La dissociation, en termes simples, est un phénomène où une personne se déconnecte de la conscience de l’instant présent, de l’ici et maintenant.
C’est une expérience naturelle que tout le monde vit à un moment donné. Un exemple courant est celui de conduire ou de prendre les transports en commun et d’arriver à destination sans avoir pleinement conscience du trajet, en particulier sur des routes familières devenues automatiques.
La dissociation devient pathologique lorsque sa fréquence, sa durée et/ou son intensité perturbent le fonctionnement de la personne dans le quotidien ou dans des aspects importants de sa vie.
La dissociation peut se manifester de nombreuses façons, avec une intensité différente en fonction des individus et des situations. Elle peut par exemple se présenter sous forme de :
- Dissociation cognitive : séparation des processus de pensée, de la conscience ou de la mémoire
- Dissociation émotionnelle : détachement émotionnel par rapport à une situation stressante
- Dissociation somatique : séparation des sensations corporelles normales
- Dissociation identitaire : altération de l’identité ou du sens du soi, pouvant mener jusqu’à des identités multiples
La dissociation, en termes simples, est un phénomène où une personne se déconnecte de la conscience de l’instant présent, de l’ici et maintenant.
C’est une expérience naturelle que tout le monde vit à un moment donné. Un exemple courant est celui de conduire ou de prendre les transports en commun et d’arriver à destination sans avoir pleinement conscience du trajet, en particulier sur des routes familières devenues automatiques.
La dissociation devient pathologique lorsque sa fréquence, sa durée et/ou son intensité perturbent le fonctionnement de la personne dans le quotidien ou dans des aspects importants de sa vie.
La dissociation peut se manifester de nombreuses façons, avec une intensité différente en fonction des individus et des situations. Elle peut par exemple se présenter sous forme de :
- Dissociation cognitive : séparation des processus de pensée, de la conscience ou de la mémoire
- Dissociation émotionnelle : détachement émotionnel par rapport à une situation stressante
- Dissociation somatique : séparation des sensations corporelles normales
- Dissociation identitaire : altération de l’identité ou du sens du soi, pouvant mener jusqu’à des identités multiples
Rôles de la dissociation
La dissociation est avant tout un mécanisme de défense qui permet de prendre de la distance avec l’environnement ou avec soi-même ou ses sensations. Elle permet en quelques sortes de se ménager, d’économiser des ressources, dans de nombreux aspects de la vie, par exemple lorsqu’on s’évade dans un livre ou en étant absorbé·e dans une tâche, lorsqu’on “part dans sa tête” durant une conversation peu stimulante, ou encore lorsqu’on “pense à autre chose” pendant un soin douloureux.
Bien entendu, la dissociation sert également de mécanisme de survie en cas de difficultés plus importantes. Lorsque le cerveau identifie un danger, qu’il soit réel ou perçu, il prépare le corps à réagir en libérant des hormones, accélérant ainsi le rythme cardiaque et activant les muscles, dans le but de fuir ou se défendre. Si, pour quelque raison que ce soit, le corps est incapable de réagir, les hormones continuent d’être sécrétées, entraînant une surcharge qui, sans interruption, pourrait éventuellement conduire à un arrêt cardiaque ou à des dommages neurologiques. Par conséquent, le cerveau bloque cette production d’hormones, se déconnecte pour garantir la survie, et cette déconnexion est une forme plus forte dissociation.
Spectre de la dissociation
La dissociation est considérée comme un mécanisme adaptatif normal du cerveau. Elle permet de ménager l’esprit ou de se protéger face à des situations stressantes, offrant ainsi une manière temporaire de faire face à des expériences désagréables ou énergivores.
Cependant, à mesure que la dissociation devient plus fréquente ou intense, elle peut dépasser le seuil de la fonction adaptative normale pour devenir pathologique. Cela signifie que la déconnexion devient envahissante, gênante ou handicapante, et elle peut alors être considérée comme un symptôme d’un problème plus profond. Dans ce cas, la dissociation devient un symptôme.
La dissociation en tant que symptômes peut se retrouver dans de nombreux troubles tels que la schizophrénie, les TCA, les troubles de la personnalité, les troubles anxieux, les troubles de stress post-traumatique simple et complexe, etc.
Les troubles dissociatifs sont considérés comme les troubles ayant le plus haut degré de dissociation, en particulier dans les troubles dissociatifs plus complexes comme le TDI, le TDI-P et l’ATDS. Bien entendu, de forts degrés de dissociation peuvent également apparaître dans d’autres troubles que les troubles dissociatifs.
Exemples d’expériences subjectives de la dissociation, d’un degré normal à très élevé :
Degré de dissociation
faibleDegré de dissociation faible
- Ne pas percevoir le déroulement d’un trajet
- Perdre la notion du temps lorsqu’on est absorbé·e dans une activité
- Rêvasser
- Être distrait·e, pas tout à fait présent·e
Degré de dissociation
moyenDegré de dissociation moyen
- Ne pas ressentir la douleur ou de ne pas se rendre compte de la souffrance
- Avoir de courts moments d’absence
- “Oublier” de manger ou, de manière plus générale, ne pas prêter attention aux besoins du corps lorsqu’on est occupé·e,
- Perdre la notion du temps
Degré de dissociation
élevéeDegré de dissociation élevée
- Être déconnecté·e de certaines parties du corps, se sentir irréel·le ou vide
- Avoir une perspective extérieure de soi-même
- Éprouver un détachement vis-à-vis de l’environnement, se sentir en suspension ou percevoir le monde comme flou ou observé à travers une vitre, comme s’il était étrange, pas tout à fait réel
- Même sentiment envers les personnes, les objets, les animaux,
- Avoir une vision floue, en tunnel ou déformée, ou voir son propre corps déformé,
- Au contraire, voir de manière trop nette, trop lumineuse ou trop vive,
- Avoir l’impression de fonctionner en mode automatique
- Ne rien ressentir
- Fixer le vide, être « perdu·e » dans ses pensées même en ne pensant à rien,
Degré de dissociation
très élevéeDegré de dissociation très élevée
- Ne pas savoir qui on est, ne pas être sûr·e de son identité ou ne pas être en accord avec
- Ne pas être certain·e de savoir si un souvenir a réellement été vécu ou pas, ou s’il nous est vraiment arrivé
- Remarquer que des actions ont été accomplies par nous mais sans s’en souvenir
- Ne pas reconnaître des personnes qu’on a déjà rencontrées
- Se réveiller ou « revenir à soi » dans un endroit inattendu sans savoir comment ni pourquoi nous sommes là
Évaluer la dissociation
Le Dissociative Experiences Scale II est un outil qui permet d’évaluer le degré de dissociation, tant “normale” que pathologique. Une traduction en français est disponible ici : Partielles.com/des/
Attention, le DES-II ne fournit pas un diagnostic, il ne fait que donner une évaluation des expériences dissociatives. Il peut cependant être utilisé dans le cadre d’un parcours diagnostique avec un·e professionnel·le.
Réduire l’impact de la dissociation
La dissociation peut être un mécanisme de protection du cerveau en réponse à des stress passés. Il est normal de vouloir rester constamment connecté·e quand on conscientise la dissociation, mais cela peut entraîner une fatigue excessive et le risque de burnout. Il est important de se reposer et de permettre à la dissociation de se produire lorsque cela est approprié.
Pour diminuer la dissociation, l’environnement joue un rôle crucial. Créer un environnement sûr et établir un plan de sécurité pour identifier les sources de stress et les déclencheurs peuvent aider à réduire les expériences dissociatives. Éviter les sources de stress, réguler les émotions et utiliser des techniques d’ancrage, qui augmentent la présence dans le moment présent, sont également recommandés.
L’ancrage implique l’utilisation des sens, du corps ou de la conscientisation pour ramener le cerveau dans le présent. Des techniques d’ancrage, telles que la musique, les odeurs, les exercices de respiration, les auto-massages, épeler des objets de l’environnement, et ainsi de suite, peuvent être utiles. Il est essentiel d’expérimenter différentes techniques et de trouver ce qui fonctionne le mieux pour chaque individu, ce qui convient à une personne peut ne pas convenir à une autre.
Attention toutefois, pour les personnes ayant des antécédents de traumatismes, certaines techniques peuvent être trop intenses ou déclencher des souvenirs douloureux. La dissociation n’est pas nécessairement négative, et il est important de respecter ses propres besoins et limites dans le processus de gestion de la dissociation.
Sources
- CIM-11 : Classification Internationale des Maladies, Onzième Révision, 2022, OMS (Organisation Mondiale de la Santé)
- DSM-5-TR : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition, texte révisé, 2022, APA (American Psychiatric Association)
- “Dissociation” sur Kinhost.org : https://kinhost.org/Main/Dissociation
- Dissociation Made Simple, 2023, Jamie Marich PHD
- “The Role of Social Support in Coping with Psychological Trauma: An Integrated Biopsychosocial Model for Posttraumatic Stress Recovery” : https://bit.ly/3vorfNh
