très différent·es, ce sont tout simplement des enfants.
Les communautés anglophones utilisent souvent le terme « child alter » car « little » a été utilisé à de mauvaises fins et est un peu controversé depuis.
Les littles peuvent être vraiment jeunes voire être des bébés. Les anglophones disent parfois « infant » pour désigner un·e little préverbal·e.
Le terme « middle » peut aussi être utilisé pour désigner les alters qui ont en moyenne entre 8 et 12 ans, mais c’est plus rare dans la communauté francophone où les middles sont groupé·es avec les littles.
Il y a très souvent au moins un·e little au sein des systèmes, souvent plusieurs, rarement aucun·e.
Petite note quand même : ce n’est pas parce que les littles sont des enfants qu’iels se comportent forcément comme des enfants, iels peuvent être tout à fait conscient·es de leur condition d’adulte et savoir agir de façon adulte. Iels n’en restent pas moins des enfants, au même titre que les littles qui agissent en adéquation avec leur âge.
2. Ado
Comme son nom l’indique, l’alter ado est… un·e ado, âgé·e entre 13 et 18 ans (ou 21 ans dans certains pays ^^). Comme les littles, les alters ados peuvent agir ou non en adéquation avec leur âge, bien évidemment.
Pour en revenir aux rôles, il est fréquent que des persécuteur·ices soient des alters ados, même si ce n’est pas toujours le cas.
3. Ageslider
Les agesliders sont des alters qui changent d’âge. En général, iels ont plusieurs âges plus ou moins précis ou plusieurs « stades » de maturité (exemple : enfant – ado – adulte) et peuvent osciller entre ces différents âges.
Certain·es agesliders ayant des « états » très différents sont en fait des sous-systèmes, c’est-à-dire des alters ayant elleux-même des alters. Par exemple, il peut d’agir d’un système comprenant un·e little, un·e ado et un·e adulte, au sein d’un autre système plus grand. Ce peut être le cas même si la différence entre les stades n’est pas très grande. D’autres agesliders sont effectivement le·a même alter qui oscille simplement en maturité.
À noter que tous·tes les alters peuvent être des « age-regressors », c’est-à-dire qu’iels peuvent rajeunir temporairement notamment à l’âge qu’iels avaient au moment de leurs traumas (notamment lors d’un trigger) sans pour autant être des agesliders.
4. Non-humain·e
Les alters non-humain·es sont des alters qui s’identifient à des animaux, des créatures fantastiques, imaginaires, des anges, etc…
Comme dit dans l’intro, c’est un type d’alters encore très mal compris qui peut attirer les moqueries des autres et qui peut causer une certaine honte pour les personnes multiples. Il faut bien comprendre que le cerveau d’un·e enfant ne maîtrise pas les notions comme l’espèce à laquelle il appartient (à savoir, humaine) et appartiendra toujours. La formation des alters n’est donc pas systématiquement « logique et rationnelle » aux yeux de la société. De plus, des alters non-humain·es peuvent se former plus tard, en fonction de la logique interne de la personne multiple et de sa capacité à admettre (volontairement ou non, c’est l’admission du cerveau dont on parle) la possibilité ou non d’être d’une autre espèce.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les alters peuvent être non-humain·es. Les animaux, pour commencer, sont très fréquents dans les systèmes. L’espèce animale dépend des cultures, des animaux présents à proximité du système, des reportages animaliers, des intérêts spécifiques, des dessins-animés, etc…
Voici quelques exemples d’origines de ces alters :
- Certain·es alters sont des loups, des lions ou encore des cerfs, parce que ces animaux représentent une certaine force de protection.
- D’autres alters peuvent être des animaux délaissés, petits, abandonnés (chiens errants, rats, …), à l’image de leurs sentiments profonds au moment des traumas.
- D’autres encore peuvent être des animaux mignons, aimés, choyés (chats, chiens, lapins, …), à l’image opposée de, par exemple, l’attention et l’amour que portaient les adultes à ce type d’animal plutôt qu’à la personne multiple.
- Et d’autres aussi sont à l’image de notions imposées par les abuser·euses (exemple : chaton, chienne, …).
Alors, évidemment, être un animal dans un corps humain, ce n’est pas forcément simple ! Pour pallier à ce problème d’espèces, certain·es alters sont plutôt des hybrides, gardant une certaine part humaine. Il y a également les alters loups-garous par exemple, qui sont un peu l’image de la multiplicité avec un·e alter non-humain·e quand on y pense ^^
Une autre catégorie fréquente est celle des alters mythologiques, fantastiques ou imaginaires, comme les dragons, les fées, les vampires, les démons, les dieux, les licornes, etc… Cela fonctionne de la même façon que pour les alters animaux, avec un certain besoin de protection ou d’expression de sentiments profonds. Il est fréquent de retrouver ce type d’alters aussi dans les abus religieux, du fait de la proximité avec les notions de démons et d’anges par exemple.
Et il y a aussi les alters non-humain·es et « non-vivant·es » ou presque. Un exemple fréquent est l’alter robot, qui peut être à l’image de la dissociation et de l’impression de pilote automatique ou d’obéissance sans libre-arbitre que peuvent ressentir les personnes multiples. Un autre exemple est celui d’alter ayant le sentiment d’être mort·e, d’être fantôme, notamment lorsqu’il y a des traumas qui auraient pu être mortels ou lorsque la personne (ou l’alter) ne ressent plus rien. De la même façon, certains alters se voient comme des plantes ou des objets inanimés incapables de ressentir quoique ce soit ou d’agir tout simplement.
Vous l’auriez compris, les possibilités sont infinies. Une subtilité avec les alters non-humain·es, c’est justement qu’iels vivent dans un corps humain. De la même façon qu’un·e little vit dans un corps adulte (trop grand, trop lourd, …), cela peut causer pas mal de difficultés. Pour ne citer que quelques exemples : la difficulté à communiquer pour les espèces ne parlant pas, l’incapacité à se nourrir pour les alters robots, l’utilisation parfois involontaire de comportements comme les rugissements en public, et les membres fantômes. Eh oui. Il est fréquent que lorsqu’iels frontent, les alters non-humain·es aient des attributs de leur espèce en tant que membres fantômes qu’iels peuvent ressentir (ailes, queues, cornes, …). Il est fort, le cerveau.
Souvent, ces alters sont plutôt de leur espèce dans l’innerworld et sont plutôt hybrides lorsqu’iels frontent, mais ce n’est pas toujours le cas. Il arrive qu’iels (re)deviennent humain·es lorsqu’iels ou le système gèrent mieux les traumas, il arrive au contraire qu’iels se sentent plus à l’aise à être de leur espèce même en frontant lorsque l’environnement est safe, tout dépend d’un·e alter à l’autre.
Les systèmes peuvent avoir beaucoup d’alters non-humain·es voire n’avoir aucun·e alter humain·e, notamment lorsque l’espèce humaine a été considérée comme trop néfaste par le cerveau ou lorsque la personne multiple s’est trop sentie « à part » pour se considérer de l’espèce humaine. Il se peut tout autant qu’il n’y ait qu’une minorité d’alters non-humain·es dans les systèmes, ce qui, en général, cause d’autant plus de honte et de malaise à la personne multiple. Et il peut ne pas y en avoir du tout au sein des systèmes. Il n’y a pas de nombre admis ou non. Ce qui est certain, c’est que ces alters ainsi que tous les systèmes, peu importe la diversité de leurs alters, sont légitimes !
Petite note : le terme « alterhumain·e » est aussi utilisé, de même que therian, otherkin, etc… car il n’y pas que les alters qui peuvent être non-humain·es, certain·es singlets le sont aussi, mais ce n’est pas le sujet de ce blog ^^ quoiqu’il en soit, « alter non-humain·e » peut aussi être dit « alter alterhumain·e » (même si très personnellement, on n’utilise pas le deuxième terme juste parce que ça fait deux fois « alter » dans deux sens différents et ça nous perturbe ^^ mais vous faites ce que vous voulez évidemment !).
5. Introject (factif et fictif)
Les introjects sont des alters à l’image d’une représentation internalisée de personnes ou de personnages venant de l’extérieur du système. Il y a deux principaux types d’introjects : les factifs et les fictifs.
Les factifs sont des alters à l’image de personnes réelles. Il peut s’agir de personnes célèbres (chanteur·euses, acteur·ices), … ou historiques (politiques, Jules César, Marie Curie, …), ou de personnes issues de l’entourage proche ou éloigné de la personne multiple. Il est fréquent que les factifs soient à l’image des abuser·euses de la personne multiple ou, au contraire, à l’image de personnes qui ont pris soin d’elle.
Les fictifs sont des alters à l’image de personnages de fictions : films, séries, livres, dessins-animés, marques, etc…
L’origine des introjects est la même que pour les alters non-humain·es, le cerveau fait à peu près ce qu’il veut et peut pour gérer ^^ et il utilise ce qu’il à sa disposition pour s’identifier et trouver ses propres ressources.
Tout comme les littles et les alters non-humain·es, les introjects peuvent agir exactement de la même façon que leur « modèle » (appelé source), s’approprier leurs comportement et leurs souvenirs, ou s’en détacher avec le temps, ou n’en prendre que quelques caractéristiques, ça dépend d’un·e alter à l’autre.
Et évidemment, cela fait parfois partie des difficultés à se sentir légitime en tant que multiple. La peur d’inventer étant très grande, avoir des alters à l’image d’autres personnes peut parfois être compliqué à gérer. Mais sachez que c’est fréquent et que ça ne remet rien en cause ! D’ailleurs, il n’y a pas non plus de nombre admis pour les introjects, ça dépend totalement d’un système à l’autre et tous·tes sont légitimes !
6. Fragment
Les fragments désignent en général des morceaux d’identité qui ont été dissociées du reste du système ou d’un·e alter en particulier et qui ne sont pas vraiment des alters. Les fragments sont plutôt destinés à une tâche particulière ou à la gestion d’un sentiment précis, ou encore à garder des souvenirs.
Ils n’ont pas forcément de conscience et peuvent n’être que des réactions ou des réponses traumatiques. Ils peuvent aussi être plus développés et former des alters mais un peu moins « accompli·es », « conscient·es » ou « autonomes » que les autres alters.
Ce n’est pas parce qu’ils sont « incomplets » que les fragments ne doivent pas être considérés ! Au contraire, ils sont utiles et sont parfois la clé pour dénouer des traumatismes. Ils peuvent également influencer les autres alters.
Aussi, ils peuvent avoir des capacités plus développées que leur simple « but » premier, à savoir parler, conduire, agir comme l’hôte ou l’identité sociale du système, etc… Ils peuvent également s’assembler entre fragments ou s’assembler temporairement à d’autres alters dans certaines situations.
Certains fragments disparaissent lorsque le système n’a plus besoin d’eux. D’autres, en revanche, peuvent devenir des alters à part entière lorsqu’ils arrivent pleinement à la conscience et que le système est suffisamment sécurisé (ou au contraire, trop en danger).
On considère parfois que durant l’enfance (avant 6-9 ans), il n’y a pas encore vraiment d’alters à proprement parler mais plutôt des fragments plus ou moins développés qui deviendront plus tard des identités. Bien entendu, les systèmes de tout âge peuvent avoir ou non des fragments, peu importe leur nombre.
7. Original·e
Alors bon, attention, sujet complexe. C’est une question légitime que beaucoup de personnes multiples se posent lorsqu’elles prennent conscience de leur multiplicité : qui est l’original·e ?
« Original·e » vient à la base des premières théories sur l’origine du trouble dissociatif de l’identité, qui considérait qu’il y avait une personne de base (l’originale) qui « perdaient » certains morceaux devenant ensuite eux-mêmes d’autres identités, formant les alters. Les théories actuelles (qui restent des théories, n’oublions pas) ont changé et on considère plutôt qu’il n’y a pas d’original·e mais des fragments de personnalités chez tous·tes les enfants, se consolidant ensuite en une seule identité (intégration « normale » vers l’âge de 6-9 ans) ou se développant indépendamment les uns des autres pour former des identités distinctes lorsque le processus d’intégration « échoue », causant la multiplicité traumatique (TDI ou ATDS notamment).
De ce fait, on a plutôt tendance à penser que l’original·e n’existe pas vraiment, en ce sens qu’il y a des alters dès le départ. Alors, est-ce que l’original·e existe ou non ?
En fait, ça dépend des systèmes. L’ATDS, par exemple, peut se développer après la période d’intégration dite « normale », du coup, il est possible que dans ces systèmes, on considère plus facilement qu’il y a effectivement une identité d’origine et des alters s’étant formé·es par la suite (que l’identité d’origine ait « perdu des bouts » ou non). Dans le TDI, ça peut être moins simple à définir mais ce n’est pas pour ça qu’un·e alter ne peut pas se sentir ou se définir comme alter d’origine. D’autant plus avec la possible influence de l’identité sociale (« personne » « singlet » servant de masking, connue de l’entourage du système), qui peut donner l’impression que l’original·e est un·e alter s’identifiant fortement à cette identité sociale d’un temps.
Que vous considériez que votre système a un·e alter original·e ou non, il faut tout de même retenir que tous·tes les alters sont égaux·les et que l’original·e n’est pas plus important·e que les autres.
8. PAN & PE
Et hop, deuxième sujet complexe, ils se suivent pas pour rien ^^ PAN, pour Partie Apparemment Normale, et PE, pour Partie Émotionnelle, sont deux termes plutôt repris dans les théories plus récentes sur l’origine de la multiplicité traumatique, notamment la dissociation structurelle. Comme déjà dit, ce ne sont que des théories et la dissociation structurelle, même si cohérente sur certains points, doit encore être approfondie selon nous (pour plusieurs raisons qu’on ne développera pas ici).
En fonction des sources, PAN désigne les alters et PE les fragments ou PAN désigne les alters non-lié·es aux traumas et PE les alters lié·es aux traumas, ça dépend un peu.
Pour faire un résumer simple, on considère que les PANs sont des alters qui gèrent les tâches et qui fonctionnent « apparemment normalement » (parties apparemment normales quoi) tandis que les PEs sont des alters lié·es à l’émotionnel ou qui gardent les matériaux traumatiques (souvenirs, réactions, …). Les hôtes sont repris dans la catégorie des PANs alors que les trauma holders et les protecteur·ices sont souvent repris dans la catégorie des PEs, mais c’est pas toujours clair au final ^^
Selon la théorie de la dissociation structurelle, les systèmes issus du TDI auraient plusieurs PANs et plusieurs PEs tandis que les systèmes issus de l’ATDS auraient une PAN et plusieurs PEs (tout comme les personnes ayant un CPTSD ou étant borderline).
Bref, ce sont des termes plutôt utilisés par les professionnel·les (connaissant et utilisant les ressources sur la dissociation structurelle). Nous, on les utilise assez peu, à part parfois pour désigner des fragments émotionnels sous le terme de « parties émotionnelles », parce que déjà « apparemment normale » ne nous plait pas ^^ et parce que la dissociation structurelle, c’est un sujet un peu tendu dont on parlera une autre fois.
9. « Figurant·e » ou « Passer by », anciennement « PNJ »
Dans certains innerworld, il peut y avoir besoin de « figurant·es » pour rendre l’environnement interne plus crédible ou pour que les alters ne s’y sentent pas isolé·es, c’est le cas lorsque l’inner est un centre-ville par exemple. Ces « passer by » (passant·es) ne sont pas vraiment des alters, iels ne sont pas vraiment conscient·es et font plus ou moins partie du décor.
Il arrive aussi que d’anciens animaux de compagnie ou d’anciennes personnes proches du système soient présent·es dans l’inner, en tant que « figurant·es » également.
Le terme « PNJ » a souvent été utilisé pour désigner ces « figurant·es ». PNJ signifie Personnage Non-Joueur (NPC, Non-Player Character en anglais), c’est un terme repris dans les jeux vidéo notamment pour désigner les intelligences artificielles qui viennent compléter les décors du jeu. Le problème, c’est que la multiplicité étant souvent réduite à un jeu pour être discréditée, utiliser PNJ est sujet à controverse (même si la notion en elle-même est plutôt adaptée).
Il n’y a pas vraiment d’autre terme pour désigner les « PNJ », du coup on les a appelé·es ici « figurant·es » ou « passer by ». Le terme « IP » pour « Inside People » est aussi utilisé parfois, mais il désigne à la fois les « figurant·es » et les alters qui ne frontent jamais, ce qui peut porter à confusion.
10. Autres types parfois controversés
On retrouve encore souvent, dans les types d’alters, des termes comme « Opposite-sex alter » et « Disabled alter ». Ces deux termes sont originaires de la psychiatrie, qui fait ou faisait une distinction pour les alters « de sexe opposé » (entendre par là : pas cisgenres par rapport au corps en fait) et les alters « handicapé·es » (c’est-à-dire ayant un handicap que le corps n’a pas, par exemple : un·e alter aveugle dans un corps voyant). Certains tests pour déterminer si quelqu’un·e a un TDI (tests passablement validistes et psychophobes évidemment) calculent même le pourcentage de ces alters.
Plus rarement, on retrouve aussi des termes comme « psychotic alter » ou « disordered alter »… Bref, des termes pas toujours fun quand on tombe dessus, et qui sont encore utilisés parfois, alors autant les connaître.
Pour continuer sur les termes un peu tendus (parce que quitte à y aller), il y a les alters « non-blanc·hes ». Alors, évidemment, il est tout à fait possible qu’un·e alter ne soit pas blanch·e même quand le corps l’est, tout comme un·e alter peut être d’un autre âge ou d’un autre genre que le corps. Là où il faut tout de même faire attention, c’est à ne pas s’approprier le vécu des personnes racisées « à l’extérieur »/dont le corps n’est pas blanc qui, il faut le dire, sont particulièrement discriminées. Il est évident qu’un·e alter non-blanch·e dans un corps qui l’est peut se sentir touché·e et avoir envie d’être reconnu·e (d’autant plus s’il s’agit d’un·e alter introject avec une histoire par exemple), mais c’est inadapté de se dire concerné·e/racisé·e ou même d’une origine ethnique que le corps n’a pas par exemple. Voilà, simplement.
11. Humain·e correspondant au corps ^^
Bah oui quoi ? ^^ Il s’agit pas vraiment d’une minorité d’alters hein ! Enfin, c’est impossible à quantifier mais les alters peuvent être humain·es, cisgenres, âgé·es de l’âge du corps, etc… ^^
Bon, sans rire, évidemment, beaucoup d’alters sont humain·es, qu’iels « correspondent » au corps ou non (parce que beaucoup d’alters ont un physique ou un âge différent de celui du corps, en général).
Il fallait au moins les citer pour dire que ce n’est pas parce qu’un·e alter est humain·e et non-introject qu’iel ne ressent pas des difficultés à habiter un corps qu’il faut partager.
Précisions sur les types
Comme déjà dit, il n’y a pas de nombre minimum ou maximum pour les types d’alters. Certains systèmes ont beaucoup d’introjects, d’autres aucun, idem pour les non-humain·es, les agesliders, etc…
Et bien entendu, il y a plusieurs combinaisons possibles. Par exemple, un·e alter peut être little, factif et non-humain·e, comme l’ancien chiot de la famille. Autre exemple, un·e alter peut être ageslider et fictif, à l’image d’un personnage ayant grandi au cours d’une série. Humain·e et fictif, ado et factif, fragment et non-humain·e, etc… Ce sont des catégories qui ne sont pas figées. Comme dit en intro, la liste n’est pas exhaustive et chacun·e est libre de se définir selon ce qui lui convient, ce sont simplement des types qu’on retrouve couramment.
Par ailleurs, les types d’alters n’ont pas vraiment de rapport avec les rôles, tous les types peuvent avoir tous les rôles. Évidemment, il y a des récurrences, comme des protecteur·ices non-humain·es, des alters sociaux·les fictif·ves ou des caretakers factif·ves, mais ce n’est pas systématique. Les littles peuvent être des protecteur·ices, des ISH ou encore des alters sexuel·les, tout est possible en fonction de ce que le cerveau a fait pour gérer. De la même façon, les alters ado peuvent être des gatekeepers ou des hôtes et les protecteur·ices des introjects par exemple.
Ce qu’il faut retenir, c’est que tout est possible en matière de multiplicité et que ça n’impacte en rien la légitimité des personnes multiples.
Si les rôles des alters vous intéressent aussi, allez voir notre article : Les rôles des alters